Des centaines de milliers de manifestants dans toute la France, dont de très nombreux jeunes manifestant pour la première fois. Cette journée, avec le 17 novembre 2018 où éclata le mouvement dit des Gilets jaunes, et le 5 décembre 2019 où s’affirma l’unité sociale pour la défense du droit à la retraite, restera une date importante dans la défense des libertés publiques et donc de la démocratie.
Dans l’Allier, nous fûmes environ 250 devant la préfecture à Moulins, avec des interventions de la Libre pensée, de la CGT, de FO, de la FSU, du député J.P. Dufrègne, du journaliste J.Y. Vif, de RESF, du POI …
Environ 200 à Montluçon avec interventions CGT, FO, FSU, Solidaires, LFI ,Amnesty …
A Vichy, largement 400 manifestants et interventions CGT, Solidaires, FSU … Précisons qu’à Vichy aussi il s’agissait d’un rassemblement unitaire et intersyndical pour la défense des libertés démocratiques et le retrait du projet de loi « Sécurité globale » – car selon la Montagne nous aurions été « fédérés » à Vichy par un jeune « citoyen en colère », colère qui semble viser aussi les masques et les vaccins. La FSU, et certainement les autres syndicats appelant, sont pour la santé publique, la science et la vaccination, et elles combattent le pouvoir réel, patronal et politique, et pas un complot mondial. Les bases sur lesquelles nous manifestions sont résumées dans l’intervention ci-dessous de la FSU, lue dans les trois villes :
Bonjour à toutes et à tous,
la Fédération syndicale unitaire est présente aujourd’hui parce que sans démocratie et respect du droit, il n’y a pas de syndicalisme libre.
La loi de sécurité globale rend possible la poursuite et l’interdiction de toute photo ou image d’actions policières. Ce faisant, elle enfonce un coin dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse. D’autres projets gouvernementaux menacent d’enfoncer pareillement des coins dans la loi de 1901 sur les associations, ou dans la loi de 1905 sur la laïcité. Ainsi est menacé le bloc de lois démocratiques faisant obstacle, dans notre pays, au déploiement de l’arbitraire.
Le pouvoir exécutif est en difficulté. Il s’est mis lui-même dans cette situation, en voulant faire passer, en période de crise sanitaire, des mesures menaçantes pour la liberté, pour le droit à la sûreté, pour le droit à l’information.
Il est en difficulté parce que, comme par hasard, des secteurs de la police se sont déchainés depuis une semaine, frappant des journalistes samedi dernier, brutalisant des migrants et des réfugiés place de la République à Paris mardi dernier, et agressant sauvagement, de manière ouvertement raciste, un producteur de musique. Tous ces faits ont été connus et condamnés parce que les images ont d’abort été diffusées sans autorisation, ce que l’article 24 du projet de loi Sécurité globale interdirait.
La honte soulevée par ces diffusions, qui place la France au niveau de la Hongrie du président autoritaire Orban, tant décriée en Europe, a contraint le président et le premier ministre à des manoeuvres en recul, qui ont encore aggravé la crise en produisant des oppositions entre eux et les présidences de l’Assemblée nationale et du Sénat.
C’est le moment de nous mobiliser, pour imposer le retrait de la totalité de ce projet attentatoire aux libertés.
Et donc pour défaire totalement le petit coup monté du pouvoir exécutif tentant de s’en prendre aux principes de l’état de droit.
Comme fédération syndicale de la fonction publique regroupant notamment les personnels de l’enseignement public, la FSU Allier affirme que la défense de la démocratie et du droit sont le devoir du syndicalisme indépendant.
Elle exige donc aussi la démission du ministre totalement discrédité qu’est M. Blanquer, désorganisateur en chef de l’enseignement public dans ce pays, convaincu par des enquêtes journalistiques indépendantes d’avoir organisé, sur fonds publics, la corruption d’un groupe de lycéen censés le soutenir lui et ses contre-réformes.
Elle exige donc aussi le retrait de la loi dite de « transformation de la Fonction publique » qui porte atteinte à l’indépendance et à la transparence de la gestion de carrière des fonctionnaires telle qu’elle existait depuis 1945.
Et elle appelle tout le mouvement syndical, dans l’Allier comme dans toute la France, à n’avoir aucune crainte d’accélérer la crise du régime, aucune retenue à contribuer à la chute de tel ou tel gouvernants, car ce sont les intérêts de la majorité, ce sont les libertés démocratiques, qui sont en cause.
Moulins.
Montluçon (photo La Montagne).
Vichy.