Dans notre compte-rendu rédigé hier après le Conseil Départemental de l’Education Nationale, nous nous fondions sur les propos de M. le Préfet pour vouloir considérer que l’incident était clos. Celui-ci semblait d’ailleurs y tenir. Nous n’avions donc nullement l’intention de « remettre une pièce dans la machine ». MAIS …
Mais, dans la Montagne de Vichy de ce jour, les propos de Mme la député sont rapportés comme suit :
» Sous le feu des critiques de gauche, Bénédicte Peyrol regrette « ce champ lexical antidémocratique, antirépublicain », et appelle « à la retenue des échanges qui peuvent se tenir. Les mots ont un sens, un poids historique et ils ne sauraient tout justifier ». Et de s’expliquer.
Sur la forme d’abord, « il s’agissait d’une simple proposition de participation, sans ordre ou obligation. » Sur le fond, ensuite. Sur le thème destiné aux primaires, « il s’agissait ni plus, ni moins, que de faire dessiner une députée en tant que femme élue, et non en tant que Bénédicte Peyrol. » Pour les secondaires, elle s’interroge : « Il est dorénavant impossible d’accoler marche à la préposition “en”. Est-ce que le terme “les républicains” doit être constamment rattaché au parti politique éponyme ? »
Si elle regrette « une forme qui a pu entraîner, par manque d’information, différentes lectures possibles », la députée l’assure, « ce concours sera maintenu. »
Le lauréat ou la lauréate verra son dessin se retrouver sur la carte de vœux de la parlementaire, et sera invité(e) à Paris pour visiter l’Assemblée nationale. »
Résumons.
1. Mme la députée appelle à la « retenue » en retournant les termes « antidémocratique » et « antirépublicain » vers certains de ses critiques. Passons. Pour notre part, en toute retenue, nous affirmons que la question posée est celle de la liberté de conscience des élèves dans le service public, et relève donc de la laïcité.
2. Ce n’était pas un « ordre » mais une participation facultative. Outre que la faconde des invitations, notamment de la lettre aux maires, s’apparente bien à une injonction feutrée, le problème n’est pas là. Il est demandé de faire faire « librement » aux enfants et élèves une oeuvre de nature politique et partisane.
3. Le contenu est bel et bien politique. « Dessine moi une députée en bleu blanc rouge » pour faire la carte de voeux de Mme la députée, pour les petits – ce qui renvoie évidemment à la députée existante -, et inspirez vous de la citation de référence du fondateur d’un parti politique, pour les ados. Rien à voir avec le droit d’accoler « marche » et « en » : c’est en l’occurrence la responsable politique « en marche » qui prétend faire plancher les élèves sur son slogan, point barre !
4. Et pour finir Mme la députée persiste et signe. S’il ne nous appartient pas d’être gênés qu’un ou une lauréat(e) visite l’Assemblée nationale avec elle, le fait qu’elle ou il aura gagné cela … sur temps scolaire et sur une sollicitation de nature politique pose un grave problème.
A MOINS que ce concours maintenu se déroule désormais en dehors de tout cadre scolaire, auquel cas nous n’avons rien à en dire, mais il conviendrait de le préciser au plus vite car rien ne l’indique !
Si cette pratique fait jurisprudence, alors les sollicitations « facultatives » et « libres » … des sponsors privés, des clubs de ceci ou de cela, des partis politiques, des églises … pourraient être mises en oeuvre au choix des écoles et établissements sollicités ?
Ce n’est pas possible.
La FSU va donc s’adresser aux organisations laïques et démocratiques du bassin de Vichy pour discuter des réaction auxquelles semble nous contraindre Mme la députée.