Les organisations de retraités CGT, FO, FSU, Ensemble et Solidaire UNRPA, LSR de Vichy échangent sur la base de la motion suivante en demandant à rencontrer Mme Bénédicte PEYROL, Député de la 3éme circonscription de l’Allier qui doit les recevoir le lundi 20 novembre. Les organisations de retraités ont en outre été reçues par M. J.P. Dufrègne (1° circonscription, Moulins) le 29 septembre dernier.
Elles seront au rendez-vous jeudi :
Moulins 15h préfecture.
Montluçon 15h Place Jean Dormoy.
Vichy Place de Poste.
Motion.
Les gouvernements précédents avaient engagé des lois de rigueur budgétaire et d’austérité ne répondant pas aux besoins des retraités (Loi de modernisation du système de santé, loi d’adaptation de la société au vieillissement, lois de financement de la Sécurité sociale). Le gouvernement Macron va beaucoup plus loin en revenant fondamentalement sur les droits issus du Conseil National de la Résistance et conquis depuis 1945.
Avec l’augmentation d’1,7point de la CSG, non seulement il préconise une fausse solidarité faisant payer aux retraités la suppression des cotisations sociales des salariés, mais plus fondamentalement il revient sur le financement de la Sécurité sociale assis sur les richesses créées dans les entreprises, qu’avait bâti Ambroise Croizat Ministre du travail.
Avec cette mesure, le gouvernement accentue une nouvelle fois le transfert de financement de la Sécurité sociale des cotisations sociales vers l’impôt et la fiscalisation et fait payer en CSG aux salariés et aux retraités ce qui était naguère payé par les employeurs.
La contrepartie des baisses de cotisations maladie et chômage annoncée pour soi-disant « améliorer le pouvoir d’achat des salariés » n’est qu’un leurre et aura un effet boomerang dévastateur avec la diminution du salaire socialisé (cotisation sociales) et des droits collectifs (pensions de retraite, remboursements maladie, allocation chômage, etc…).
Par contre, les retraités sont largement mis à contribution et voient leurs prélèvements sociaux croître au fil des ans en raison de la hausse de la CSG, de la création de nouveaux prélèvements comme la Casa et des modifications d’assiettes liées à la croissance de fiscalité.
La future et énième réforme des retraites prévue pour 2018 permet également de cerner la remise en cause des droits collectifs pour les transformer en droits individuels. Au travers d’un discours lénifiant et illusionniste où chaque euro cotisé vaudrait autant de points de retraite quel que soit le statut du travailleur, le gouvernement Macron s’attaque à un droit fondamental, visant une refonte en profondeur du système acquis sur des droits collectifs.
Aujourd’hui, nous avons un système par répartition avec des pensions payées grâce aux cotisations prélevées sur la masse salariale et immédiatement versées aux retraités. Ce système est à prestations définies car les paramètres sont connus à l’avance. Ils dépendent de l’âge de départ et de la durée de cotisations et assurent des pensions dont le montant est pérenne, la variable d’ajustement étant le niveau des cotisations.
Or, la réforme systémique prévue par le Président Macron vise à passer à un système à cotisations définies assis sur des droits individuels (compte notionnel). Un compte serait ouvert à chaque salarié et le montant de la pension serait proportionnel à ce compte virtuel que l’on diviserait par un coefficient dépendant de l’âge de départ en retraite et l’espérance de vie à l’âge de la génération du salarié. Ce système en application en Suède a entraîné des diminutions drastiques des pensions obligeant les salariés suédois à partir de plus en plus tard en retraite pour obtenir une pension correcte.
La proposition démagogique de supprimer progressivement la taxe d’habitation pour 80% des ménages (soi-disant mesure de compensation de la hausse de CSG des retraités) se fera au détriment du financement des collectivités territoriales qui ont déjà subi de lourdes pertes dans le cadre du pacte de responsabilité de Hollande avec une diminution de 10,5 milliards d’euros de leur budget. La suppression de la taxe d’habitation réduira à nouveau de près de 15 milliards leur budget.
