L’essentiel : le contenu de ce CDEN a été nourri non seulement par les revendications, mais par les propositions positives issues notamment de la discussion menée à Autry-Isssards le 11 octobre dernier, portée dans les interventions (v. ci-dessous) et dans la déclaration commune FSU/CGT/UNSA-Education/FCPE. Il semble que réflexion et volonté d’amélioration se trouvent de ce côté là, l’appareil de l’Etat, sans budget voté à ce jour, marchant en aveugle vers une carte scolaire non seulement assassine, mais faussement clandestine avant le second tour des municipales ! Il est de sa responsabilité d’éviter cela.
Le premier Conseil Départemental de l’Education Nationale de l’année scolaire 2025-26 s’est donc tenu vendredi 15 novembre au lycée Jean Monnet d’Yzeure, sous la présidence de Mme la Dasen, du vice-président du Conseil départemental André Bidaut, et du secrétaire générale de la Préfecture, le préfet étant pris par la venue du ministre de l’Industrie, M. Maurel.
La FSU était représentée par Valérie Bardet, Pierre-Mathieu Daviet et Vincent Présumey, titulaires, Frédéric Paris (AESH) et Thomas Antignac, suppléants, étant également présents. L’ensemble des organisations syndicales étaient présente sauf FO, excusée.
L’ordre-du-jour ne comportait que le constat de rentrée et le bilan des examens et de l’orientation, mais nous l’avons enrichi. En questionnant sur le bilan de l’orientation, il apparaît que 900 élèves sur une cohorte de 3600 sortent en fait sans Bac et pratiquement sans diplômes. Surtout, la discussion sur des tableaux annonçant, de façon quasi rituelle, le déclin démographique, a suscité nos nombreuses interventions ainsi que celles des représentants des associations d’élus, AMF (Maires) et AMR (Maires ruraux), de tendances républicaines diverses, Jean-Marc Dumont (Tronget), Jean-Louis Perrichon (Montaigu-le-Blin), Véronique Pouzadoux (Gannat), interventions convergentes qui ont imposé une discussion politique sur les choix budgétaires conditionnant les cartes scolaires successives.
Il est vrai que Mme la Dasen ne s’engage dans cette discussion qu’avec réticence et en revenant sur l’idée, totalement démentie par les propres études de l’Education nationale, de la soi-disant nocivité pédagogique des petites écoles. M. Maurel, sous-préfet, interpellé en début de séance par la FSU sur ses propos surprenants (pour ne pas dire consternants) du dernier CDEN selon lesquels la laïcité n’est pas du ressort de la préfecture, a tenu à répondre longuement, plus tard dans l’ordre-du-jour, mais il est objectivement impossible de reconstituer ce qu’il a bien pu vouloir dire.
L’irruption de cette discussion a démontré qu’un CDEN, ça doit servir à des débats de fond de politique publique. Les trois questions diverses de la FSU, de la CGT, de l’UNSA-Education et des parents d’élèves FCPE allaient dans le même sens :
1) Plusieurs déclarations et entretiens de presse de M. le Préfet de l’Allier ou de Mme la DASEN ayant semblé indiquer que, quoi que le budget ne soit pas adopté, ils sont convaincus 1) d’une prochaine carte scolaire avec de nombreuses suppressions, 2) de la nécessité de faire des « pôles », une discussion de fond sur la carte scolaire nous semble indispensable dès ce CDEN.
2) Les réunions d’instances, CSA-D puis CDEN, étant envisagées par Mme la DASEN, d’après les informations données à la fin du CSA-D du 16 octobre dernier, pour après le second tour prévu des élections municipales, ceci implique-t-il une non diffusion des projections de carte scolaire avant cette date (26 mars) ?
3) La situation actuelle de l’Ecole inclusive dans l’Allier est problématique : à la date du 15 octobre l’on était à 85 notifications d’AESH pour des élèves, par la MDA, non satisfaites, alors que le nombre total d’AESH du département est plafonné à 279,5 ETP. Nous soumettons donc l’adoption d’un avis du CDEN demandant la levée, de toute urgence, de ce “plafond”, faute de quoi des drames humains vont se produire (ou se produisent déjà …).
Sur la question 1, la discussion de fond a commencé mais on ne peut pas dire que les représentants de l’Etat s’y soient franchement engagés.
Sur la question 2, Mme la Dasen attend les consignes ministérielles qui, déjà, prévoient la réunion des instances (CSA-D et CDEN) devant être consultées sur la carte scolaire pour après le second tour : le problème n’est donc en rien réglé, alors que la démocratie exige la transparence.
Sur la question 3, les représentants (personnels, parents, élus) au CDEN ont voté à l’unanimité le vœux suivant, déjà voté dans des termes très proches par le CSA-D et la Formation SST. Notons que le « plafond’ de 279,5 ETP (équivalents temps plein) d’AESH a été porté à … 282, une goutte d’eau :
Le CDEN de l’Allier, réuni le vendredi 14 novembre 2025, exige l’attribution de moyens en AESF conformes aux notifications de la MDA. Avec plus de 85 enfants notifiés non accompagnés, et la multiplication du nombre d’élèves accompagnés par AESH, les besoins ne sont actuellement pas couverts. Il est urgent de recruter de nouveaux AESH afin de permettre une inclusion de qualité répondant aux besoins des élèves, et des conditions de travail acceptables pour les personnels.
ALLIER