Au rassemblement de Moulins, la FSU a fait une intervention « improvisée » reconstituée ici de mémoire. La CGT, la Confédération paysanne, RESF et la Ligue de l’enseignement sont également intervenus.

« Chers amis et camarades, oui c’est vrai nous ne sommes pas nombreux comme nous le souhaiterions ce soir, mais considérons-nous comme le détachement d’éclaireurs d’une armée qui se prépare à se battre, car nous allons nous battre, et donc, je voudrais essayer de vous procurer des armes, c’est-à-dire des arguments et des éléments d’analyses permettant le combat.

Et d’abord, ce qu’a dit Macron hier matin. Jusque là il était dans ce qui était déjà une infamie : le renvois dos-à-dos des soi-disant deux « extrêmes », RN et Front populaire. Mais là on a vu que la balance n’est pas égale : l’ennemi désigné, ce n’est pas le RN, c’est nous. En effet, sur le RN, Macron a parlé comme un président de droite d’il y a 50 ans dénonçant le danger de mesures sociales pour les finances publiques, comme si le RN allait faire du social dépensier ! Par contre, sur le Front populaire, il a dit : « immigrationnistes et qui vous permettre le changement de sexe en mairie ». Je répète pour que l’on saisisse bien : « immigrationnistes et qui vont permettre le changement de sexe en mairie ». C’est le langage historique du Front national, ce sont les fantasmes sexuels et racialistes, c’est le langage de Macron envers le Front populaire. Que prépare-t-il ? Quelle cohabitation, quel état d’exception ?

Et ce sont les mêmes qui, excusez du peu, racontent que les antisémites c’est nous :  le RN a été mis par Macron aux portes du pouvoir et les héritiers de Pétain et de la collaboration, ce ne serez plus eux, mais nous, le Front populaire ! Quelle infamie ! En ce moment même, des milliers de manifestants se rassemblent à Paris place de la Bastille à notre appel, LDH, CGT, FSU …, contre l’antisémitisme, et aussi contre le viol, suite à cet épouvantable viol d’une enfant par trois autres.

Comprenons bien qu’être les ennemis principaux désignés par Macron, c’est important envers ceux des électeurs RN de l’autre jour qui sont des gens isolés, qui ont parfois connu la fraternité des ronds-points lors des Gilets jaunes mais qui l’ont perdue, des gens révoltés qui veulent renverser la table : cela leur montre qu’ils ne renverseront rien du tout s’ils votent RN, rien du tout dans l’ordre social existant. Le danger révolutionnaire serait donc de notre côté ? hé bien oui ! à nous les révoltés égarés, auxquels nous avons à offrir notre union, notre fraternité, ce qu’ils n’ont pas et ne sauraient trouver qu’illusoirement sur tic-toc avec Jordan !

Je voudrais aussi dire que dans les syndicats, des préavis de grève commencent à être posés pour la journée du 27 juin, prochain appel à des manifestations générales contre le RN. C’est la direction à prendre. Le message est : dans tous les cas de figures, nous nous battrons, nous mèneront la lutte sociale. Si le RN gagne nous n’aurons pas le droit d’accuser le coup, il faudra nous réunir et nous organiser tout de suite. Si le Front populaire gagne nous agirons pour que tout ce que contient son programme, abrogation des lois Macron sur les retraites, l’assurance chômage, l’immigration, du « choc des savoirs » et de Parcoursup, soit réellement fait, et si Macron ne veut pas, que cette assemblée impose sa souveraineté.

Une dernière info :  ce samedi, les associations LGBT de Moulins appellent, pour la première fois, à une marche des fiertés. Elles appellent les « alliés » et sympathisants à venir. J’y serai, soyons-y nous les syndicats, comme alliés et pour dire : s’il faut vous soutenir comme tout groupe menacé d’oppression, nous serons là, nous sommes là ! C’est à 15h à la préfecture samedi. »