Les fermetures de classes sont officiellement justifiées par la démographie. Lors du CDEN du 18 février dernier, la FSU faisait remarquer que cet argument est trop simple, pour deux raisons :
les départs hors du départements de jeunes couples avec enfants sont influencés par la situation de l’emploi et par l’offre de service public, dont les écoles – écoles élémentaires et maternelles, accueil des moins de 3 ans, et enseignement secondaire aussi. L’Allier, qui n’est pas désertifié, est même un cas type où cette influence est souvent décisive.
nous constatons une remontée du privé, plus précisément du privé catholique sous contrat, depuis 2013.
Confirmation de ce dernier point : la Montagne du lundi 13 mars publie un article qui constitue en fait le lancement de la campagne de communication diocésaine. Sous le titre « 80 à 100 élèves de plus chaque année », le directeur diocésain y explique que cette progression « depuis 4 ans », après des années de baisse, aurait les cause suivantes :
l’impulsion donnée par le pape,
l’offre de « parcours scolaires individualisés »,
la sensibilité des familles à « l’héritage éducatif issu des jésuites, des maristes, des dominicains … », car, dans l’enseignement catholique, « on ne se contente pas de transmettre un savoir académique ».
La FSU Allier, en toute humilité, se permet de signaler deux autres facteurs clefs de cet arrêt de la baisse de l’enseignement catholique sous contrat :
son financement public basé sur la loi Debré complétée par la loi Carles,
la liberté qui lui a été conférée d’appliquer ou non la réforme dite des « rythmes scolaires » dans les écoles primaires : l’arrêt de la baisse et le début de remontée correspondent exactement à l’année suivant la mise en place de cette « réforme ».
Le 25 février dernier, le président Hollande, intervenant dans un colloque sur l’enseignement agricole en marge du Salon de l’Agriculture, a d’ailleurs chanté la louange du « rassemblement et de la conciliation » public-privé.
Eclatement du service public et octroi croissant de fonds publics au privé, ainsi va le « rassemblement », ainsi s’éclaire le miracle d’un recul stoppé durant la dernière mandature.
L’abrogation de la loi Debré, les fonds publics à la seule école publique, celle où la transmission des savoirs doit aller de pair avec République et laïcité, sont plus que jamais d’actualité.