Emotion générale à Trevol depuis une semaine : l’Inspection d’académie avait annoncé oralement la fermeture d’une des 7 classes de l’école.
La mobilisation des parents, de la mairie, des amis de l’école publique avec le soutien et la participation du SNUIPP-FSU ont abouti à ce que cette fermeture ne figurait pas dans les documents remis aux syndicats lors du groupe de travail du 31 janvier.
Une réunion publique ce jeudi soir a vu les deux IEN représentantes de l’Inspection d’académie expliquer à la population réunie qu’une fermeture avait été envisagée, puis la mise en place d’une « classe passerelle » dans le cadre d’une contractualisation visant à l’accueil des tout petits et prenant la place de la classe supprimée, puis que finalement ce projet lui-même n’était pas apparu applicacble mais qu’il était demandé aux personnels et à la mairie de se montrer « vigilants » sur les effectifs.
C’est bien un premier recul sur l’une des remarquablement nombreuses fermetures de classes qui se préparent cette année. Le SNUIPP-FSU les a diffusées, ces intentions n’ont rien de secret, les maires, les écoles concernées étant eux aussi alertés :
On aurait quatre fermetures d’écoles, par la fermeture de leur classe unique : le Réseau Pédagogique Intercommunal de Bert et Moncombroux supprimé par la fermeture de ses deux écoles, une vingtaine d’enfants devant aller au Donjon où aucune création n’est envisagée, une école sur le RPI de Sorbier-St Léon-Liernolles, et l’école maternelle Marie Laurencin à Moulins.
Deux écoles frappées par une fermeture de classe sont ciblées de fait pour être fermées l’année suivante : Pourcheroux à Commentry, en misant ouvertement sur des désinscriptions que causerait l’annonce de la fermeture car l’effectif actuel ne la justifie en rien, et Elsa Triolet à Montluçon dont la mairie veut attribuer les locaux à une filière hôtelière dans le privé confessionnel.
Toujours sur le bassin de Montluçon, deux écoles en REP : F. Mistral et L. Pergaud, ainsi que Lamartine, Victor Hugo à Domérat, Villefranche d’Allier, Vallon en Sully, avec suppression des poste de RASED rattachés, à nouveau, à Pourcheroux à Commentry, et à l’école Voltaire de Montluçon. Il s’agit là d’une véritable atteinte au service public dans des secteurs socialement en difficulté.
Autres fermetures à Montbeugny, Moulins Jean Moulin, les Gâteaux, deux écoles à St-Germain-des-Fossés – école élémentaire Charles-Louis Philippe et école maternelle Terret-, une fermeture à Mariol, et pas moins de 5 fermetures dans les écoles de Cusset dont deux à Liandon …
En regard de ces fermetures, plusieurs ouvertures concernent des « classes passerelles » pour moins de 3 ans, censées les accueillir le matin dans le cadre d’une charte et d’engagements contractualisés. L’accueil des moins de 3 ans et la carte des écoles maternelles ont globalement reculés sur la décennie, et on nous présente maintenant ce qui devrait être une obligation de service public comme étant de l’ordre du « contractuel ».
De même, on retrouve notamment à Cusset des postes dit « plus de maîtres que de classes » qui devraient s’appeler « moins de classes pour autant de maîtres », bonnes intentions affichées qui pourraient dans un second temps aboutir au plus banal « moins de maîtres et moins de classes » …
C’est un tel dispositif que l’Inspection a eu la velléité d’imposer, de manière fort autoritaire, à l’école de Trevol avant de changer d’avis. Lors de la réunion de ce jeudi soir, la représentante de l’Inspection a dit avoir entendu les arguments de la mairie sur les fluctuations démographiques de cette périphérie peuplée de Moulins : cet argument, a fait remarquer la FSU, vaut aussi pour Montbeugny où les parents se mobilisent.
L’accueil des moins de 3 ans vaut mieux qu’une redistribution partielle de postes supprimés ailleurs ou dans la même école pour un effet d’annonce !
Force est de constater que la réduction du nombre de classes et d’écoles dans l’Allier est en marche, dans le cadre politique, qui pèse aussi bien en ville qu’à la campagne, de la « convention ruralité » qui gèle le nombre de postes pour 3 ans mais permet la réduction de l’offre réelle d’école publique à la population et aux enfants.
Cela alors que précisément notre département a besoin de services publics et d’une école publique de proximité pour éviter des départs de familles : la démographie ne dépend pas que de la nature, mais aussi de cela !
Nous reviendrons dans un prochain article sur la préparation de rentrée dans les collèges et les SEGPA et l’action du SNES-FSU. Le Comité Technique Spécial Départemental se réunit le mercredi 8 février à 9h 30 à l’Inspection d’Académie et le Conseil Départemental de l’Education Nationale le vendredi 17 février à 14h à la Préfecture. Tout justifie de réactiver maintenant la tradition de lutte commune pour l’école publique entre syndicats, parents, élus et laïques.
La FSU et ses syndicats discuteront dans son conseil départemental du jeudi 9 février (Tronget, 15h), et avec les autres syndicats et les parents FCPE, des actions à mener d’ici le 17 février et au delà si nécessaire, en prenant appui sur le comité départemental de défense de l’école publique constitué à Broût-Vernet l’an dernier.}