A Moulins, Vichy et Montluçon :
Bien que cette période de l’année, dans le monde de l’enseignement que nous représentons principalement, ne soit pas du tour propice à des mobilisations, il était important pour la Fédération syndicale unitaire de l’Allier d’être présents aujourd’hui, aux cotés de la CGT, de FO, de Solidaires et de l’UNL, exprimant ainsi le fait que le bloc syndical unitaire qui a combattu la loi El Khomri est présent pour continuer le même combat devant la version aggravée que veut imposer le gouvernement Macron/Philippe n°2.
Son programme est clair :
faire tout de suite voter par l’Assemblée nationale sa renonciation à légiférer elle-même en matière sociale, au profit d’ordonnances dont la principale, amplifiant la loi El Khomri, permettra de baisser les salaires entreprises par entreprises.
supprimer les cotisations sociales Maladie et Chômage au 1° janvier 2018, c’est-à-dire baisser massivement le salaire brut en supprimant l’essentiel de la part salariale mise au pot commun qu’est la Sécu. Une hausse généralisée de la CSG est censée compenser cela, frappant notamment les retraités. Ce serait l’achèvement de ce que Rocard, en créant la CSG, et Juppé, en 1995, avaient commencé : l’étatisation de la Sécu.
découpler la valeur du point d’indice entre les fonctions publiques d’Etat, territoriale et hospitalière ; aller vers la suppression de 125 000 postes de fonctionnaires ; réduire fortement les moyens des collectivités locales par la baisse de la taxe d’habitation.
Tout cela mis bout à bout signifie une réduction massive des salaires, retraites, pensions et allocations chômages et donc des revenus réels de la majeure partie de la population, ce que les baisses de cotisations et d’impôts seraient loin de compenser tout en conduisant à porter atteinte à la santé publique (Sécu) et aux services des collectivités locales, notamment.
De même que le maître mot dans l’économie est la responsabilité, en fait le pouvoir du chef d’entreprise, le maître mot de cette politique dans l’Education nationale est le pouvoir du chef d’établissement, ce qui conduirait à mettre fin, justement, au caractère national de l’Education nationale.
Les premières mesures annoncées ce mardi aux syndicats par la Directrice académique dans l’Allier pour répondre à l’annonce politique selon laquelle les éleves en éducation prioritaire seraient 12 par classes au CP, consistent à supprimer trois postes et demi de « plus de maîtres que de classe » récemment pourvus, et deux poste et demi non pourvus destinés aux réseaux d’aides, qui ne seront donc jamais pourvus, pour créer, à moyens constants, 6 postes dans 6 écoles de Montluçon – Louis Pergaud-Prévert, Voltaire, Jean Racine, Emile Zola et Aristide Briand – pour y permettre des dédoublements non systématiques des CP.
La FSU 03 s’est publiquement adressé au ministre, à La Ferté Hauterive, pour que soient créés les postes permettant de pourvoir aux moyens de remplacements et que ne se produisent plus de fusion d’écoles, que l’on espère temporaire, faute de tels moyens.
Car oui, la réponse aux besoins sociaux passe par des créations de postes, comme à l’école Louise Michel de Montluçon ;
par la restitution des heures supprimées en collège par la « réforme du collège » au lieu de permettre aux chefs d’établissements de demander à remettre du latin, du grec ou de l’allemand ici, mais pas ailleurs, le tout en prenant à Pierre pour déshabiller Paul ;
à faire un vrai bilan de la réforme Sarkozy du lycée ;
à restituer l’année enlevée aux bacheliers des lycées professionnels et agricoles.
La défense de l’école publique et de l’avenir des jeunes va avec la défense de la civilisation du code du travail, de la Sécurité sociale et des services publics. C’est cela que nous voulons léguer à nos enfants, et pas ce que le nouveau gouvernement prétend parachever.
La loi d’habilitation à légiférer par ordonnances a été envoyée au Conseil d’Etat le 14 juin, puis sera examinée en conseil des ministres le 28, en vue d’un examen et d’une adoption au Parlement programmés la semaine du 24 au 28 juillet
Les ordonnances elles-mêmes seront envoyées au conseil d’Etat « au plus tard » le 28 août, avant leur adoption en Conseil des ministres le 20 septembre.
Le mouvement social ne doit se laisser dicter son calendrier par personne, ni par le président, ni par tel ou tel groupe parlementaire. Il nous appartient, dans l’unité, d’organiser la montée en puissance de la protestation. Le 20 septembre, la destruction du code du travail ne devra pas passer !