Nationalement.

Dans les élections professionnelles à l’Éducation nationale qui viennent d’avoir lieu, le taux de participation a été de 42,64%, remontant légèrement. Ce simple fait est une victoire contre l’atomisation des personnels relayée par l’informatisation du vote et ses bogues. Nationalement, la représentativité des uns et des autres est inchangée, la FSU se maintenant en tête à 35%.

Dans l’académie de Clermont-Ferrand.

Dans notre académie tout le monde (sauf SUD) progresse en voix, et il y aura à nouveau 3 sièges FSU et 4 sièges UNSA au CTA (Comité Technique Académique), FO passant à 3 sièges et SUD perdant son siège.

Dans l’Allier, premier degré.

Dans l’Allier, le recul du SNUIPP-FSU (185 voix à la CAPD 1° degré contre 303 en 2014) explique la baisse globale de 609 voix à 504, au bénéfice de l’UNSA. Nous ne pratiquons pas la langue de bois : nous ne sommes pas surpris, car ces dernières années le SNUIPP-FSU 03 a connu des désengagements de militants. Au delà des aspects personnels, il est clair qu’il s’agit d’un phénomène politique : le choix du « populisme anti-système » contre le syndicalisme, et contre le syndicalisme que nous pratiquons dans l’Allier – discussion large, unité, transparence, mobilisation commune aux 1° et second degrés, organisation des précaires, solidarité internationale.

D’autre part, la nature ayant horreur du vide, le SE-UNSA ainsi que, dans une moindre mesure, le SGEN-CFDT, ont progressé en se concentrant sur le terrain « corpo » (gestion des carrières et interventions statutaires), ce qui procure à l’UNSA la moitié de sa progression académique en voix (tous ceux qui, se pensant sur notre « gauche », nous ont pris pour cible principale dans ce scrutin, peuvent méditer ceci).

Mais nous ne sommes pas pessimistes et encore moins battus. En effet le SNUIPP-FSU 03 est à nouveau là, avec une équipe renouvelée : 100% féminine à cette étape, bien représentative de la réalité de la profession, et en capacité d’intervenir au quotidien et de s’élargir. Elles ont le plein soutien de la fédération !

Les non fonctionnaires de la Fonction publique.

L’autre vote qui demande un commentaire particulier est celui des CCP, les Commissions Consultatives Paritaires où votaient sur sigles, au niveau académique, les personnels non fonctionnaires, contractuels, vacataires, CDI, PEC, AED …, donc les collègues les plus précaires. C’est là qu’il faudrait la plus forte participation (alors que c’est chez « les chefs » qu’elle se situe !), mais ceci ne peut venir que de l’organisation syndicale de ces personnels par eux-mêmes, avec l’aide indispensable de nos syndicats.

Nous sommes encore loin du compte puisque, à leur CCP, seuls 317 AED et AESH ont voté sur 2456.

Dans l’Allier la FSU a commencé ce travail d’organisation de ces personnels par eux-mêmes, d’où le non renouvellement de contrat de notre camarade Alexis à Albert Londres, une mesure évidente de répression antisyndicale visant les AED.

Chez les AESH nous avons initié la mobilisation de ces personnels indispensables au service public, honteusement précarisés et largement féminins. Nous pouvons donc affirmer que nos 42 voix sont des voix d’adhésion et de soutien. Sans développer, disons qu’il n’est pas sûr que l’on puisse en dire autant de paquets de voix récoltés par ailleurs pour la circonstance suite à des plans com’ efficaces. Jamais les personnels précaires ne seront pour nous une clientèle : dans la durée, nous visons à ce qu’ils construisent par eux-même leur représentation syndicale.

C’est pourquoi la bataille engagée pour la réunion de la CCP des AED et AESH sur une liste importante de questions précises se poursuit, d’abord pour demander la réunion de la CCP actuelle, et si ce n’est pas le cas pour faire en sorte que la nouvelle CCP, dans laquelle nous aurons 1 siège, traite sérieusement ces questions.

A la CCP des contractuels et vacataires enseignants, 157 votants sur 684, la FSU progresse et arrive en tête avec 48 voix.

A la CCP des contractuels ATSS (administratifs, techniques, sociaux et de santé), 70 votants sur 223 électeurs, la FSU progresse légèrement et, compte tenu d’un recul sensible de FO et de l’UNSA, elle recueille 3 sièges sur 6. Ce sera un point d’appui pour lequel le SNASUB-FSU aura le soutien fédéral.

Dans le second degré.

Dans le second degré les résultats sont connus au niveau académique, on ne peut donc que déduire des chiffres le fait que nous avons progressé départementalement.

Le SNES est en tête chez les certifiés (36,6%), progresse chez les agrégés (38,7%) – on note un tassement significatif du SNALC que son « macronisme » ne semble pas doper -, il progresse fortement chez les CPE (56%), et les syndicats de la FSU sont en tête dans le nouveau corps des Psychologues de l’EN (37,3%).

Le SNEP fait 83% des voix chez les profs d’EPS.

Dans l’enseignement professionnel, le SNUEP-FSU, dont les animateurs académiques sont basés dans l’Allier, connaît une importante progression, de 15 à 24%, prenant la seconde place à la CGT et disposant de 2 sièges en CAPA.

Le SNASUB-FSU fait 11,4% des voix chez les adjoints administratifs et 12,7% chez les secrétaires administratifs, ainsi que 14,6% chez les ATRF (agents de labos ; notons que dans ce corps, un syndicat autonome ayant quitté l’UNSA, le SNTRS, est majoritaire, alors que ce dont chaque catégorie de personnels a besoin, c’est d’un syndicat fédéré !).

Chez les infirmières et infirmiers, le SNICS-FSU obtient 60,8% des voix.

Hors ministère de l’EN, dans l’Enseignement agricole, le SNETAP-FSU totalise dans l’Allier 53,8% des suffrages.

Conclusion.

Le syndicalisme, c’est une double besogne : l’accroissement du mieux-être de chacun par des améliorations immédiates, et le combat pour l’émancipation intégrale de toutes et de tous. Notre conception, c’est que soit on tient ces deux bouts, soit on n’en réalise aucun. C’est pourquoi nous sommes le plus souvent, dans la réalisation de l’unité d’action syndicale, au centre du processus. C’est aussi pour cela que, dans les dernières quatre années, nous avons été particulièrement attaqués. C’est en s’attachant à toujours mieux tenir les deux bouts que nous défendrons au mieux l’intérêt des personnels.

Pour la FSU Allier, Vincent Présumey.