Parallèlement au mouvement national pour les retraites, un mouvement très profond s’étend et s’affirme dans l’Allier contre les fermetures de classes. Il prouve la vitalité d’un terrain qui, ainsi, dément les croyances superstitieuses de certains managers Ed’Nat’ pour qui les petites écoles seraient des mouroirs pédagogiques. Et il s’affirme comme mouvement COMMUN, comme mouvement DÉPARTEMENTAL, comme mouvement UNITAIRE, comme mouvement de solidarité entre les communes et leurs écoles, les quartiers et leurs écoles. Syndicalistes, nous devons nous en féliciter !

On reproche souvent aux petits territoires leur esprit de clocher, mais là, ce que les « petits maires » au nombre d’une quinzaine ont dit en délégation à l’Inspection, avec nous, le 1° février, ce que plus encore ils ont redit le 22 février dernier à Tronget, c’est qu’il ne faut plus se tirer dans les pattes, qu’il faut être unis, TOUS ENSEMBLE, pour gagner le RETRAIT des fermetures de classes.

Qui a intérêt à faire revenir les communes au chacun pour soi ?

Le député RN de Montluçon, M. Bovet, a récemment découvert la « carte scolaire », et a effectué quelques apparitions dans des rassemblements. Son analyse est la suivante : Les zones rurales ne doivent pas être sans cesse impactées au profit des zones urbaines. La voilà, la division : « ruraux » contre « ‘urbains », « agriculteurs français » contre urbains pas « agriculteurs » et pas … « français » !

En réalité, ce sont des gens – et particulièrement du côté du Pays de Tronçais et du Val d’Aumance sans oublier les ukrainiens de Vaumas et Saint-Pourçain-sur-Besbre !- de toutes origines et de tous métiers, tous attachés aux paysages et aux terroirs, qui se mobilisent pour les écoles publiques. Et plusieurs fermetures concernent les principales villes, Jean de Paume à Moulins, Jacques Laurent et Paul Bert à Vichy, et surtout, à Montluçon, tout le quartier du Diénat livré au seul privé catholique par la décision d’un maire, suivi, lui, par l’État … qui est justement celui qui a fait élire M. Bovet !

Plus surprenant : les responsables des Associations départementales des Maires et des Maires ruraux, qui avaient dans un communiqué le 7 février dernier, rappelé leur opposition aux RPI « ‘concentrés », conviés comme par hasard par Madame la Dasen le même jour à la même heure que l’Assemblée départementale de défense de l’école publique de Tronget à laquelle assistaient justement nombre de maires ruraux, ont pondu à la sortie de ce rendez-vous un communiqué affirmant que « la discussion a permis d’analyser les situations au cas par cas, en tenant compte du contexte local ». Sur quoi a bien pu porter cette « analyse de la situation au cas par cas » ? Chut, nul ne le sait ! Visiblement pas, en tout cas, sur le nombre de suppressions de postes !

Moyennant quoi ces responsables comptent, à cette heure, se rendre au CDEN convoqué le jeudi 9 mars à 15h, auquel les représentants des personnels, des parents, et d’ores et déjà des élus, n’iront pas (le CDEN de replis est prévu le 17 mars) car ils soutiennent la demande de l’Assemblée départementale de défense de l’école publique et de l’intersyndicale de l’enseignement public d’être reçus par Mme la (nouvelle) préfète à partir de 14h.

Alors, ruraux « agriculteurs français » contre urbains soi-disant privilégiés, ou tous ensemble pour le service public ? « Analyses au cas par cas » chacun pour soi et tous contre tous pour se partager le gâteau qui rétrécit et l’aider à rétrécir encore, ou tous ensemble pour nos communes, nos quartiers, nos écoles, NOS ENFANTS ?

Le Conseil départemental a été, lui, conduit à voter une motion unanime demandant le retrait des 29 suppressions de postes. C’est cela qui doit prévaloir et qui prévaudra. Ni divisions démagogiques, ni esprit de clocher et petites ententes feutrées, ne prévaudront.

TOUS ENSEMBLE POUR L’ÉCOLE PUBLIQUE !