Le texte ci-dessous est l’intervention envoyée par Vincent Présumey, de la FSU de l’Allier, invité ce samedi 8 novembre à une assemblée-débat organisée par diverses associations et mouvements dont les Soulèvements de la terre, les Sections Carrément Anti-Stérin …, à Paris, au Cirque électrique, place du maquis du Vercors, dans le 20°, sur la « galaxie Stérin », le milliardaire fasciste 2.0 promouvant union des droites et murmures bruns :

La galaxie Stérin est maintenant un phénomène connu, mais on découvre encore des ramifications. L’Allier est un cas d’école qui ne rentre pas complètement dans le schéma habituel où ce sont directement des associations contrôlées par Stérin and co qui montent « fêtes populaires » et écoles privées hors contrat.

« Murmures de la Cité » est une association et un spectacle dit « immersif » financé en partie par Stérin, en partie par des fonds publics. Le personnage clef dans l’octroi des fonds publics est le maire LR de Moulins, Pierre-André Périssol, par ailleurs en attente d’un verdict le 14 janvier prochain dans une affaire de prise illégale d’intérêts. Son financement par Stérin a été repéré par le député de Moulins, Yannick Monnet. Le contenu du spectacle a fait l’objet d’une alerte par la FSU de l’Allier ce printemps : il s’agit de la « France éternelle guidée par la divine Providence », repoussant encore et toujours les envahisseurs.

La formation, sur Moulins, d’un Collectif laïque et républicain s’opposant aux subventions publiques à ce spectacle, a suscité dès juin 2025 une violente campagne nationale et mensongère de la part de la totalité des médias Bolloré, de CNews au JDD, jointe par le Figaro.

Les méthodes sont caractéristiques. Premièrement la victimisation : ils veulent faire croire qu’on voudrait les interdire, et même les attaquer. Deuxièmement les fake news : le député de Moulins ramperait dans les buissons pour espionner les répétitions ! Troisièmement, les menaces et la préparation à la violence : des sites d’extrême droite comme Riposte laïque (très mal nommé), en relation indubitable avec des responsables locaux de Murmures, de Reconquête et de LR, ont engagé une campagne de diffamation avec menaces de morts, contre moi-même et contre le secrétaire de l’UD CGT, Laurent Indrusiak. Les cibles de leur haine sont : les syndicats, la presse indépendante locale même de droite, les milieux culturels et artistiques.

Il est vite apparu que Guillaume Senet, chef de Murmure de la Cité, est aussi le chef du club Sophia Polis, qui organise des sortes de séminaires visant à unifier cathos tradis et néo païens, sur des bases racialistes que résume l’invocation permanente de l’ « enracinement ». Le spectacle soi-disant apolitique a pour finalité cet « enracinement » qui n’a rien de traditionnel et doit tout au néofascisme promus, par-dessus Stérin, par les Peter Thiel et autres J.D. Vance, aux Etats-Unis, et par Douguine en Russie. La cité qui murmure n’est autre que Sophia-Polis.

L’opération ainsi montée devait financer l’ouverture d’une école privée hors contrat à Moulins à la rentrée, le Cours Zita (du nom d’une princesse Habsbourg). Si les communiqués, puérils et délirants, de Guillaume Senet, ne cessent de dire « on a gagné, nos adversaires qui veulent détruire la France sont à terre », le vrai bilan politique de cette opération a été tiré, devant une réunion de Sophia-Polis fin juillet, par Jean-Yves Le Gallou, vieux théoricien racialiste de l’union des droites.

Il ne prétend pas, lui, avoir gagné la « guerre culturelle ». Et en effet, la résistance a progressé : un collectif d’archéologues et d’historiens a engagé une campagne d’éducation populaire, une manifestation à dominante syndicale a défié le spectacle, et le cours Zita n’a pas ouvert. Mais il revendique, à juste titre, une victoire politique : l’union des droites, par alignement affiché ou lâche de toute la droite locale et même d’une partie du centre, sur le financement public et le soutien à ce spectacle, l’a incarné.

Ils entendent bien continuer. Dans une vidéo récente, Guillaume Senet exige le maintien pour l’année prochaine de toutes les aides et financements publics et plus encore, et exige aussi que toutes les critiques soient réduites au silence. Ils misent sur l’arrivée au pouvoir de leurs amis pour le faire.

De notre côté, le Collectif continue et exige d’être reçu par ce cher Monsieur Périssol, et cela va bien finir par arriver que cela lui plaise ou non. Mais surtout, je dois dire que si le fait d’être menacé n’a rien d’agréable, cette affaire m’a conduit à être invité par d’autres collectifs : Collectif antifasciste de la Creuse à Sardent le 18 octobre, réunion unitaire sur le fascisme à Nevers début juin, Collectif Morvan Solidaires à Autun fin juillet, Amicale Solidaire des Ecoles Publiques Rurales au Chautay dans le Cher, bientôt à Mont-Jean en Auxois en Côte-d’Or, et, dans ces rencontres, se dessine clairement une « diagonale de la résistance ».

Géographiquement, elle correspond en effet aux régions de bocage du Nord du Massif central et du centre de la France. Ce que certains ont appelé la « diagonale du vide », en réalité le désert des services publics si les gouvernements successifs continuent à les fermer. Ce furent des zones de ronds-points à Gilets jaunes. Et, oui, le RN fait des cartons électoraux dans ces communes, nos communes. Nous commençons à y tisser la diagonale de la résistance. Et de la contre-attaque. Culturelle et politique !