M. Darmanin n’est pas ministre de la Fonction publique. Dans le Conseil d’administration Macron/Philippe, il n’y a pas de ministre de la Fonction publique.
Cela n’empêche pas M. Darmanin, ministre sarkozyste de M.M. Macron et Philippe, de pondre des décisions sur la Fonction publique : il est ministre « de l’Action et des Comptes publics ».
Ainsi, il y a une action publique, il y a des comptes publics … et il n’y a pas de Fonction publique. Quand aux services publics …
M. Darmanin a pondu pour commencer, le blocage du point d’indice.
Bloquer les salaires des fonctionnaires, et avec eux des nombreux contractuels et CDI de droit privé qu’utilise de plus en plus la Fonction publique, voila un programme progressiste !
M. Blanquer, technocrate omniprésent depuis des décennies derrière chaque ministre de l’Education nationale, a précisé les choses concernant celle-ci : pas de créations de postes, à bas la quantité, place à la qualité.
Faudra-t-il, après l’élimination du ministre de la Fonction publique, rebaptiser M. Blanquer ministre de la Qualité (on n’ose dire de la Qualité publique …) ?
Mais revoilà M. Darmanin avec le retour de la journée de carence : petite grippe, coup de fatigue, burn out rampant, payez, c’est bon pour les « comptes publics » !
Cette méprisable petite mesquinerie s’autorise d’une légende urbaine idéologique : la journée de carence serait une avancée vers l’égalité des travailleurs productifs du privé avec les feignants improductifs du public. Double légende urbaine, double fumisterie :
1. Dans le privé, le code du travail impose certes trois jours de carence, qui s’appliquent d’ailleurs aussi aux salariés de droit privé du public comme les AESH, mais les deux tiers des salariés sont couverts par des accords d’entreprises ou par des conventions collectives – du moins si les ordonnances contre la hiérarchie des normes en droit du travail n’aident pas « les entreprises » à y mettre fin.
2. Selon un article du Figaro de ce jour, la prise en charge du délai de carence réduit la durée des arrêts de travail, car là ou il y a journées de carence, les salariés arrêtés ont tendance à prolonger leurs arrêts. Manière de se rembourser … et lutte sociale informe sous forme de maladie et de résistance individuelle, mais après tout, n’est-ce pas de bonne guerre ?
Cela dit, il est un remède meilleur que l’arrêt maladie prolongé, c’est le collectif, l’action commune. C’est le syndicat. Les syndicats de la FSU seront au coeur de l’action unitaire et générale pour la défense des fonctionnaires, des autres personnels de la fonction publique, des services publics, de l’égalité. Notre conseil départemental se réunira peu avant la rentrée pour discuter notamment de notre participation à la grève du 12 septembre sur une orientation nette :
retrait des ordonnances contre le droit du travail,
retrait de toutes les mesures de M. Darmanin, ministre de l’Action contre la Fonction publique.
Bonnes vacances !
Vincent Présumey, secrétaire départemental de la FSU Allier.