La Section Fédérale des Retraités FSU de l’Allier nous communique ces deux messages pour la rentrée :

Les retraité·es ont toute leur place dans les syndicats de la FSU !

L’épisode de la pandémie, malheureusement toujours active dans certains pays, a montré les formidables ressources que constituent les services publics et leurs personnels, en même temps que révélé les failles creusées par des années de politiques libérales. Réduction du rôle de l’État, des dépenses publiques, fiscalité allégée pour les plus riches, privatisation des entreprises publiques, abaissement du « coût du travail », des salaires et des retraites, constituent un cocktail qui conduit à un accroissement insupportable des inégalités et à l’augmentation de la pauvreté. La Sécurité Sociale, elle aussi soumise à rude épreuve, ne permet plus l’accès aux soins pour toutes et tous.

Les retraité·es des syndicats de la FSU prennent bien sûr leur place avec les collègues en activité dans les combats pour une société plus juste, plus solidaire et continueront de le faire. Il leur appartient aussi de porter un regard sur les mesures qui les ciblent spécifiquement et d’affirmer les revendications du « corps social » qu’ils constituent, notamment en matière de niveau de pension, de reconnaissance de leurs place et rôle, de leurs droits à la dignité.

La période qui s’ouvre risque de leur offrir de nombreuses occasions de se mobiliser !

Des propos fleurissent pour les désigner comme responsables et bénéficiaires de la crise sanitaire (pour ceux qui y ont survécu !) et suggérer de les taxer. Ainsi Christophe Barbier le 25 février 2020 :  «Pour sauver quelques vies de personnes très âgées, on va mettre au chômage des milliers de gens ?» et l’inévitable François De Closets qui accuse les « nouveaux vieux » nés dans les années 50 (donc pas lui) «d’appartenir à une génération prédatrice, redevable aux moins de 60 ans». D’autres emboîtent le pas, préparant ainsi à l’idée que les retraité·es devraient payer leur part des conséquences de mesures prises pour les protéger. On est loin de la solidarité intergénérationnelle…

Quelles seront les propositions du gouvernement en matière de revalorisation des pensions, de niveau de CSG, de mise à contribution pour la perte d’autonomie ? Où sont les instances dans lesquelles les retraité·es peuvent donner leurs avis sur les décisions qui les concernent ?

Le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale, (PLFSS) en préparation devrait nous éclairer rapidement.

En cette rentrée sociale, le renforcement de notre organisation syndicale demeurera un atout précieux.

 

Autonomie : une 5ème branche à redouter

Le projet de loi relatif à la dette sociale prévoit, dans son article 4, la création d’une nouvelle branche de la Sécurité Sociale consacrée à la perte d’autonomie des personnes âgées et/ou en situation de handicap.
La question de l’autonomie concerne l’ensemble de la population, sa perte pouvant être la conséquence d’une maladie, d’un accident, d’une usure, d’un handicap. Rien ne peut justifier un traitement différent de ses conséquences selon un critère d’âge.

Pour la FSU et les syndicats qui le composent, la prise en charge de la perte d’autonomie, que ce soit au domicile ou en établissement, doit être du ressort de la solidarité nationale liée aux cotisations sociales et assurée par la Sécurité Sociale en intégrant « le droit à l’autonomie » dans sa branche maladie. Elle trouverait logiquement sa place aux côtés de la maladie, la maternité, l’invalidité et le décès, tous aléas biologiques de la vie.

Le choix du gouvernement de créer une branche spécifique ouvre la porte à un financement par des organismes privés, par les collectivités locales en fonction de leurs choix et moyens, intégrant une part assurantielle individuelle dont dépendrait le niveau des prestations.

Exit la solidarité intergénérationnelle, fondement de la branche maladie, pour faire place aux inégalités de traitement liées aux revenus ou à des choix individuels contraints.

La perte d’autonomie doit être traitée de manière globale et nécessite une vraie politique publique articulant prévention, dépistage et prise en charge solidaire, avec un droit universel de compensation.

La FSU et ses syndicats en revendiquent la prise en charge à 100% par la Sécurité Sociale.

Le texte de loi devrait être arrêté à la fin du mois de septembre 2020 …