La FSU Allier soutient et participe au mouvement de grève et d’action de ce jour 10 septembre. D’une certaine façon, ce mouvement a obtenu avant même de se produire son premier résultat : le gouvernement Bayrou est tombé – mais attention, son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a affirmé à la télé lundi soir qu’il y aurait des violences aujourd’hui et qu’il allait sévir !
En tant qu’organisation syndicale présente dans les services publics et notamment l’enseignement public, nous sommes solidaires des couches sociales qui, aujourd’hui, veulent se faire entendre, veulent intervenir sur le terrain où se décide leur destinée : cela s’appelle la démocratie et c’est cela qu’il nous faut, tous ensemble dans l’unité, imposer.
Dans le registre du déni de démocratie, la nomination mardi soir de Sébastien Lecornu comme premier ministre confirme et aggrave le choix de ne pas tenir compte du vote de juillet 2024 et comporte le risque de l’ouverture à l’union des droites, vers l’extrême droite.
Le 1° septembre, nous soutenions la population, les parents et la municipalité d’Autry-Issards qui exigeaient le rétablissement du poste fermé dans leur école, entrainant l’absence de classe dans la commune alors que 15 enfants se sont présentés, plus nombreuses et nombreux que l’an dernier.
Le 3 septembre, avec la participation de parents d’Autry et de Commentry, avec des collègues de plusieurs collèges, écoles et lycées, avec la CGT-Education et RESF, nous avons organisé un rassemblement devant l’Inspection d’académie qui a appelé à la tenue, dans le cadre de ce 10 septembre, d’une assemblée départementale pour dresser les cahiers de doléance des besoins de l’enseignement public, de l’école publique, dans le département de l’Allier, ce soir à 17h à Tronget.
La nomination de Sébastien Lecornu ne peut qu’accentuer notre détermination à nous engager dans cette voie : le premier article de ces cahiers de doléance sera le rétablissement du poste à Autry-Issards, suivront les revendications des collèges de Commentry, François Villon, Jaligny, Saint-Pourçain et tous les autres, les moyens de l’éducation prioritaire et de son extension, et de même ceux de l’école inclusive et la conquête d’un vrai statut d’agents publics pour les AESH.
Nous allons ainsi définir ce que ferait, dans ce pays, un gouvernement légitime, c’est-à-dire un gouvernement démocratique à l’écoute des besoins véritables, sociaux, écologiques, de défense contre Trump et Poutine, d’intérêt général.
François Bayrou nous a raconté des fadaises, peu importe si lui-même y croit ou pas : depuis des siècles, les gouvernements des Etats capitalistes n’empruntent pas pour rembourser, mais pour émettre des bons du Trésor, titres de dette circulant en bourse, qui sont le matelas de la spéculation financière dans le monde. Ces titres rapportent aux financiers des intérêts qui, depuis des lustres, ont plus que remboursé les emprunts initiaux et que finance la fiscalité publique. Voila le véritable mécanisme. Honte à l’ex-premier ministre qui a voulu nous culpabiliser en nous parlant à ce sujet de nos enfants, lui qui n’a pas entendu les siens brutalisés à Bétharram !
Un gouvernement, un exécutif, un régime démocratiques, ne seraient pas pas, eux, voués au soi-disant remboursement de la dette soi-disant publique, mais à l’intérêt général, au véritable bien commun qui n’est pas celui de l’union des droites des Le Pen, Retailleau, Stérin et autres « Murmures de la Cité ».
L’exécutif Macron/Lecornu, minoritaire dans le pays et sans légitimité démocratique, va-t-il tenter de faire passer à toute force le budget Bayrou plus ou moins amendé ? va-t-il tenter d’avancer vers l’union des droites avec le RN sous l’égide du milliardaire Stérin ?
Le syndicalisme indépendant a besoin de démocratie politique, il a donc besoin que la démocratie politique revienne dans ce pays. Dans l’unité, continuons : en avant vers les cahiers de doléance et vers la grève générale dans l’unité le 18 septembre !