Ben oui, ça devait forcément arriver : un lycée où la majorité a dit sous une forme ou une autre ce qu’elle pense des « E3C » et avec eux du « Bac Blanquer » : inégalitaire, inéquitable, injuste, informe. Bon, et voila qu’arrive la JPO (= Journée Porte Ouverte).
Des collègues inquiets ont questionné le « chef » sur l’ampleur de leur liberté de parole. Résultat : ils sont encore plus inquiets. Le chef a dit : « obligation de neutralité », « comportement dicté uniquement par l’intérêt du service », « obligation de réserve et de discrétion », « s’interdire toute manifestation de leurs opinions dans le cadre de leurs fonctions ».
Ce gloubigoulba qui ne cite aucun texte ne veut rien dire et tout à la fois, résultat : double inquiétude !
Ce qui existe : le respect des personnes (pas d’insultes et pas de diffamation), la laïcité (pas d’affichage religieux mais aussi politique, commercial, et syndical hors droit syndical … dans le cadre de nos fonctions), et – c’est tout. L’ « obligation de réserve » n’existe pas juridiquement ni légalement. Récemment, la loi Blanquer dite « école de la confiance » a instauré le « devoir d’exemplarité » : personne ne sait ce que c’est, Blanquer a fait exprès de mettre dans une loi une notion juridiquement non définie, de sorte qu’une jurisprudence établissant que s’opposer aux E3C relève d’un tel « devoir » n’aurait rien d’absurde ni, en l’état, de contraire au droit !
Donc que reste-t-il ? Il reste LE BON SENS.
Le bon sens fait qu’on ne va pas s’aplatir, faire semblant, dire ce qu’on ne pense pas et porter ainsi atteinte à la crédibilité de notre fonction, et donc affaiblir le service public.
Le bon sens fait aussi qu’on ne va pas en faire des tonnes, qu’on répond avant tout aux questions des gens, qu’on ne noircit pas le tableau (il n’en a pas besoin), qu’on reste calme, courtois et pondérés.
Et tout ça, on sait faire. En plus, RIEN n’interdit un petit tract ou tout ce que vous voulez devant l’entrée de l’établissement.
Qu’est-ce qui est réellement grave ? QU’ON SOIT OBLIGES DE RAPPELER DE TELLES ÉVIDENCES.