Communiqué de la FSU Allier soumis le 13 août à la FSU nationale et aux autres sections départementales de notre Fédération :

La Bélarus est un pays européen actuellement en proie à une grève générale réclamant le départ du président-dictateur et des élections libres, et à une répression massive avec environ 8000 arrestations en une semaine, des coups, bastonnades, brûlures de cigarettes et à l’électricité, menace de viols ou passages à l’acte, donc un recours massif à la torture de la part des Omon (forces de sécurité).

Cette situation résulte de la volonté de rester éternellement au pouvoir de la part du président Lukashenko, en place depuis 1994, de la dégradation de la situation économique marquée non par la protection étatique maintenue, comme le dit trop souvent, mais par la corruption et les privatisations rampantes ces dernières années, et, récemment, par la gabegie dans la gestion officielle de la pandémie de Covid 19, que le président a affirmé combattre par la vodka.

Il s’est piégé lui-même en acceptant, afin de passer pour débonnaire, la candidature d’une femme à l’élection présidentielle, épouse d’un candidat opposant invalidé et emprisonné. Une dynamique populaire massive s’est spontanément déclenchée autour de la candidature de Svetlana Tikhanovskaia et des deux femmes de candidats invalidés qui se sont jointes à sa campagne. La dimension de défense de la dignité et des droits des femmes envers un pouvoir qui affirme son machisme est fondamentale dans cette situation.

Le scrutin présidentiel a été marqué par l’absence totale de garantie, de transparence et la chasse à tout observateur ou journaliste indépendant. Les plus de 80% proclamés le soir même en faveur de Loukashenko ont provoqué immédiatement des manifestations de masses. Tout laisse à penser qu’il a en réalité perdu, sans doute largement, ce scrutin.

La plupart des commentateurs s’attendaient qu’après quelques jours d’agitation et de répression, la situation ne retourne au « calme ». Svetlana Tikhanovskaia, tout en se proclamant élue, et en assumant son rôle non comme celui d’un leader, mais comme celui d’un symbole, a quitté le pays après avoir appelé à ne plus manifester. Mais une donnée nouvelle a tout modifiée : les appels spontanés à la grève générale ont été suivis, cela tout d’abord dans les plus grosses entreprises industrielles du pays, comme les usines d’automobiles et de tracteurs de Minsk, qui sont en train d’entrainer des centaines de milliers de grévistes dans ce pays de 10 millions d’habitants.

Pour la FSU, la démocratie est imprescriptible et incontournable. La FSU appelle à la cessation de la répression, à la libération de tous les emprisonnés politiques et manifestants ou simples passants arrêtés, à la tenue immédiate d’élections libres et transparentes.

Pour le syndicalisme, une grève générale affrontant le pouvoir et exigeant la démocratie dans un pays européen est un évènement de première importance. La FSU appelle l’ensemble du mouvement syndical et des organisations démocratiques à se mobiliser en solidarité avec les travailleurs et le peuple du Bélarus.

En complément :

La motion de solidarité du Bureau National (BDFN) de la FSU, 24 août.

Très important : le communiqué de la CGT du 17/08/20.

le site (en russe) des syndicats indépendants russes RKT (2 millions de syndiqués) très largement consacré à la Belarus, en particulier la campagne pour la libération des syndicalistes indépendants emprisonnés, comme Nicolai Zimin, libéré ce 15 aout mais dans un état critique suite aux mauvais traitements subis.

Toujours de Russie mais en version française, la déclaration de solidarité de la branche universitaire de la confédération RKT.

Le communiqué de l’Union Syndicale Solidaires.

Le communiqué des Syndicats de journalistes (SNJ, CGT et CFDT).

La déclaration de la Confédération Syndicale Internationale.