Ce lundi 18 novembre, le Conseil départemental tenait une session extraordinaire publique sur le budget. Tous les maires étaient invités. La FSU, soucieuse des répercussions de ces questions sur le service public, les personnels et la population, était elle aussi dans ce public.

Le journal La Montagne de ce jour (20 novembre) résume parfaitement le problème : « Si le projet de loi de finances (PLF) du gouvernement Barnier était adopté, le Conseil départemental payerait le prix fort. »

Pourtant, le président du Conseil départemental, Claude Riboulet, n’appelle pas à s’opposer au budget de ce gouvernement. Il explique même que Michel Barnier n’y est pour rien. Et comme il ne faut pas non plus vexer la composante ci-devant « macronienne » de ce qui s’appelle le « socle commun » pro-gouvernemental (dont Claude Riboulet fait partie), il n’accable pas non plus le gouvernement précédent. Alors, la faute à qui  ? Mais aux « fonctionnaires de Bercy », mon bon monsieur !!!

Alors, à quoi appelle le président du Conseil départemental ? Une motion unanime a été votée. Portant sur des mesures d’urgences concernant uniquement les départements, adressée au gouvernement, elle ne traite en rien du fond du problème. Quel est le fond du problème ?

Il est que c’est pour les mêmes raisons que le gouvernement Barnier, minoritaire, nommé par Macron, parrainé par Le Pen, veut supprimer 4035 postes d’enseignants dont 3155 dans les écoles, mettre 3 jours de prétendue « carence » aux agents publics malades ou accidentés et réduire leur salaire ensuite, et prélever 5 milliards, et en fait plutôt 9,5 d’après les précisions apportées ce lundi, aux collectivités locales.

Les raisons sont, premièrement, que Macron a organisé le tarissement des recettes, c’est-à-dire des impôts des riches, depuis maintenant 7 ans, et deuxièmement, que la « dette publique » n’est pas un emprunt analogue à celui d’une famille qui achète une maison puis doit la rembourser, comme on nous le fait croire, mais consiste dans l’émission par les Etats de titres financiers qui circulent en bourse, formant le matelas, financé par nos impôts, de la spéculation financière : la voila, la dépense publique indue !

Pour ce faire, il cible surtout les collectivités qui avaient « mis de côté » et il se trouve que l’Allier est dans ce cas et se fait donc « avoir ». C’est la même mésaventure qu’ont connue, voici deux ans, quelques collèges dont le gestionnaire et/où le principal croyait que la bonne gestion consistait à « mettre de côté » : il y eut alors une péréquation dont le principe nous semble juste. M. Malhuret, sénateur, s’est fait fort d’éviter toute péréquation analogue entre collectivités sur lesquelles le gouvernement préempterait des fonds : bonjour la solidarité nationale !

M. Malhuret, dans sa longue intervention postérieure à la session proprement dite, a d’ailleurs lâché quelques étonnantes bourdes, dont l’une semble être passé inaperçue – les pensions des fonctionnaires d’Etat seraient un « régime spécial dont les français rechignent à combler le déficit » !!! – et une autre a fait réagir M. Riboulet, dont il faut dire qu’il a contredit l’allégation selon laquelle la Caisse Nationale de Retraite des Agents des Collectivités Locales serait structurellement déficitaire.

Il est assez affligeant de voir des gens réputés pour leur expertise jouer ainsi les lumières de la ville mais pas si compétentes que ça ! Mais le plus inquiétant fut sans doute la tonalité très politique – alors qu’elle ne passait par pour telle parce que nous serions tous « dans le même bateau », n’est-ce pas …- des propos du vice-président LR Jean-Sébastien Laloy, par ailleurs apôtre des uniformes scolaires : tout en expliquant que les 60 millions d’aide aux communes seraient sanctuarisés (mais alors, comment se fait-il que les communes où la cantine des écoles primaires est mutualisée avec les collèges soient ciblées par des hausses qui rapporteraient 700 000 euros au final ?) il nous explique que mais oui mais oui, il faut faire des économies, et que c’est à l’Etat d’en faire, n’est-ce pas, avec sa bureaucratie, sa paperasse et son assistanat … On vous voit venir, messieurs. SAUF QUE …

Sauf que dans deux mois, les chiffres qui circulent déjà en off sur la carte scolaire seront affichés ou près de l’être : au moins 20 postes en moins, ce qui veut dire au départ le double de fermetures car il doit y avoir aussi des propositions d’ouvertures et de moyens de remplacement et d’aide, et sans doute pire encore.

Alors on verra, gros comme le nez dans la figure, que la défense des territoires, c’est la défense des services publics d’Etat ! 

SI le budget de ce gouvernement n’a pas été battu, et même si ce gouvernement confronté aux grèves qui s’annoncent à partir du 5 décembre prochain, est renversé, tous, nous, les parents, les citoyens, les élus locaux … seront alors au pied du mur et devront nous occuper de ce qui nous concerne.

Anticipons : nous nous retrouvons le mercredi 27 novembre prochain à 14h à Tronget salle Desterne pour parler de la carte scolaire !