Cette grève sanitaire, initiée par la FSU au niveau national et appelée par la plupart des organisations syndicales de l’enseignement public, a bien été un avertissement important. Il doit être entendu !

Dans notre département, 5% de grévistes dans le premier degré, de 10% à 25% ou plus dans les établissements du second degré, plus ce qui s’est passé dans les Vies scolaires : cela compose un tableau en apparence contrasté et en moyenne faible. Nous n’avons pas l’habitude de bluffer et quand c’est faible, nous ne le cachons pas. Hé bien là, nous disons très clairement que c’est très significatif et que ça monte.

Pourquoi ? Parce que, parmi les personnels enseignants, la grande majorité est mue par un sentiment très fort : le désir de continuer avec tous nos élèves, ne pas revivre ce printemps, et que ceci se comprend. La majorité ne veut donc pas « lâcher le collier » et c’est à ce stade sa manière de résister. Mais en même temps elle perçoit le fait que nous sommes placés, par les injonctions contradictoires permanentes, dans une situation dangereuse. Le véritable choix n’est pas de garder les classes entières ou de les dédoubler, il est que si on ne les dédouble pas partout en divisant par deux la fréquentation des cantines, il faudra tout à coup les fermer. Comme syndicat, nous devons dire ce qui est.

Dans ce cadre, il s’est passé quelque chose dans les Vies scolaires, parmi les AED et les CPE, notamment à partir des AED qui avaient commencé à s’inscrire au stage prévu par le SNES-FSU et qui n’a pu se tenir en raison du confinement, avec le bouche-à-oreille en plus. La grève totale des Vies scolaires a entrainé la fermeture des collèges Jules Ferry et Jean-Jacques Soulier à Montluçon. Les professeurs de Jules Ferry-Montluçon et de Jules Vernes étaient majoritairement en grève. A Domérat, à Désertines, la grève totale de la Vie scolaire, et la grève totale des AED à Bourbon-l’Archambault, ont largement réduit le fonctionnement des collèges, officiellement non fermés. Au lycée Paul Constans, pas de Vie scolaire non plus. Mais aussi à Constantin Weyer à Cusset, grève totale de la Vie scolaire et collège paralysé.

Car la pandémie atteint les Vies scolaires. Dans un collège, un AED ayant le Covid, le personnel de la Vie scolaire a eu ordre puis contrordre : ne pas venir de la semaine, puis venir car l’ARS aurait dit qu’ayant mangé en quinconce et gardé les masques le reste du temps personne ne serait « cas contact ». Et dans un autre, un AED ayant le Covid, les personnels ont dû constater que prévalait d’abord la réticence à reconnaître la situation et à refuser d’envisager la fermeture de la Vie scolaire et un arrêt des cours d’un ou deux jours pour désinfecter et tester. Finalement, alors que l’ARS aurait ici considéré « cas contact » tous les personnels de la Vie scolaire, celle-ci est censée fonctionner avec d’autres personnels jeudi. Si nous ne nommons pas ces collèges malgré la transparence qui devrait prévaloir, c’est parce que les personnels ont des craintes de « représailles ». On en est là et c’est inacceptable !

Le SNES-FSU avertit solennellement et met en garde : la santé doit primer et cela vaut pour les élèves et pour tous les personnels AED compris. Nous serons vigilants sur toute « représailles » suite à leur puissant mouvement naissant de ce jour que nous allons aider !

De même, dans le premier degré, le SNUipp-FSU s’interroge quand dans une école, on apprend qu’une collègue a le Covid, ainsi qu’une Atsem, en dehors de toute information officielle. Bien sûr, puisque « par principe », il n’y a pas de contamination et donc pas de cas contact dans une école, il n’y a jamais aucune raison d’informer collègues et parents ! Et gare à ceux qui osent diffuser l’information en « violant le secret médical », dernière trouvaille pour nous contraindre à l’omerta!

Quant au manque criant de remplaçants, il atteint son paroxysme, entre les personnes fragiles (bien obligé d’être reconnues comme telles depuis l’arrêt du Conseil d’État), à l’isolement, les quelques cas contact reconnus comme tels, et les malades. Alors que les équipes s’épuisent à respecter le non brassage, quand des collègues sont  absents et non remplacés, le protocole n’a plus d’importance aux yeux de la hiérarchie et on brasse, on brasse…

On comprend mieux pourquoi il ne faut plus prévenir les potentiels contaminés : l’Éducation Nationale ne peut pas se permettre d’avoir plus d’absents ! Le SNUipp-FSU craint que d’ici peu, comme pour les soignants, on demande aux personnels positifs mais pas trop malades d’être devant les élèves d’autant plus « qu’ils ne peuvent pas les contaminer ». Il faut des embauches et vite !

Que dire des masques, si peu protecteurs, arrivant une bonne semaine après la rentrée … dans les collèges, parfois à 40 km alors que le CHSCT demande que, comme dans d’autres départements, les masques soient fournis dans les écoles.

Une visio intersyndicale élargie a réuni une quinzaine de collègues dont des représentants de la FSU (SNES et SNUIPP), de la CGT-Education, du SE-UNSA et de SUD-Education. Il y a été décidé de faire un communiqué commun sur les Vies scolaires, sur les remplacements dans les écoles, et de soutenir et faire connaitre la Déclaration de danger grave et imminent que les représentants du personnel vont présenter au Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCTD) prévu vendredi matin, puis de se retrouver en visioconférence intersyndicale élargie mardi prochain à 18h.