(source du dessin illustrant cet article).
Lettre adressée à : Préfecture, élus du Conseil départemental, partenaires de l’intégration et membres de la CDOI (Commission Départementale d’Orientation et d’Insertion).
Mineurs et jeunes majeurs étrangers dans l’Allier : QUEL AVENIR ?
Les associations et syndicats signataires, vous alertent quant au fonctionnement de la commission départementale d’orientation et d’insertion. Cette CDOI est un organe de coordination entre le Département , la Préfecture et d’autres administrations
* Annexe n°1 : Arrêté du 8 Août 2023 sur la commission départementale d’accès à l’autonomie
Pour mémoire :
*Un jeune mineur étranger voit sa minorité évaluée ( entretien et juge des enfants)
*Quand la minorité est confirmée, ce jeune est alors confié à l’Aide sociale à l’enfance et se voit attribué une personne référente (salariée de l’ ASE) pour des rencontres régulières et un accompagnement dans son projet vers la vie adulte
* Le jeune pris en charge ASE, intègre soit une famille d’accueil professionnelle, soit un foyer (prestataire de service du département) fait de professionnels de l’accompagnement de l’enfance .
- Écoute des jeunes
Selon nos informations, la CDOI prend des décisions importantes, sans avoir rencontré les jeunes concernés, ni leurs référentes, ni les professionnels qui les encadrent, ni les professeurs qui leur enseignent. Ni les jeunes, ni aucune des personnes qui les accompagnent ne sont présents lors des réunions de la CDOI qui engagent leur avenir.
*Annexe n°2 : Article L 311-3 du Code d’action sociale
Comment peut-on décider pour eux, sans eux et sans les personnes qui les connaissent ?
- Formation professionnelle
Selon nos informations, la CDOI statue sans tenir compte de certaines précisons de la loi .
Article L 435- 3 du CESEDA ( Code d’Entrée et de Séjour des Étrangers et du Droit d’Asile )
A titre exceptionnel, l’étranger qui a été confié à l’aide sociale à l’enfance ou du tiers digne de confiance entre l’âge de seize ans et l’âge de dix-huit ans et qui justifie suivre depuis au moins six mois une formation destinée à lui apporter une qualification professionnelle peut, dans l’année qui suit son dix-huitième anniversaire, se voir délivrer une carte de séjour temporaire portant la mention » salarié » ou » travailleur temporaire, sous réserve du caractère réel et sérieux du suivi de cette formation …….
Il faut donc une formation professionnelle, or il arrive que la CDOI n’accepte pas une formation qualifiante par voie scolaire ou refuse la signature d’un contrat d’ apprentissage à certains jeunes. Il y a alors des décisions de maintien dans le dispositif UP2A (destiné à ceux qui ne parlent et ou n’écrivent pas bien français) pendant une durée trop longue (plus d’un an) souvent contre l’avis des professeurs. Cela empêche des jeunes d’intégrer à temps une formation qualifiante.
Autre point : si un jeune veut modifier son projet scolaire ou professionnel, il en est empêché par la CDOI ( Il est bien connu qu’entre 16 et 18 ans on se cherche…et on cherche sa voie) .
Pourquoi le fonctionnement actuel de la CDOI ne respecte pas certaines dispositions protectrices des lois promulguées?
Référence : loi Taquet du 7 Février 2022
- Sortie de l’accompagnement
En vertu du dernier alinéa de l’art. L. 222-5 du Code Action Sociale et des Familles, les départements sont tenus de proposer un accompagnement aux jeunes majeurs à la fin de leur prise en charge par les services de l’ASE s’ils sont en cours d’année scolaire ou universitaire. Cette obligation est valable pour les mineurs devenus majeurs, ainsi que pour les majeurs en fin de contrat « jeune majeur ». Pour l’application de cette disposition, le président du conseil départemental ne dispose pas d’un pouvoir d’appréciation : il est tenu de proposer un tel accompagnement. (Décision du Conseil d’État)
*Annexe n°3 jurisprudence du Conseil d’ETAT
Or des décisions mettent fin à certains contrats jeunes majeurs ( dit APJM, accompagnement provisoire jeune majeur) alors qu’ils n’ont aucune stabilité ni encore d’autonomie financière
Évitons ensemble que soit mis fin brutalement à des contrats d’accompagnement alors que des jeunes sont encore scolarisés ou en formation professionnalisante et ont besoin d’acquérir leur autonomie sociale
Les associations et syndicats signataires, demandent aux élus et à toute personne qui le peut, d’intervenir pour mettre fin à ces dysfonctionnements qui sont préjudiciables à des jeunes pour lesquels le Conseil Départemental a pourtant investi au titre d’accompagnement éducatif.
26 septembre 2023 , premiers signataires par ordre alphabétique :
ACAT, CIMADE, CGT, COLLECTIF SOLIDARITE EXIL COMMENTRY, LDH, FSU, MRAP, RESF, SECOURS CATHOLIQUE, SECOURS POPULAIRE, SUD-EDUCATION.