Le Président de la République a parcouru l’Allier ce jour. Une AESH, syndiquée à la FSU, l’a interrogé lors du point de « dialogue direct » à la radio dont voici le lien (nous ne sommes pas responsables des interruptions publicitaires mais invitons chacune et chacun a bien tout écouter).

Cette réponse bien structurée d’apparence technique peut faire impression à qui ne connait pas la situation … mais malheureusement pas aux AESH. Pour autant, elle n’est pas sans intérêt.

1°) M. Macron commence par dire que l’Allocation Adulte Handicapés a augmenté. Oui, mais ses conditions d’attributions ont rétréci …

2°) Il semble dire que depuis 2017, tout a changé pour les AESH : tous les enfants dont la notification pour handicap le nécessite n’ont pourtant pas d’AESH et s’il y a une chose qui n’a pas changé c’est bien la précarité des AESH !

3°) Le Président explique que l’augmentation du nombre d’enfants par AESH vise à faire qu’avec plus d’heures ils soient payés au moins au SMIC ! Petit problème : le SMIC est horaire, donc ils le sont déjà … et en général c’est tout ! Et le nombre d’heure le plus répandu reste 24 heures. Et la plupart des enfants auraient besoin d’un seul AESH pendant plus d’heures …

4°) Il explique que certains enfants peinent quand ils ont plusieurs AESH. Certes, mais la réalité, ce sont surtout les AESH qui peinent à suivre plusieurs enfants ! Nous ne connaissons pas, dans l’Allier, d’enfants qui auraient plusieurs AESH en même temps – cela arrive parfois pour des enfants ayant des notifications importantes et n’est généralement pas une bonne chose.

5°) Implicitement M. Macron convient que 9 enfants pour un AESH (exemple du Puy-de-Dôme donné par notre camarade) c’est trop, et qu’il faut peut-être corriger ce genre de choses. C’est noté.

6°) Il dit même qu’il faut « corriger ce qui a été fait à travers cette mutualisation », c’est-à-dire à travers la gestion mutualisée des AESH par le moyen des PIALs (« Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisé » !). C’est reconnaître implicitement qu’elle n’est pas en train de faire que du bien …

A vrai dire, elle n’en fait pas du tout. Nous demandons l’abrogation des PIALs, un vrai statut, un vrai salaire, et, tout de suite car c’est la moindre des choses, le paiement des parts de salaires non versées dans l’académie de Clermont-Ferrand depuis septembre 2019 !

Photographie La Montagne Moulins.