Le Conseil Fédéral Délibératif Départemental de la FSU 03 réuni exceptionnellement le 29 juillet, considère que nos organisations syndicales doivent réagir sans attendre la rentrée aux attaques antisociales et antidémocratiques graves relancées par le président de la République depuis le 12 juillet dernier.
L’exigence du pass sanitaire pour la plupart des activités sociales, conjuguée au caractère payant des tests PCR à compter du 1°septembre, crée de fait une différence de droits parmi les citoyens et les résidents.
La menace de suspension des contrats de travail et des salaires, et de licenciement de fait pour les CDD et intérimaires, des personnels non vaccinés, dans la santé, les transports et l’accueil de publics à compter du 15 septembre, est une attaque frontale contre le droit du travail et le statut de la Fonction publique.
Dans la foulée de ces mesures, l’application de la réforme de l’Assurance chômage sans tenir compte de l’avis négatif du Conseil d’État, au 1° octobre, puis la remise en route de l’attaque contre le droit à la retraite, devraient s’ensuivre.
Les mesures annoncées le 28 juillet par le ministre de l’Éducation nationale aggravent encore l’ensemble. En effet, après une année passée à nous expliquer, en l’absence de vaccinations, que les élèves ne sont pas contagieux, elle ne renforce aucun dispositif sanitaire dans le premier comme dans le second degré, et elle instaure dans le second degré le renvoi des élèves non vaccinés en cas de test positif dans une classe, discriminant les élèves entre eux, prétendant imposer aux enseignants le cumul entre enseignement à distance et en classe, en « oubliant » les moins de 12 ans non vaccinés en 6° et parfois en 5° et en « oubliant » les autorisations spéciales d’absences pour les parents des enfants et des jeunes renvoyés, le tout alors que les tests hors ordonnances deviennent payants à la rentrée.
Alors que la fatigue des personnels, des élèves et des parents est grande, nous n’acceptons pas la poursuite et l’aggravation de la discontinuité pédagogique. Et nous attirons l’attention sur le glissement vers la non confidentialité des informations médicales sur les élèves au-delà des personnels qualifiés à cet effet.
Le motif sanitaire allégué pour déclencher ces atteintes au droit du travail et aux libertés démocratiques est donc plus que discutable. En effet, le premier ministre J. Castex le 21 juillet a annoncé les objectifs du gouvernement : 50 millions de personnes ayant au moins une première injection, dont 35 millions en ayant deux, cela signifie que le gouvernement prévoit que 22 millions de personnes en septembre ne rempliront pas les conditions pour le « pass sanitaire » (parmi eux, les moins de 18 ans n’y seront astreint qu’au 1° octobre).
Le gouvernement, qui a dans les deux années écoulées accumulé les couacs et les erreurs sanitaires, qui refuse toujours la levée des brevets sur les vaccins, qui poursuit la restriction des moyens pour l’Hôpital public, et dont le ministre de l’Éducation nationale a refusé la vaccination de tous les personnels, prétend maintenant que c’est l’urgence vaccinale qui justifie ses mesures, alors même que les délais s’allongent pour les rendez-vous.
Une gestion démocratique et scientifique de la crise sanitaire aurait été à même de généraliser la vaccination en mettant les moyens sur la santé publique et en prenant le temps nécessaire. La gestion gouvernementale a fait le jeu des courants obscurantistes et réactionnaires qu’elle utilise maintenant pour amalgamer toutes les protestations. Le mouvement syndical ne doit pas tomber dans ce piège.
Par conséquent,
1°) le CDFD décide de diffuser cette prise de position dans la FSU et auprès de la presse et des organisations syndicales départementales,
2°) le CDFD décide de soutenir la pétition initiée par ATTAC et invite toute la FSU à la soutenir,
3°) il s’adresse à la direction de la FSU pour que celle-ci contacte les autres syndicats, notamment CGT, FO et Solidaires, pour la tenue d’une intersyndicale en urgence, décidant d’actions unitaires avant la date du 15 septembre,
4°) il décide de contacter les organisations syndicales au niveau départemental à ce sujet.
5°) il appelle à soutenir les initiatives allant dans le sens de ce texte, sans reprendre aucun discours haineux ou réactionnaire.
Ci-après la déclaration de la FSU nationale (21 juillet).