1000 à Montluçon, 1000 à Vichy, 800 à Moulins, avec détermination, ont réaffirmé la revendication de retrait de la contre-réforme.
Voici l’intervention de la FSU Allier :
Chers camarades, collègues, amis, nous revoilà donc unis, tous ensemble, toujours et encore pour exiger le retrait de la loi antiretraite et antisociale de Macron, et aussi pour la défense de la démocratie.
Abordons franchement la question qui nous inquiète tous ensemble : la journée d’aujourd’hui est-elle un baroud d’honneur ? Pouvons-nous encore gagner ?
Pour la FSU Allier, deux choses importantes doivent être dites pour comprendre où nous en sommes.
Première chose, le pouvoir exécutif, président et gouvernement, a basculé dans ce que l’on appelle l’ « illibéralisme » : le parlement dans son ensemble n’a jamais voté, à ce jour, la loi Macron contre les retraites. La proposition de loi du groupe Liot abrogerait le point central de cette loi, les 64 ans. Rappelons qu’il faut tout abroger, aussi les 43 annuités, aussi la mise en extinction des régimes dits « spéciaux » qui ne sont rien d’autre que des conquis sociaux légitimes. Cela étant dit, le pouvoir est encore terrorisé car si cette loi venait à pouvoir être votée à l’Assemblée nationale, elle pourrait être adoptée. Alors ils font tout pour interdire le vote. Le macronisme de la V° République aujourd’hui c’est cela : les lois ne doivent plus être votées. Le basculement dans l’arbitraire est engagé.
Et donc, dans le quotidien, cela veut dire la répression. Le ministre Darmanin a lui-même voulu et organisé ce qu’il a par avance appelé « la guerre » à Sainte-Soline. Les ouvrières de Vertbaudet ont été victimes de violences inqualifiables et c’est la mobilisation nationale qui a imposé ce qui aurait dû avoir lieu tout de suite : une négociation salariale. Dans l’Allier, la CGT s’insurge à juste titre contre l’effarante accumulation de poursuites incongrues contre son secrétaire départemental et plusieurs autres de ses militants. La FSU 03 lui apporte son plein et entier soutien. Et ils ne craignent pas le ridicule : on ne compte plus les arrêtés préfectoraux interdisant les « dispositifs sonores portatifs », c’est-à-dire les casseroles !
Le pouvoir est frappé d’illégitimité, il le sait et pratique la fuite en avant. Nous sommes donc dans une crise politique, une crise démocratique, une crise de régime, dont la solution démocratique ne doit pas attendre 2027. On voudrait nous faire peur en nous faisant croire que si on combat Macron c’est Marine Le Pen qui ramassera la mise. Mais cela n’est vrai que si nous respectons les règles édictées par Macron, que si nous attendons sagement 2027.
Et voila qui nous conduit à la seconde chose importante. Nous avons pendant des mois eu régulièrement en France des millions et des millions de manifestantes et de manifestants. Avec, il faut le dire, des grèves significatives, des éboueurs aux cheminots et, les jours de manifestations, de très nombreuses entreprises. Il y a juste une chose que notre intersyndicale nationale n’a pas fait, alors que la puissance de la mobilisation a montré que c’était tout à fait faisable : appeler à deux, trois voire quatre jours de grève concentrée et monter à Paris manifester contre l’auteur de la loi et l’auteur de la dérive antidémocratique, le président Macron. Nous aurions dû le faire, et il ne sera jamais trop tard pour le faire.
Vive l’unité, camarades. Et vive la réalisation, dans l’unité, des mesures à prendre pour gagner. Dans une entreprise, quand on veut gagner sur les salaires, on va trouver le patron ou ses représentants. Dans l’enseignement public, quand on veut empêcher des fermetures de classes, nous allons à l’Inspection d’académie et si nous en avions eu les moyens nous serions montés au ministère, dans l’unité. Cette méthode de bon sens ne doit pas prendre fin quand il s’agit du pouvoir central. Au contraire ! N’ayons pas peur de gagner, nous sommes la majorité, nous sommes la légitimité, nous sommes la force !
C’est donc pour ces deux raisons, l’illégitimité du pouvoir et la possibilité de gagner, que nous disons clairement qu’aujourd’hui n’est pas un baroud d’honneur.
Le pouvoir veut passer à autre chose, mais son autre chose, c’est la même chose. Il relance sa contre-réforme visant le Lycée professionnel public, car, de même qu’il veut abaisser la valeur de la force de travail, nos salaires, en prolongeant le nombre d’années au travail – ou au chômage – il veut affecter une main-d’œuvre gratuite de jeunes au patronat. Il relance ses attaques contre les migrants, qui sont des jeunes et des travailleurs dont la négation des droits fondamentaux permet là encore d’abaisser la valeur de la force de travail. Nous ne passerons donc pas à autre chose.
Ne pas passer à autre chose, cela veut dire que nous ne devons plus pratiquer le « dialogue social » avec ce pouvoir, car de vraies négociations, comme celles imposées à Vertbaudet, c’est tout autre chose. Cela veut dire que notre unité pour le retrait de la loi antiretraites doit continuer, et tout de suite bien entendu en s’adressant aux députés pour qu’ils respectent la volonté démocratique de la majorité, permettent le vote de la loi abrogeant les 64 ans et la votent. Cela veut dire que concernant les fermetures de classes, l’année scolaire va se terminer et la rentrée prochaine va se dérouler, pour nous dans l’Allier, sous le signe de l’exigence de restitution des postes supprimés cette année. Cela veut dire que la seule force qui peut résoudre la crise politique, la crise démocratique, la crise de régime, c’est nous, camarades !
Jeudi 1° juin, la FSU Allier a apporté son soutien à l’UD CGT contre la répression antisyndicale :