La mesure phare annoncée par le Président de la République jeudi soir est donc la fermeture totale, pour des semaines, de la totalité du service public de l’Éducation nationale ainsi que des crèches.
Le même jour en fin d’après-midi, le dangereux ministre Blanquer démentait encore toute mesure de ce type : il n’était manifestement pas dans la confidence. Le lendemain matin (10h 40) il n’a toujours pas répondu aux questions que se posent les personnels : faut-il venir quand même ? réquisition ou pas ? quid des assurances si on vient hors temps de service réglementaire ? que doivent faire les administratifs et les services de Vie scolaire ? que deviennent les primes de REP+ ? qu’en est-il des conseils de classe et autres réunions programmées ? Etc.
Mais il a proclamé que l’enseignement à distance allait fonctionner. Et si on arrêtait de faire semblant ? Aucun outil n’est au point pour permettre, non l’équivalent des cours en classe que l’on ne saurait remplacer comme il le prétend, mais au moins un suivi minimum garanti par tous les élèves. Dans les écoles primaires et maternelles il n’y a pas d’ENT et d’ailleurs l’enseignement à distance en maternelle ou en CP, hum, hum … Une chose est certaine : après la Bérézina du « Bac » Blanquer voila une année scolaire gravement désorganisée.
Les autres mesures prises sont marquées par le même mélange incohérent de légèreté et d’autoritarisme. On interdit d’aller voir les vieux dans les EHPAD, ce qui va en tuer, mais il n’y a pas de masques à distribuer aux personnels soignants et aidants qui s’occupent d’eux.
Est-il bien cohérent de maintenir le premier tour des municipales eu égard aux autres mesures prises ? Non. Mais ce report ne pouvait prendre la forme d’un petit coup d’État au dernier moment et aurait pu être discuté dans la transparence depuis des semaines !
Hier jeudi, la FSU Allier, avant les annonces présidentielles, a fait parvenir à M. le Recteur et à Mme la Dasen deux courriers : l’un posant par anticipation les questions ci-dessus pour les personnels et leurs familles déjà confinés par précaution, car il y en avait déjà, l’autre transmettant les questions d’un médecin dépourvu d’informations officielles sur les démarches à suivre.
En particulier nous demandions ce qu’il en est des tests de coronavirus, qui, massivement, en France … ne sont pas faits !
L’heure est à la discipline ? Certes, mais à la seule discipline librement consentie de l’autodéfense sociale contre l’épidémie. Et sans libre critique, elle n’existera pas et on sera beaucoup moins efficace dans ce combat.
Courage, chères et chers collègues, nous sommes tous mis en suspens, mais le syndicalisme moins que jamais ne se confinera dans les moments qui viennent.
Ni bises, ni poignées de main, mais salut fraternel !
Pour la FSU Allier, V. Présumey, secrétaire départemental.