Communiqué du CDFD FSU 03 :
Depuis deux semaines, deux vagues montent dans le pays et se heurtent. L’une vient d’en bas et s’inquiète de menaces contre la liberté (manifestations demain dans l’Allier). L’autre vient d’en haut et se durcit, de plus en plus menaçante justement.
La loi « sécurité globale » ne prévoit pas seulement la possibilité d’interdire toute diffusion d’image de policiers en action (art. 24), mais aussi de donner des pouvoirs de police aux agences de sécurité d’entreprises et, pour les autorités, de rendre publiques des images de vidéosurveillance.
Il n’y a aucun hasard à ce que son vote à l’assemblée ait été accompagné de violences policières graves contre des journalistes, contre des migrants, et à présent d’une agression raciste caractérisée et connue uniquement parce qu’elle a été, justement, filmée !
Le préfet Lallement, préfet de Paris, a créé une situation sans précédent en laissant se produire (pour le moins) ces dérives tout en interdisant la manifestation appelée demain (par, entre autres, la FSU, la CGT, FO, Solidaires) à Paris à 14h place de la république. Le TA de Paris saisi par le SNJ vient de casser cette interdiction. Reste à voir si M. Lallement sera bridé ou non pour organiser nassage et provocations …
La France devient-elle la tant décriée Hongrie de M. Orban ? Oui. Oui, parce que le choix politique du président est de défaire un ensemble de garanties légales qui forment un socle de constitutionnalité démocratique : la loi sécurité globale affaiblit la loi sur la presse de 1881, et le projet sur le « séparatisme » affaiblirait la loi sur les associations de 1901 et la loi laïque de 1905. Précisons que les dispositions d’ordre public existantes permettent pleinement de combattre les organisations violentes de l’islamisme politique, entre autres.
La FSU, en tant que fédération unitaire groupant notamment les personnels de l’enseignement public, est, en pleine indépendance, farouchement attachée aux libertés publiques qui permettent précisément l’exercice libre des mandats syndicaux, indispensable à la démocratie.
C’est bien pourquoi le rapprochement s’impose aussi, entre la dérive anti-démocratique des sommets de l’État, et les méthodes de M. Blanquer, totalement discrédité comme le caractérise la FSU nationale.
Nous avons aussi pu constater, aux niveaux académiques et départementaux, la nette dégradation des méthodes de « gouvernance », avec des effets psycho-sociaux à tous les niveaux, particulièrement parmi les personnels administratifs. La loi dite de transformation de la fonction publique accompagne et aggrave ces dérives. Ci-jointe la lettre ouverte p.1 et p.2 FSU/UNSA/CGT/FO/SUD sur la situation avec la Dasen de l’Allier – nous y reviendrons.
Il faut appeler un chat un chat : les enquêtes indépendantes de la presse indiquent que M. Blanquer a nourri, au sens propre, une petite société d’affidés lycéens, sur fonds publics.
C’est pourquoi la FSU Allier estime que ce sont bien, conjointement, la démission d’un ministre discrédité avec lequel aucune relation de confiance n’est possible, le retour à une fonction publique indépendante par l’abrogation de la loi dite de transformation de la fonction publique et le rétablissement du rôle des commissions paritaires, et le retrait total du projet « Sécurité globale », que le syndicalisme indépendant doit exiger, pour la défense du droit et de la démocratie.