En raison du rebond épidémique, un Comité d’Hygiène et de Sécurité extraordinaire s’est tenu ce jeudi 6 janvier. Environ 12% des personnes testées dans l’Allier au Covid sont positives (17% nationalement), et les cas positifs dans l’Éducation nationale sont montés de 29 lundi à 36 mardi, 60 mercredi …
Sur les mesures à prendre beaucoup de choses sont dites déjà dans la déclaration préalable FSU et UNSA (à laquelle FO n’a pas souhaité se joindre) :
Comme il était à craindre, et comme beaucoup d’autorités médicales l’avaient craint, il semble être en train de s’avérer ce jeudi que la reprise scolaire depuis lundi sans modifications réelles et sérieuses des mesures sanitaires prises booste les contaminations.
Pour permettre le fonctionnement de l’enseignement public dans des conditions sanitaires ne présentant pas de risque, il ne suffisait donc pas d’annoncer via la presse la veille de la rentrée en fin d’après-midi, des mesures concernant le plus grand nombre de tests demandé et l’annulation des formations, avec, cerise sur le gâteau, l’interdiction de boire le café debout dans les salles des profs. Étonnant, non ?
Les personnels que nous représentons ont assumé et assuré à ce jour la continuité du service public scolaire et de l’accueil des enfants et des jeunes, et ils entendent continuer, mais avec les moyens indispensables pour ce faire.
Des masques réellement protecteurs, FFP2, et des autotests gratuits doivent être fournis massivement. L’État doit soit intervenir envers les collectivités soit intervenir directement pour que les capteurs de CO2 et les purificateurs d’air deviennent autre chose qu’un élément de langage ministériel. Tous les dispositifs concernant les personnels vulnérables doivent être prolongés.
Les remplacements doivent être assurés par des personnels titulaires y compris s’il faut pour cela prendre des mesures exceptionnelles de recrutement, et par l’ouverture des listes complémentaires dans le premier degré. En aucun cas ils ne doivent être assurés par des retraités. Des recrutements d’AED, de CPE, d’agents d’entretien, d’AESH, d’animateurs de cantine et d’agents administratifs sont également nécessaire, maintenant. Des mesures sont nécessaires pour palier aux absences des équipes de direction. Les remplacements concernent aussi les Atsem, et là aussi l’État doit soit intervenir envers les collectivités soit intervenir directement.
Le régime des ASA doit être reconduit et le jour de carence suspendu pour cause de Covid ou d’effet secondaire de la vaccination.
Dans le second degré, les absences de collègues et d’élèves déjà engagées imposent de reporter les épreuves de spécialité du Bac en juin. Comment seront pris en compte le manque d’heures de cours accumulées pour de nombreux élèves ?
Si ces mesures sont prises immédiatement, on se sera donné les moyens de ne pas aller vers le confinement et/ou la fermeture des établissements tout en limitant les conséquences de la situation présente.
C’est dans l’attente de réponses concrètes à ces demandes, et sinon de leur remontée immédiate au rectorat et au ministère, que les représentants du personnel abordent ce CHSCTD exceptionnel.
Concernant le plus urgent c’est-à-dire les dotations en masques « sérieux » et en autotests, M. le Secrétaire général a indiqué que « les commandes sont passées » au niveau national pour les autotests, sous des modalités à préciser, ainsi que pour les masques pour lesquels une nouvelle dotation est prévue pour les « toutes prochaines semaines » dans le premier degré – pas d’infos sur le second degré. Pendant la réunion, nous avons donné l’information qui venait de tomber de M. Castex promettant la distribution de masques chirurgicaux aux enseignants d’ici fin janvier.
Concernant les remplacements, la question est (bien entendu …) irrésolue. Dans le 1° degré, 12 contractuels viennent d’être recrutés dont 4 prenaient leur fonction ce matin.
Lorsque des enfants sont « cas contact » de parents testés positifs, en l’état actuel ils viennent à l’école (si toutefois leurs parents à l’isolement le peuvent !), sans masque en Maternelle … Un « échange précis » de la DSDEN avec la CPAM doit avoir lieu à ce sujet. Nous demandons que ces enfants, qui à l’évidence transmettent le virus, ne soient pas mis en classe …
Concernant les attestations employeurs pour les parents dont les enfants sont testés positifs ou cas contact : il y a difficulté ! Il faire appel à l’ « intelligence collective ». Certes, mais, bon …
Concernant les capteurs de CO2 (mais pas les purificateurs d’air), M. le Préfet a adressé le 7 décembre aux maires et au Conseil départemental une circulaire sur l’aide aux financements. Mais cette circulaire, que nous avons trouvée, concerne les demandes faites avant le 31 décembre dernier, laisse aux services de l’État une importante marge d’appréciation de la proportion de cette aide. Or il y a urgence !
Concernant les personnels vulnérables, il peuvent être mis à distance, en travail distanciel et si ce n’est pas possible en ASA, sur certificat de leur médecin traitant. Ceci englobe les femmes enceintes et les personnes en attente d’opération.
Toutes les formations sont bien supprimées jusqu’au 21 janvier y compris celles dont les convocations viennent d’arriver.
Les activités festives (galette des rois …) sont bien entendu supprimées, mais les petits déjeuners en REP+ dans une même classe sont maintenus (ce qui nous semble justifié, avec les précautions requises).
Les personnels infirmiers volontaires peuvent faire des tests PCR et aider les élèves à faire des autotests, mais pendant ce temps il ne font rien d’autre.
Attention aux excès de « zèle » : des employeurs municipaux exigent des tests quotidiens des Atsem, ceci est illégal.
Nous avons depuis appris que dans un collège, la classe entière est envoyé se faire tester au premier cas : nous signalons cette situation.
Enfin un point important : la continuité pédagogique ne veut pas dire cumul entre enseignement en « présentiel » et enseignement en « distanciel », mais que -comme cela se faisait avant le Covid- les enseignants font le nécessaire pour que l’élève absent puisse suivre ou rattraper.
Au total, l’essentiel des questions demeure, mais nous pouvons peut-être dire que par rapport au CHSCTA tenu deux jours auparavant, nous avons senti une inquiétude et une préoccupation croissantes dans notre administration. Il va falloir que ça s’accentue, car, particulièrement dans les écoles, on a des situations ubuesques … et dangereuses, et ceci ne doit pas être.