Le CAEN c’est quoi ?
Le Conseil Académique de l’Education Nationale est une instance consultative coprésidée par le Rectorat, la Région et la Préfecture de région. Elle se réunit en principe 2 fois par ans.
Ce principe n’est pas respecté et beaucoup d’élus, membres de cette instance, ne s’y rendent pas – à la différence de ce qui se passe dans les CDEN (Conseils Départementaux de l’Education Nationale).
Les représentants FSU (titulaires : Claude Delétang, Patrick Lebrun, Vincent Présumey, Stéphane Zapora, ainsi qu’un représentant pour l’enseignement supérieur) ont à coeur d’y participer, d’autant plus aujourd’hui où la fusion des Régions Auvergne et Rhone-Alpes peut menacer à terme les instances académiques de Clermont-Ferrand.
Nouveau ministre et déclaration préalable.
La rareté regrettable des réunions du CAEN a rendu celle du 24 mai assez étrange, car une grande partie de l’ordre-du-jour – les points concernant le bilan de la dernière rentrée et la préparation de la prochaine rentrée, qui normalement devraient être sérieusement traités ici aussi – étaient pour beaucoup de membres du CAEN, dont les représentants syndicaux des personnels, du « réchauffé » déjà traité dans d’autres instances, à commenter par le Comité Technique Académique.
Par contre, les questions relatives au nouveau gouvernement et au nouveau ministre ne figuraient pas à l’ordre-du-jour, et ont été abordées par le biais des déclarations préalables dont celle de la FSU était probablement la plus conséquente.
Extraits :
(l’Education nationale) « revient à celui qui mit en oeuvre les coupes budgétaires décidées par Nicolas Sarkozy, la quitta pour diriger une école de management, a déroulé dans ses écrits un programme éducatif caractérisé par quelques marqueurs tes l’autonomie, l’évaluation permanente en vue de mesurer la performance, la sélection des jeunes en fonction de leurs compétences supposées … (…)
Le baccalauréat, qualifié de « totem » dans les discours du candidat Macron, en serait réduit à ponctuer le « continuum bac-3/bac=3 » -notons que sur ce point, à l’inverse de la FSU, la CFDT a déclaré « chiche »
« … sous couvert de modernité, on retrouve peu ou prou le triptyque « semestrialisation, modules, contrôle continu », en partie envisagé, pour être abandonné, par la réforme Darcos de 2009.
Dans le second degré la FSU a indiqué que sur notre académie il manque 451 postes par rapport à 2012 alors que le nombre d’élèves a augmenté de 3000. Le taux d’encadrement en collège s’est légèrement amélioré mais demeure inférieur à celui de 2008, celui des lycées se dégrade avec des effectifs pléthoriques malgré la suppression des redoublements en Seconde ! Ceux de l’Education prioritaire n’ont baissé que de 26 à 25 par classes, la FSU revendique 20.
Dans la Voie professionnelle, « nous tenons à dénoncer la baisse des capacités en Seconde du Bac pro Métiers de l’électricité et Environnement sur Charles et Adrien Dupuy au Puy en Velay, établissement fortement mobilisé avant les vacances de printemps, et nous demandons que soit faite la proposition au lycée Geneviève Vincent de Commentry d’ouvrir une Seconde GT tout en maintenant ses autres sections.
(…) l’apprentissage n’est pas la solution (…) car il ne peut résoudre les problèmes d’attractivité des métiers. »
Madame le Recteur a défendu le bilan de la mandature précédente et a surtout confirmé qu’a priori le nouveau ministère ne se lancera pas dans une « grande réforme ».
La représentante de la Région, dont la responsable pour les lycées n’a pas jugé bon de se déplacer, était Mme Dubessy, d’Issoire.
Elle n’a pas répondu à la FSU s’étonnant de ne toujours pas avoir été reçu par le nouveau Conseil régional en dépit de demandes réitérées.
A la FCPE protestant contre la fin de la gratuité des manuels scolaires, elle a indiqué que le système actuel est reconduit à la toute prochaine rentrée.
Le vote sur les « campus ».
C’est en fin de réunion qu’un sujet « politique » demandant statutairement un vote (consultatif) du CAEN est venu à l’ordre-du-jour, à savoir le « point d’étape sur la mise en oeuvre des campus », structures en réseaux visant à un fort effet de com’ mais sans moyens supplémentaires, qui associent des partenaires publics et privés avec des établissements « têtes de réseaux », avec l’accréditation de nouveaux « campus » de ce type ayant pour « tête de réseaux » l’Université Clermont-Auvergne et l’IUT de Clermont pour le tourisme en montagne, Ambert et Brioude-Saugues pour Bois-Forêt, les lycées Sidoine Apollinaire et Ambroise Brugière pour le « management des institutions par la responsabilisation », Camille Claudel et Marie Curie en relation avec le projet de les regrouper pour les services à la personne).
Tout en soulevant des questions (« quel est le plus par rapport à un lycée des métiers ? « ), Mme le Recteur a appuyé ces projets dans l’optique d’affirmer l’académie de Clermont-Ferrand par rapport à la super-académie de la « grande Région » (Lyon/Grenoble/Clermont). La FSU appuie la volonté de pérenniser et défendre nos atouts académiques, et estime que le Rectorat a raison par exemple de souligner le développement auvergnat des Ulis, ou de ses sections sportives par exemple, à l’encontre de tout « lissage » ou formatage avec Lyon et Grenoble.
Mais le sujet des « campus » montre les limites d’une logique de concurrence entre territoires qui ne peut que conduire à la fuite en avant dans l’ouverture au privé et dans laquelle l’Auvergne ne sera pas gagnante. Il s’agit en fait de partenariats publics/privés appelés à profiter au privé. C’est pourquoi la FSU a exprimé un vote Contre à propos des « campus », de même que tous les représentants FCPE sauf un, soit 6 voix Contre. FO et CGT se sont abstenus, seuls les 2 représentants UNSA encore présents au moment du vote votant Pour.
Au front pour le service public national et laïque.
Au total, il faut bien dire que les deux intervenants principaux tout au long de CAEN ont été Mme le Recteur, ce qui est normal, et notre camarade Stéphane Zapora, SNUEP-FSU, du LP de Varennes dans l’Allier. Il est important pour la FSU et les syndicats qui la composent de jouer pleinement leur rôle de représentants des personnels, et en l’occurrence plus particulièrement leur rôle de premiers défenseurs du service public national et laïque, dans toutes les instances où cela doit être fait.