Ce mercredi 6 février la grande majorité des syndicats de l’Éducation nationale (les syndicats de la FSU SNES, SNUIPP, SNUEP, SNEP, SNPI et les fédérations CGT, UNSA, SUD, SGEN-CFDT et FO (1)) ont organisé des actions nationales pour la reconnaissance professionnelle des AESH.

Dans l’Allier une délégation représentant la FSU, la CGT et SUD (soutenue par l’UNSA qui s’est excusée) a été reçue par M.M. Vial, coordinateur des IEN, et M. Marty, du service des personnels, l’IEN ASH M. Douchet étant excusé.

Ce fut un long entretien au cours duquel, outre les sujets nationaux que nous avons rappelés mais sur lesquels nos interlocuteurs ne pouvait dire grand chose, notamment donc sur les salaires, la question de la nécessaire reconnaissance du métier et des activités professionnelles des AESH s’est cependant imposée concrètement.

En effet les AESH souffrent de ne pas être censés faire des choses que, souvent … ils font, car c’est nécessaire : contact avec les familles, aides aux enfants suivis lorsqu’ils ont des périodes non scolarisées, sans compter le temps de préparation et les réunions diverses. Si seulement 3 AESH sont à temps plein dans l’Allier, et si la majorité ont un service hebdomadaire de 24 heures, souvent en 2 fois 12 heures, il apparaît qu’il n’y a pas d’interdit juridique et réglementaire à ce que leur temps de service ne soit pas entièrement calqué sur les heures de notifications MDA comme c’est actuellement le cas.

« C’est devenu un métier, mais qui a gardé un « statut », si l’on peut dire, de mission temporaire. » Voila le constat.

Un vrai métier en fait, des missions de service public, qui, il faut le redire avec force, nécessiterait un statut de fonctionnaires, donnant à ces personnels puisés dans le « vivier de la précarité » mais ayant construit un vrai professionnalisme, ce à quoi ils ont droit !

Un tout premier petit pas, qui selon nos interlocuteurs est techniquement possible, serait l’établissement d’un corpus cohérent de tous les textes concernant les AESH. Et ceci peut se faire en relation avec la réalisation et la publication du guide demandé depuis des années et renseignant tous les AESH sur l’ensemble de leurs droits …

Il y avait, à la date de cet entretien, 232 AESH relevant de la DSDEN dans l’Allier, 55 AESH individuels dont la gestion est au lycée Banville, 55 dans différents bassins, avec parmi elles et eux, 49 CDI, et aussi 25 CUI-PEC, les plus précaires, dont le recrutement doit prendre fin l’an prochain, mais pour lesquels nous avons insisté sur l’importance du renouvellement de leur contrat en CDD au bout de 9 mois, sans interruption due à une réponse tardive du ministère, ce qui nécessite d’anticiper. Le reste est en CDD.

Il y avait 6 besoins non couverts par rapport aux notifications MDA, un chiffre en baisse.

Selon nos interlocuteurs, « on va vers la mutualisation » et ceci pourrait être un progrès, permettant d’avoir des personnels remplaçants par exemple, des « brigades » de remplaçants comme il en existe, en relation avec des associations, dans les Alpes-Maritimes. Oui mais attention  : c’est vers un statut et un métier reconnu que l’on doit aller, avec par exemple des AESH à 35 heures dépassant les temps d’heures notifiées … et pas vers une gestion encore plus à flux tendus. De cela nous ne le voulons pas. Il s’agit d’aller vers un vrai statut.

Sur la question de la formation, nos interlocuteurs se sont affirmés disposés à faire en sorte que, outre les 60 heures de formation initiale qui sont aujourd’hui en place, on aille vers un vrai plan de formation pour tous les AESH avec des réunions par bassins.

Suite au CTSD du 22 janvier, la FSU a demandé à préciser ce qu’il faut entendre, concernant les frais de déplacement, par « communes non limitrophes », car il avait été question d’une définition des communes limitrophes comme étant reliées par des transports en commun : ceci doit s’entendre à l’intérieur d’une même communauté urbaine, a-t-il été précisé, ce qui peut laisser des difficultés à régler au cas par cas.

Concernant tout de même les salaires, une question importante doit être réglée au niveau académique car elle nécessiterait une « harmonisation », à savoir le fait que les entretiens professionnels ayant lieu tous les 3 ans soient suivis, pour les CDI, d’une revalorisation effective par changement d’échelon. C’est sur ce sujet que devrait être réuni un groupe de travail rectoral.

Enfin, le groupe de travail départemental déjà évoqué plusieurs fois doit lui aussi se réunir bientôt.

Nous nous sommes donc quittés en faisant savoir à nos interlocuteurs que nous nous manifesterions à la rentrée suivant les vacances d’hiver s’il n’y a pas de nouvelles de ces deux groupe de travail annoncés.

(1) Notons que la soudaine sollicitude du SNALC pour les AESH, affichée voici quelques mois, ne semble pas avoir dépassé la date des élections professionnelles.