Pour la FSU, ce 1° mai a consisté en pas moins de 5 rassemblements.

En effet, nous avions tenu à être présents avec la CGT à 9h 30 à Saint-Pourçain, parmi les quelques 120 manifestants venus dire que Saint-Pourçain fait partie de la république et qu’un maire est un élu et pas un grand propriétaire. L’expulsion de la CGT de son local saint-pourcinois, alors qu’une convention était signée en bonne et due forme, est une menace pour les libertés et pour les droits syndicaux.

A 11h 30, nous étions 300  à Montluçon (photos ci-dessous), avec aussi le collectif Essentiel-les et le collectif de défense de la famille Sargsyan, 160 à Moulins, une centaine à Vichy (l’on peut regretter qu’à la différence de la plupart des départements l’UD FO ait fait un rassemblement à part). RESF est intervenue à Saint-Pourçain et à Moulins.

Voici l’intervention de la FSU 03 lors de ces rassemblements :

 Chers camarades, chers amis, chers collègues,

pour la Fédération Syndicale Unitaire, le 1° mai est toujours un moment important, en raison de son caractère international, et en raison de son objectif : rassembler les prolétaires, c’est-à-dire toutes celles et tous ceux qui doivent chercher à vendre leur force de travail pour vivre, aujourd’hui la majorité de l’humanité, en vue de leur émancipation.

 Ce 1° mai 2021 marque le 150° anniversaire de la Commune de Paris. Nous voila en pleine actualité. Nous voilà en pleine actualité, parce que la Commune avait commencé à fonder une République sociale, démocratique et laïque, dans laquelle des élus pleinement responsables et donc révocables recevaient le salaire d’un ouvrier qualifié, en lieu et place de l’appareil d’État des préfets et des recteurs et du corps des officiers. De ce corps des officiers de ce qui est maintenant l’armée de métier de la V° république, vient d’émaner un appel à la guerre civile, paru le 21 avril dernier dans le journal raciste et antisémite Valeurs actuelles. Le syndicalisme défend les libertés publiques, les droits démocratiques, qui sont sa condition d’existence. Il dénonce le programme affiché de guerre civile de ce quarteron de généraux, et affirme que la défense des libertés n’est pas, et ne sera pas, assurée par ce gouvernement, qui a nourri de telles dérives en programment une série de lois liberticides, loi « Sécurité globale », loi dite « confortant les principes républicains », décret permettant le fichage des opinions politiques, syndicales et religieuses.

 En 1871 comme en 1940, en 1958 et aujourd’hui, nous affirmons que notre camp social assume et assumera la défense des libertés contre les menaces de pouvoir fort. Et la défense des libertés publiques, c’est aussi la défense des droits humains fondamentaux et des droits de l’enfant, avec le réseau éducation sans frontières en action pour éviter l’expulsion d’élèves scolarisés et de familles intégrées, comme la famille Sargsyan à Montluçon. La défense des libertés publiques, c’est l’action contre toute poche de non-droit, comme à Saint-Pourçain dont M. le maire, oubliant qu’un élu n’est pas un grand propriétaire, après avoir mis au pain sec un enfant à la cantine, expulse un syndicat de ses locaux en ne tenant aucun compte de la convention passée par la commune, et tente d’inventer des règles sanitaires propres à sa commune !

 Au cœur de ce combat, il y a la défense des services publics. La santé publique a été mise à mal par des années d’austérité budgétaire et la population en paie le prix depuis un an de pandémie. Ce sont des investissements publics massifs qui seraient aujourd’hui nécessaires et qui seraient réellement rentables, comme on dit, pour l’immense majorité. Au cœur de ce besoin, l’école publique. La baisse globale des moyens, notamment des écoles et des collèges du département de l’Allier, n’est pas causée par la baisse démographique alléguée, elle vise au contraire à l’anticiper, à la provoquer. Les combats de ce début d’année ont évité certaines des fermetures de classe annoncées, de Commentry à Montbeugny en passant par Montmarault, mais ce sont des moyens supplémentaires qui seraient nécessaires pour répondre aux besoins. Le combat pour la carte scolaire, pour l’école publique rurale et urbaine, va donc continuer, et avec lui le combat pour l’avenir de la jeunesse, et pour la transformation des métiers précaires de la fonction publique, comme les AED (surveillants) et les AESH (accompagnateurs d’élèves en situation de handicap), en postes de fonctionnaires.

 La civilisation du service public, du code du travail et de la sécurité sociale est porteuse d’avenir. La liberté repose sur elle. Ce 1° mai est un 1° mai de retour du monde du travail confiné, et un 1° mai d’avertissement : nous défendrons, ensemble, l’égalité, la fraternité et la liberté.

En début d’après-midi la FSU a participé à la rencontre organisée par la mairie de Commentry qui avait invité tous les syndicats à une table-ronde en présence de la presse. Nous avons insisté sur deux points : la défense des libertés publiques après la parution de la « lettre des généraux en retraite », et la continuation de la bataille pour la carte scolaire et la hausse des moyens départementaux de l’école publique.

Cette rencontre a été suivie d’un hommage à Christophe Thivrier, le « député en blouse », premier maire socialiste au monde (1882), où les valeurs du mouvement ouvrier ont été vigoureusement rappelées.

 

 

 

Photos illustrant cet article :  la première vient de l’UD CGT, les deux suivantes de la FSU Montluçon, le badge vient du BKPD, syndicat indépendant biélorusse, les photos commentryennes de « Commentry pour tous ». En tête d’article : Christophe Thivrier député expulsé par les huissiers pour avoir porté sa blouse (« l’avantage d’une blouse sur une veste, c’est qu’on ne peut pas la retourner »).