CGT, CGT-FO, FSU, Solidaires et l’UNL appellent les salariés et la jeunesse à manifester le 1° mai (voir article précédent).
Rappelons que l’origine du 1° mai est une grève générale à Chicago faisant suite à la pendaison de 6 militants ouvriers révolutionnaires, en 1886. Dans le monde entier, c’est une journée de grèves et parfois d’affrontements. Ce sont des régimes autoritaires qui en ont fait un jour férié !
Pas plus que le 8 mars n’est à l’origine la « journée de la femme », mais une journée internationale de lutte des femmes pour leur émancipation, le 1° mai n’est « la fête du travail », mais une journée internationale de lutte contre l’exploitation par le travail.
Ce 1° mai tombe entre les deux tours de la présidentielle. Mercredi 26 avril, on a pu voir Mme Le Pen s’inviter devant une usine en grève contre la suppression de tous les emplois, Whirlpool (matériel électroménager) à Amiens, et M. Macron venir ensuite, l’après-midi, dans des conditions nettement plus difficiles.
Fin 1932 les nazis soutenaient encore la grande grève des tramways à Berlin. Ce rappel ne veut pas à dire que les situations sont identiques mais vise à rappeler que les démagogues sont capables de raconter n’importe quoi à n’importe qui. Aucun travailleur, et a fortiori aucun militant ouvrier, ne devrait apporter la moindre espèce de soutien, selfi, bulletin de vote … au clan familial et affairiste de tradition fasciste Le Pen.
Mais qu’est-ce qui a permis à Mme Le Pen de réussir ce « coup » ? Uniquement l’indignation légitime des travailleurs d’Amiens envers M. Macron pour qui la délocalisation de leur entreprise fait partie de l’ordre naturel des choses, envers laquelle il n’y aurait qu’à proposer un « plan social » et la recherche hypothétique d’un « repreneur » qu’il faudra attirer fiscalement, etc.

Plus généralement, la casse du code du travail a largement accru la possibilité patronale d’augmenter les horaires, les amplitudes et de bloquer les salaires réels, partout.

Prétendre combattre le FN tout en voulant poursuivre et aggraver cette casse, qui porte un nom : loi El Khomri, revient à nourrir le FN, comme on l’a vu à Amiens.
Plusieurs organisations syndicales et politiques ou autres dans l’Allier – CFDT, PS, LDH, EELV- appellent ce 1° mai à des rassemblements en début d’après-midi ou fin de matinée « contre le Front national ». Selon le mail envoyé aux écoles par le SGEN-CFDT, il n’était pas possible de participer au rassemblement syndical unitaire du matin à cause « de la CGT qui appelle contre la loi travail localement » (notons qu’en Haute-Loire la CFDT a signé un tract unitaire avec la CGT, la FSU et d’autres qui rejette cette loi). C’est une position que l’on peut respecter sans la partager et chacune et chacun est libre, y compris parmi les syndiqués de tous les syndicats bien entendu, de participer à tel ou tel rassemblement lundi. Mais :

- peut-on faire un rassemblement syndical sans s’opposer à la destruction de la hiérarchie des normes en droit du travail (l’accord d’entreprise ne pouvait qu’améliorer la convention collective de branche qui ne pouvait qu’améliorer la loi : ça, c’était AVANT la loi El Khomri), ainsi qu’au remplacement d’heures de cours différentes d’un collège à l’autre par des heures d’activités elles aussi différentes d’un collège à l’autre, et donc sans exiger l’ABROGATION de ces contre-réformes, loi El Khomri ou « réforme du collège » ?

- peut-on combattre efficacement le Front National si l’on ne combat pas ce qui le fait progresser : la destruction des droits sociaux, la misère, l’affaiblissement des services publics dans leur mission d’égalité ?

Ce 1° mai la lutte contre le Front National et pour l’abrogation de la loi El Khomri et de la réforme du collège, c’est le matin à 10h, parce que ça va ensemble.

L’indépendance syndicale, c’est cela.

Vincent Présumey, secrétaire départemental de la FSU.

10h

place Piquand Montluçon

place d’Allier Moulins

place de la Poste Vichy.