Prenant ses responsabilités de syndicat, la FSU Allier a déposé un préavis de grève dans l’Éducation nationale et au Conseil départemental d’ici à la fin de l’année civile, et avait, pour ce mercredi 28 novembre, invité les autres organisations syndicales à une rencontre, dans les termes suivants  :

S’il n’est pas question d’action commune avec des secteurs patronaux ou d’extrême-droite, il ne saurait être question pour autant d’inaction délibérée quand des secteurs massifs des nôtres, du salariat, entrent en mouvement et posent notamment les questions du pouvoir d’achat et donc des salaires, et de la fiscalité indirecte, la plus injuste.

C’est au contraire en décidant ostensiblement de les laisser seuls que l’on fait et que l’on fera le jeu de l’extrême-droite.

La question d’appels unitaires à la grève centrés sur les revendications salariales est clairement posée, cela de manière immédiate. Car si on laisse ce mouvement aller à des affrontements croissants et médiatisés, en supposant qu’il va s’effilocher, alors on fait le jeu à la fois de Macron et de Mme Le Pen, et ce sont les contre-réformes visant les retraites et le statut de la fonction publique qui risquent de passer dans une situation générale de plus en plus dégradée.

Ni la CGT, ni la CFDT, ni la CGT-FO, ni l’UNSA, ni Solidaires, ne sont venus à cette invitation à discuter ensemble de la situation.

L’Union Départementale CGT  a appelé à des rassemblements visant à « être la CGT, fière de ses couleurs » « afin de montrer une CGT mobilisée dans cette période », d’abord pour ce soir jeudi à 17 h. puis pour samedi 1° décembre à 10h 30 à Montluçon, Vichy et Moulins.

Nous comprenons que les nombreux militants CGT rongeant leur frein depuis 15 jours ont  besoin de se rassembler et nous respectons cela, sans parler de ceux que des militants FSU nous ont dit avoir croisés sur tel ou tel barrage de « gilets jaunes ». Nous attirons l’attention des camarades sur le fait que les responsabilités du syndicalisme concernent l’ensemble du salariat. Au moment où beaucoup de lycéens, à leur tour, s’apprêtent à « entrer dans la danse », le dépôt de préavis de grève partout et la discussion de la grève unie tous ensemble, sans craindre d’aller de l’avant car c’est ainsi qu’on ne fera le jeu ni des « fachos », ni de Macron, ni des patrons, est une question qui demeure, qu’on ait fait savoir au monde que l’on est fier de ses couleurs, ou pas.

La secrétaire de l’Union Départementale CGT-FO, Françoise Lambert, nous a d’autre part adressé le message suivant :

Bonjour,

Le mouvement des « gilets jaunes » exprime en effet une grande colère face à la baisse du pouvoir d’achat, baisse que nous dénonçons régulièrement. Cette question est au cœur des mobilisations syndicales et nous avons réussi nos actions communes du 9 octobre où des milliers de salariés ont exigé avec nous , entre autre, l’augmentation des salaires.

La question de la relance de nos mobilisations pour la satisfaction de nos revendications est à l’ordre du jour. A Force Ouvrière, nous sommes et restons toujours sur la seule démarche syndicale.

Une « association » avec des mouvements divers et variés (qui revendiquent aussi la suppressions des « charges patronales », ce qui va à l’encontre des l’intérêt des salariés… ) ne nous semble pas permettre de porter les revendications (entre autre celles du 9 octobre) et d’aboutir.

Pour ces raisons et parce que nous ne pouvons nous rendre disponibles, nous ne pourrons pas être présents cette réunion.

Syndicalement

Remercions d’abord la secrétaire de l’UD-FO de sa réponse. Sur le fond, c’est bien de la seule et nécessaire démarche syndicale dont il est pour nous question. Nous ne proposons pas de s’associer à tel ou tel mouvement non syndical, et nous partageons entièrement la préoccupation d’expliquer que les « charges patronales » sont une part commune du salaire que les patrons doivent payer.

D’ailleurs, le 9 octobre, à Vichy par exemple, ces personnels d’un EPHAD qui ont crié, avec des militants CGT, FO ou FSU, « Macron démission », annonçaient ce qui s’est produit depuis. Ce n’est pas le syndicalisme qui va remplacer Macron. Mais il ne lui appartient pas non plus de le maintenir. La question est posée de l’action commune de tout le syndicalisme sur ses revendications, par la généralisation et la centralisation des luttes du salariat.

Nous sommes une modeste fédération de la fonction publique, qui syndique aussi des contractuels et des précaires, et qui représente la majorité des personnels de l’enseignement public. Nos gènes sont unitaires et confédéraux, nous les partageons avec tous les héritiers de la charte d’Amiens. Nous persisterons donc à proposer action commune intersyndicale et débat sans restriction pour, tous ensemble, aider les nôtre, le salariat, à GAGNER !

Vincent Présumey, pour le conseil départemental de la FSU Allier réuni le 28 novembre.