Les responsables académiques du SNES-FSU Patrick Lebrun et Fabien Claveau, déjà menacés par le recteur, sont convoqués au commissariat République à Clermont-Ferrand le mardi 11 février à 9 h.

Tout en se livrant à ces menées, le rectorat « communique ». Les éléments de langage sont réunis p. 5 et pp. 2-3 de l’édition régionale de la Montagne du vendredi 31 janvier complétée in extremis par l’article suivant (dont la version papier ne semble pas être parue dans l’Allier).

P. 5 il s’agit des postes. Dans les écoles il est annoncé une « augmentation du taux d’encadrement » et des « rééquilibrages ». 11 postes en moins sont confirmés dans l’Allier. Où ? Comment ? Sur ce point l’omerta demeure – et si l’UNSA qui a choisi de participer au CTA (Comité Technique Académique) du 30 janvier dernier, malgré le refus de siéger des représentants FSU et FO menacés de sanctions et de poursuites pour leur combat contre le faux Bac Blanquer, avait été gratifiée d’informations à ce sujet, elle l’aurait sans doute fait savoir ! C’est pourquoi nous allons tenter d’aller chercher les informations, tout en demandant l’annulation des suppressions envisagées, demain à 16h 30 à l’Inspection d’Académie.

Dans les collèges et lycées le recteur annonce un « maintien des moyens » alors qu’il y a 180 heures en moins en collèges et 1062,5 en moins en lycées. Faut-il commenter ? Ajoutons qu’il n’y a pas un mot sur les 6 suppressions de postes d’administratifs annoncées, dont 4 dans les lycées et collèges- nous allons aussi pour tout cela demain à l’Inspection.

Pp. 3-4 il s’agit des « E3C ».  Alors que les lycéens commencent à réagir à Clermont-Ferrand, que de nombreuses épreuves ont été reportées dans plusieurs lycées, et que la « bataille de Blaise Pascal » le 18 janvier donne lieu aux représailles que l’on sait, décidées en haut lieu, l’article du vendredi 31 fait de la « pédagogie » en exposant les aspects technico-administratifs de la chose, tout en affirmant de manière erronée que « seuls 3 lycées » avaient à cette date reporté les E3C, et en expliquant que chaque épreuve pèse pour « 1,6% «  dans le total du Bac – sauf que les E3C dans leur ensemble pèsent 30%, ce qui n’est pas dit !

Mais il a fallu y revenir à propos des sujets qui « fuitent » sur les réseaux sociaux.

Première chose importante : le mot fuite entre guillemets n’est pas le notre (vous pouvez le vérifier par exemple ici). Mais il sert à inquiéter : tel collègue, tel chef d’établissement, tels parents, peuvent légitimement s’inquiéter à l’idée que « les syndicats » auraient fait courir le bruit qu’il y a eu des « fuites » chez lui. Nous ne manquons certes pas de preuves de ce que nous avons dénoncé, qui est tout autre et en fait, pire : il est connu et avéré que les sujets sont diffusés avant les épreuves, ce qui était inévitable et annoncé compte tenu des modalités choisies par le ministère. Pour la première fois dans l’histoire du Bac et des examens, l’Éducation nationale ferme pour l’instant les yeux sur cette situation scandaleuse et demande aux correcteurs de faire comme si de rien n’était, alors que tout le monde est au courant, et tout en adoptant une attitude menaçante envers les nombreuses protestations.

C’est, dans le même article, ce que M. le doyen des IPR explique, mais en trouvant cela tout à fait normal : c’est en somme le nouveau monde, auquel il va bien falloir que chacun se fasse … « Dés lors qu’il y a des centaines de sujets, de même difficulté, le secret n’a plus d’intérêt. Il faut changer de logique. » Et d’annoncer que l’an prochain (et pourquoi pas tout de suite ?) tout sera publié partout. Mais si telle est la « logique » du nouveau monde ministériel, pourquoi ne pas l’avoir dit tout de suite et ne l’annoncer qu’en réaction aux protestations ? Les correcteurs, qui ne sont pas des imbéciles, ont dit depuis le début que cela se passerait ainsi. Ainsi, le ministère se prévaut de sa propre turpitude et annonce qu’il en fera son credo.

S’il s’agit de « sortir de la logique du bachotage en poussant les élèves à travailler régulièrement » et en ayant un « retour sur leurs copies » (pp. 2-3), il existe pour cela une méthode éprouvée : les devoirs et exercices tout au long de l’année ! Pas besoin pour ce faire d’instaurer des faux « partiels » pour lesquels les bachoteurs se livreront à la foire aux sujets, et dans lesquels il n’existe plus aucune règle, aucune norme nationale d’évaluation, à l’exception de celle-ci : la consigne ministérielle faite aux proviseurs de repérer les lycéens qui ont refusé de se rendre aux « E3C » pour leur coller un zéro !

Ces éléments de langage n’ont aucune consistance. Les principes du service public et le respect de la déontologie les plus élémentaires exigent que ce cirque indécent prenne fin, au plus vite.

L’image mise en avant illustre l’article de la Montagne en ligne en lien dans l’article.