L’Allier se mobilise et va se mobiliser pour ses écoles publiques. Nous allons nous rencontrer le mercredi 22 janvier à Tronget pour nous organiser. Dans ce combat, un cas particulier : Montluçon. 3 fermetures annoncées à Louise Michel, à Pauline Kergomard (maternelle) et à Anatole France, une ouverture (suite d’un moyen provisoire obtenu l’année dernière) à Marx Dormoy. Les fermetures à P. Kergomard et A. France, sur le quartier du Diénat, « accompagnent » (selon les termes du représentant de la DSDEN au groupe de travail du 30 janvier dernier) les fusions d’écoles voulues par la municipalité, une des classes restantes de P. Kergomard étant censée aller à Paul Fort, l’autre à Jean Giono, et de même les deux classes restantes d’A. France étant censées aller à Balzac.

La municipalité : nous y voila. Qui fait la loi dans l’enseignement public à Montluçon, et ce, au détriment de l’enseignement public ? La municipalité ! C’est-à-dire, pour appeler la chose par son vrai nom, M. Laporte. Que fait M. Laporte sur le quartier du Diénat où se trouvent les deux écoles vouées, par lui, à fermeture, la maternelle P. Kergomard et l’élémentaire A. France ? C’est un quartier sociologiquement mixte, jouxtant le centre-ville et des populations défavorisées. M. Laporte organise le vieillissement et la gentrification de « sa » population. La fermeture des deux écoles va laisser beaucoup de familles en déshérence, les pousser à envoyer leurs enfants à Désertines voire à déménager, compliquer la vie quotidienne de familles travaillant à l’hôpital, et priver de solutions les mamans en difficultés qui y sont prises en charge dont des enfants allaient à P. Kergomard.

Sur tout le quartier – qui est celui du lycée De Staêl – il n’y aura plus comme école primaire que du privé catholique sous contrat, affichant fortement son identité confessionnelle, de l’Institution Saint-Joseph, après qu’une école publique ait été fermée voici quelques années déjà pour en affecter les locaux à l’école hôtelière Sainte-Louise de Marillac !

C’est déjà pas mal ? Voici la suite : M. Laporte veut loger … la CGT, qui n’a rien demandé, dans ce qu’est pour lui la future ex-école maternelle P. Kergomar. Car dans les locaux de la CGT, il veut ouvrir une … « maison de l’entreprise »! Dans ce que sont pour lui les futurs ex-locaux de l’école élémentaire A. France, il veut installer une maison de retraite. Au passage, il laisse à comprendre que le chauffage et la viabilisation des écoles publiques, ça coûte cher …

Déjà décidée pour M. Laporte (comme pour l’Éducation nationale ..), qui avait en outre raconté qu’il n’y aurait pas de fermeture de classes au passage alors qu’il y en a (bien entendu) deux, la suppression des deux écoles publiques est passée en conseil municipal seulement ce mercredi 8 février 2023. Dans l’après-midi, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées en présence des parents, des enfants, de la CGT, de la FSU, de SUD et de FO.

Pour la FSU Florine Lazaro est intervenue pour soutenir les familles et les profs de l’école, a rappelé l’assemblée départementale de défense de l’école publique du 22 février à Tronget, a rappelé les pressions faites pour quitter son propre local en 2016, son refus de céder aux pressions pour payer un loyer, a exprimé notre solidarité avec la CGT pour refuser d’être relogé dans une école fermée de façon arbitraire par un maire prompt à favoriser le secteur privé plus que le secteur public. Une mère d’élève a annoncé que parmi ses connaissances, une partie allait en effet inscrire leurs enfants dans le privé qui devient l’école  la plus proche des habitations, elle a rappelé que la mairie avait été bien contente de trouver ses enseignant-e-s pendant le confinement pour les enfants des soignant-e-s et que c’était bien cruel pour les équipes et les familles que l’annonce de cette fermeture. Si les travaux (servant de prétexte à A. France) avaient été annoncés plus tôt, on aurait pu répartir les enfants dans des écoles accueillantes, en aucun cas  les affecter définitivement : cette annonce a traîné selon elle pour mieux mettre les parents devant le fait accompli.

Le soir au conseil municipal, des faits graves se sont produits : parents et syndicalistes sont venus protester et la BAC a embarqué brutalement Laurent Indrusiak, secrétaire départemental de la CGT, en direction du commissariat. En chemin est venu un contre-ordre et ils l’ont relâché. Mais d’où venait donc l’ordre de l’embarquer dans la mairie ? …

Au fait, M. Laporte est ce maire d’une grande ville de l’Allier qui, aux législatives, a donné le petit coup de pouce, ouvertement, pour que le RN ait un député.

Montluçon est en République. Une question doit maintenant être posée à l’État, à la préfecture, à l’Inspection d’académie : la République est-elle censée « accompagner » ce type de baron dans toutes ses errances, avec un prix de plus en plus lourd à payer pour les populations, pour les personnels et pour les enfants ?

Communiqué de l’UD CGT et de l’UL CGT de Montluçon :

Article de la Montagne de Montluçon sur le rassemblement du 8 février :

Article de la Montagne de Montluçon sur le conseil municipal :