Des collègues s’interrogent parfois : « ais-je le droit de manifester ou de m’exprimer publiquement contre une fermeture de classe dans mon école » ?
La réponse ne souffre aucun doute : nous sommes en République, vous avez le droit, et si un « supérieur » vous dit le contraire, il est en faute !
Une confusion délibérée est souvent entretenue sur un supposé « devoir de réserve » qui n’existe dans aucun texte de loi ou code public, mais seulement dans la jurisprudence où il porte sur des cas – relativement peu fréquents – de propos jugés excessifs ou insultants constituant des écarts de langage ou d’attitude envers le service, la hiérarchie ou les collègues et EN AUCUN CAS sur une opposition publique à une mesure, une fermeture, une « réforme » …
Cette notion N’EXISTE PAS dans la loi : le Code de la Fonction publique notamment l’ignore.
On y trouve l’obligation de confidentialité (vous n’allez pas publier les notes de vos élèves ! et on ne raconte pas n’importe quoi sur les réseaux sociaux, ben oui !), et les précautions contre les situations de conflits d’intérêts (rarissime dans l’enseignement public), qui n’ont rien à voir avec une quelconque restriction de la liberté d’expression, droit fondamental. (méfiez-vous, par conséquent, des sites officiels eux-mêmes comme « Service-public.fr » qui parle du « devoir de réserve » mais ne donne AUCUN texte qui en parle, et pour cause !!).
Encore moins est-il question d’un « devoir de loyauté » (envers qui ?), notion anti-républicaine qu’il est indigne d’invoquer dans la fonction publique républicaine !
Sur votre temps de service et votre lieu de travail, vous êtes des citoyens agents publics astreints à la neutralité et à la laïcité : c’est normal et en tant que syndicat nous sommes pour.
En dehors de votre temps de service et de votre lieu de travail, c’est-à-dire même si c’est 5 minutes après et un mètre devant, vous êtes des citoyens libres de vous exprimer dans le cadre des lois – pas de diffamation (en outre, vous avez aussi un droit d’expression interne, délimité, dans le cadre des instances de fonctionnement du service : les syndicalistes n’ont pas plus de droit à « l’ouvrir » que vous, ils ont des mandats qui viennent de vous).
Agir pour éviter une fermeture ne porte pas atteinte à la respectabilité du service public, bien au contraire !
Et même si d’aventure un « chef » aussi « haut placé » soit-il vous dit le contraire, non seulement il a tort, mais il est en faute !
Ce qui va sans dire va encore mieux en le disant : qu’on se le dise !