Aucun élu (maires, conseillers départementaux ou régionaux …) n’était présent à ce CAEN ! Nous touchons là à une différence profonde entre CAEN (régionaux) et CDEN (départementaux) où, dans l’Allier, nous intervenons de concert avec les élus locaux. L’espacement des CAEN (au mieux deux par an) et leur tenue le plus souvent « après la bataille », y sont, ceci dit, pour quelque chose. Du côté des syndicats étaient présents la FSU, la CGT, FO et la CFDT, l’UNSA-Education n’étant représentée que par un chef d’établissement, le SNALC et SUD pas là.
Tout concourt ici à une impression de routine : le règlement intérieur, modifié sans les syndicats en 2019, permet quand il n’y a pas le quorum, comme c’est toujours a priori le cas vu l’absence des élus, de reconvoquer un CAEN … une demi-heure après ! On papote donc un moment, puis les organisations syndicales font leurs déclarations préalables, souvent fort longues. Celle de la FSU est celle qui interpelle le plus la Région (c’est le lieu). Certains traitent de la situation internationale, ce dont l’opportunité ici peut se discuter : ce 4 décembre 2025, FO a découvert l’existence des syndicats ukrainiens, pour dire qu’ils se heurtent au gouvernement en place, oubliant qu’ils réclament aussi des armes contre l’invasion depuis des années.
L’ordre du jour comportait trois points.
Sur le constat des effectifs de rentrée, nous sommes intervenus pour déplorer que la baisse démographique, maintenant nationale et généralisée, ne soit en aucun cas saisie comme occasion d’amélioration du service public, et demander une politique volontaire visant à des territoires équilibrés.
Sur la carte des formations professionnelles, nous avons voté trois vœux avec la CGT : contre la fermeture du CAP en un an de Peinture auto au lycée Einstein de Montluçon ; contre la suppression de 11 place en BTS Tourisme au lycée Giscard d’Estaing de Chamalières, opérée qui plus est suite aux recommandations d’un cabinet Orion, « outil d’aide à la transformation de la carte des formations » ; et en désaccord avec l’ensemble de la carte des formations, vote sur lequel FO, la CFDT et l’UNSA-Education se sont abstenus.
Sur la loi dite d’orientation et d’avenir agricole, présentée par la DRAAF (Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt), la FSU a nourri la discussion en présentant les positions du SNETAP-FSU et de l’Elan commun :
– il est annoncé l’objectif de « + 30% d’apprenants »‘ pour 2030 mais le maintien des exploitations demanderait au moins + 50 %.
-les financements ne suivent pas,
-les formations « non agricoles », capitales dans l’enseignement agricole : services, commerce, ingénierie territoriale … sont menacés ;
– la « 6° mission » rajoutée à l’Enseignement agricole public par la loi ne vise pas à former et aider à l’installation, y compris à l’installation d’exploitations collectives, mais à fournir des salariés au patronat de l’agro-industrie :
– le Code rural et de la pêche a vu retirer la mention de la laïcité, de la liberté de conscience, de la lutte contre les stéréotypes genrées et de la promotion de la santé à l’école – au moment précis pù FNSEA, JA et CR prétendent de plus en plus dicter ce qui doit être dit et peut être discuté dans les établissements.
-public et privé mis sur le même plan …
Les représentants de la DRAAF ont convenu que le tout se fait à moyens constants et défendu le salariat agricole comme avenir pour les lycéens agricoles, sans exclure des formes associatives d’exploitation. Voulons-nous une agriculture productiviste et concentrée ou des exploitations à nouveau nombreuses et de qualité ? Voila un débat qui recoupe, pour l’avenir des territoires, celui de la carte scolaire !
Ils ont, suite à cette discussion, proposé l’invitation dans un CAEN de représentants des Chambres d’Agriculture de l’Ardèche (Confédération paysanne) et de l’Isère (FNSEA) pour aborder les questions de l’avenir agricole de l’Enseignement?
Nous avons évidemment dit oui à cette proposition, laquelle implique …
que se tienne effectivement un prochain CAEN !
ALLIER