Construire la contre-offensive, c’est au fond ce que nous avons fait aujourd’hui.
De l’avis du ministre il y avait 11% de grévistes dans l’enseignement. Cette proportion se retrouve dans l’Allier. 500 manifestants à Montluçon, 400 à Moulins, 300 à Vichy, 3000 à Clermont-Ferrand. Une délégation (CGT et FSU) a été reçue à la préfecture de Moulins, dans laquelle la FSU était représentée par Juliette Grand. En outre, le matin, les salariés de l’entreprise Reinhausen de Cusset ont dit non au licenciement auquel les promet leur employeur, qui ferme le site après avoir empoché les aides publiques.
Voici l’intervention de la FSU Allier dans les trois manifestations du département :
Chers camarades, collègues, amis …
La Fédération Syndicale Unitaire de l’Allier est présente aujourd’hui, car cette grève et ces rassemblements étaient nécessaires pour donner l’alerte sur les salaires et pour adresser un premier avertissement au gouvernement Macron-Borne, deux choses étroitement liées !
Donner l’alerte sur les salaires. Selon le Ministère du Travail lui-même dans ses statistiques publiées le 12 aout, le recul des salaires réels en France compte-tenu de l’inflation depuis un an est de 3,1%. La hausse du point d’indice des fonctionnaires concédées en juillet, de 3,5%, signifie un recul des salaires réels des fonctionnaires, s’ajoutant au recul continu depuis 2010 et avant. Et ceci ne concerne même pas les précaires de la fonction publique, contractuels, AED et AESH indispensables. La revalorisation des pensions des retraités de 4%, versée avec 4 mois de retard, est elle aussi inférieure à l’inflation. Par contre, les hausses des tarifs de cantines et d’internat suivent l’inflation, elles. Oui, il y a alerte, oui, des millions de femmes et d’hommes dans ce pays peinent à nourrir les leurs, nous en arrivons là et ce n’est pas acceptable.
Avertir le gouvernement Macron-Borne. Macron veut faire passer l’allongement de l’âge de départ en retraite, à 64 ou 65 ans, par tous les moyens – amendements à un autre projet de loi, 49-3 …- et dans sa propre majorité on lui dit « casse-cou ». Cet allongement ne répond à aucune rationalité économique du propre point de vue des capitalistes, et les caisses de retraites ne sont pas menacées actuellement. ll répond à la volonté de réductions fiscales pour les plus riches et de réaffirmation d’un pouvoir présidentiel bien affaibli.
Nous disons donc à Macron : pas question d’accepter le moindre recul supplémentaire du droit à la retraite. Et les rassemblements d’aujourd’hui sont le premier pas vers l’unité totale du salariat, actifs, chômeurs, jeunes et retraités avec toutes nos organisations syndicales, pour l’en empêcher.
Macron est aussi, semble-t-il, le vrai ministre de l’Éducation nationale, M. N’diaye étant son stagiaire-suppléant. Après qu’ils aient parlé dans les médias d’augmenter les salaires des enseignants à la rentrée, Macron a écrit aux personnels de l’Éducation nationale, le 19 septembre dernier, que les 10% annoncés ne sont qu’une moyenne incluant les indemnités existantes de ces dernières années. Le but de ces fausses promesses n’est que de tenter de diviser les personnels en visant à casser la fonction publique de carrière et de concours.
Les premières victimes sont les jeunes et les usagers, victimes des conditions de cette rentrée où, comme au collège de Désertines, les personnels ont fait grève dès le 6 septembre dernier avec le SNES-FSU pour obtenir un principal-adjoint, un Prof de Segpa, un coordinateur d’Ulis, un AESH et un prof d’espagnol. Et les plus victimes sont les plus faibles.
A cet égard la FSU Allier tient à dénoncer tout particulièrement la situation faite dans ce département à l’enfance en danger. D’une part nous dénonçons publiquement, avec le SNPES-PJJ-FSU, l’état indigne des locaux pour accueillir les jeunes et leurs familles à la Protection Judiciaire de la Jeunesse et depuis, le local de la PJJ de Moulins a subi un incendie accidentel et celui de Cusset est gravement pollué au radon ! D’autre part, les ados et enfants en danger accueillis à la Maison d’Enfants à Caractère Social des Tourelles à Montluçon le sont dans des conditions indignes, sans volonté de les scolariser, par des personnels précaires gérés par une association privée. Ce n’est pas acceptable, cela doit cesser.
Chers camarades, collègues et amis, la journée d’aujourd’hui est une étape dans la construction de l’unité et de la contre-attaque sociale indispensable. D’ores et déjà nous pouvons dire qu’une prochaine étape importante sera la grève totale de l’enseignement professionnel appelée le mardi 18 octobre prochain par la totalité des syndicats, contre un projet piloté, là encore et bien entendu, par M. Macron, qui vise ni plus ni moins à transformer les Lycées professionnels en centres patronaux d’apprentissage.
La civilisation des services publics, de la Sécurité sociale et du code du travail, notre civilisation, est nécessaire au pays, à la démocratie, et à l’humanité dans le XXI° siècle tel qu’il s’annonce. Nous la maintiendrons et nous la rétablirons, car l’avenir du monde et de nos enfants l’exigent !