RESF (Réseau Education Sans Frontières), plusieurs associations, la FSU avec la FCPE et la plupart des autres syndicats enseignants de l’Allier, ont écrit au préfet depuis la rentrée pour signaler que les familles avec enfants logées au « 115 » étant déplacées une semaine à Moulins, une semaine à Vichy, une semaine à Montluçon, la scolarisation de ces enfants est de fait empêchée.
Interpellé par le représentant de la FSU au nom de tous les syndicats s’étant prononcés en ce sens, et par la FCPE, lors du CDEN (Conseil Départemental de l’Education Nationale), M. le Préfet Pascal Sanjuan avait semblé prendre la question très au sérieux et promettait une réponse rapide.
Dans un courrier daté du 5 décembre et adressé à Mireille Pasquel, responsable de RESF, il l’aborde dans les termes suivants :
« Vous regrettez dans votre courrier que les familles hébergées dans des structures d’urgence soient obligées de changer régulièrement de structure d’accueil. Les personnes qui ont été définitivement déboutées du droit d’asile n’ont pas vocation à se maintenir sur le territoire national et le dispositif d’urgence doit permettre à toute personne se trouvant sans abri et dans la plus grande précarité d’être hébergée dans une structure d’urgence. »
Si ce courrier constitue la réponse annoncée au CDEN, il appelle les commentaires suivants de notre part :
– l’obligation de changer régulièrement de structures d’accueil vaut pour toutes les familles et toutes celles avec enfants, étrangères ou non, sont donc concernées par les conséquences déplorables de cette « rotation » pour leur scolarisation, dès lors que la précarité conduit à une prolongation de cette situation.
en effet « toute personne » – donc étrangère ou non – sans abri doit pouvoir être hébergée dans une structure d’urgence : il n’y a donc pas de sens à souligner dans la même phrase que les déboutés du droit d’asile n’ont pas vocation à rester ici et que toute personne sans abri doit être hébergée … sauf à vouloir opposer les uns aux autres, mais nous ne voulons pas croire que le représentant de l’Etat nommé par M. Cazeneuve en septembre fasse cela …
enfin et surtout, le code de l’éducation et la convention internationale des droits de l’enfant dont la France est signataire valent pour TOUS les enfants que leurs parents aient « vocation » ou pas à « se maintenir sur le territoire national ». Telle est la question de droit qui est posée et sur laquelle les défenseurs du droit vont devoir intervenir.
La résolution de ce problème honteux ne représente aucun coût supplémentaire et n’enlève aucune place à aucun sans abri. Nous pensions sincèrement qu’il serait résolu rapidement en début d’année, ainsi qu’il aurait dû être. Il est grave que cela ne soit pas le cas, fin 2016, en France.