Ainsi donc, les directeurs d’école, les maires et les chefs d’établissement ont reçu une sollicitation de Mme la députée de Vichy à dessiner « une députée » en bleu-blanc-rouge pour les primaires, à faire un dessin s’inspirant de la phrase de référence du fondateur du parti « La République en Marche » (non citée comme telle), pour les secondaires.
Il va donc de soi, mais il va encore mieux en le disant, que les collègues auxquels parviendrait cette sollicitation ne doivent pas y donner suite.
Il ne s’agit pas d’une initiative émanant d’un organisme partenaire de l’école ou agréé par celle-ci visant à susciter un concours portant sur des valeurs partagées, mais bien d’une incitation émanant certes d’une députée, mais faite en dehors de tout cadre officiel scolaire (qui pourrait d’ailleurs éventuellement se discuter mais présenterait plus de garanties), donc d’une incitation de nature personnelle et, en l’occurrence, de facto politique.
Il ne s’agit donc pas non plus d’une opportunité offerte aux élèves en tant que futurs citoyens, mais d’une activité qui devrait être entièrement libre en dehors de tout cadre scolaire. Il ne relève pas de la liberté pédagogique des professeurs de prendre la responsabilité de faire faire ces activités en classe.
Faute de quoi il serait possible de mettre en oeuvre les activités « proposées » par n’importe quel organisme, association, personnalité, pour que soit fait son éloge, diffusées ses idées, ou promus ses intérêts, sur temps scolaire dans le service public.
Tous les collègues sollicités, quelles que soient par ailleurs leurs opinions politiques, philosophiques ou religieuses, auront donc à coeur de s’en tenir aux principes républicains.