En bout de course, c’est le service public de proximité qui en subira les lourdes conséquences. Dans notre département, sur notre région, en France on assiste déjà à de nombreuses suppressions de bureaux de poste ou d’agences publiques (finances, caisses de retraites, caisses de sécurité sociale, bureaux sociaux, etc…) ce qui pénalise principalement les retraités qui ont du mal à se déplacer.
La fin des emplois aidés avec la disparition de 150 000 d’entre eux dès 2018 va accélérer la disparition de nombreuses associations et aides publiques accordées aux plus défavorisés dont font de plus en plus partie les retraités.
Madame la députée, nous vous demandons instamment de stopper cet engrenage dangereux pour notre avenir, celui de nos enfants et petits-enfants.
Nous ne pouvons laisser détruire nos droits collectifs conquis par les mobilisations engagées depuis des décennies, alors que les progrès technologiques, les progrès des sciences, ceux de la médecine, etc…auxquels nous avons participé, devraient nous permettent de vivre décemment notre retraite.
Nous n’acceptons pas les nouvelles restrictions, prévues par la Madame la Ministre de la santé Agnès BUZYN que ce soit à l’hôpital, ou dans les maisons de retraites ; ou l’augmentation du forfait hospitalier, ou celle des consultations chez les différents médecins et ou spécialistes etc… La santé ne doit pas avoir de prix. Chacun doit cotiser selon ses moyens et être soigné selon ses besoins, c’était la devise d’Ambroise CROIZAT, Ministre du travail, lorsqu’il a créé la Sécurité sociale en 1945 au lendemain des terribles guerres. C’est ce que le patronat a depuis combattu et que le Président MACRON veut satisfaire par les différentes ordonnances votées à la hussarde.
Toute la stratégie économique et politique du gouvernement est dans le discours qui consiste à faire croire aux français que les caisses sont vides. Donc, dans la continuité des gouvernements précédents, c’est l’amplification de l’austérité pour les salariés et les retraités et l’opulence pour ceux qui ont déjà beaucoup.
Pourtant contrairement aux dires des différents gouvernements, l’argent existe : 21 milliardaires français possèdent autant que les 40% des plus pauvres de la population ! En vingt ans, la fortune totale des dix plus grandes fortunes françaises a été multipliée par douze pendant que le nombre de pauvres, dont une majorité de retraités, augmentait de 1,2 millions de personnes. En 2016, les 10% des français les plus riches détiennent plus de 56% des richesses, alors que les 50% les plus pauvres se partagent moins de 5% du gâteau.
Le CICE aura coûté à l’État 72,4 milliards d’euros entre 2013 et 2019, créant seulement 100 000 emplois au lieu d’un million prévu par Mr Gattaz.
La suppression de l’ISF coûtera 4,5 milliards d’euros au budget de l’État. Un cadeau de 3,2 milliards d’euros est fait aux 350 000 familles les plus riches. Alors qu’il serait préférable de pérenniser 350 000 emplois aidés et ainsi sortir de la précarité ces salariés, en répondant aux besoins de nos communes, de nos hôpitaux, de nos EHPAD, des associations etc…
Les actionnaires continuent d’être les grands gagnants de la politique du nouveau gouvernement en baissant la taxe sur les actions gratuites. Les dividendes versés par les entreprises sont passés de 33% en 2000 à 57% en 2016. La fraude fiscale annuelle des multinationales est évaluée à près de 80 milliards d’euros. Mais, de tout ne cela, pas un mot dans les rangs du gouvernement et de la majorité parlementaire.
Alors, Madame la Députée, vous faites partie de celle-ci, vous comprendrez que nous n’acceptons pas de devoir une fois de plus nous serrer la ceinture. Trop, c’est trop !
Vichy, le jeudi 9 Novembre 2017