3 petites manifestations à Moulins, Montluçon et Vichy ont marqué ce 1° mais dans l’Allier, appelées non seulement par la CGT, la FSU et Solidaires comme ces dernières années, mais aussi par FO et par l’UNSA, auxquelles il faut ajouter la manifestation de Saint-Pourçain plus tôt dans la matinée, et le rassemblement en l’honneur de Christophe Thivrier, « Christou » premier maire issu du mouvement ouvrier, à Commentry, organisé par la municipalité auquel les syndicats étaient invités.
La FSU était présente à chacune de ces manifestations, elle a communiqué à la mairie de Commentry, à sa demande pour communication au préfet, ses principales revendications : salaires, carte scolaire et services publics de proximité, reconnaissance des métiers d’AESH, AED et ATSEM, abrogation de la loi Macron.Dussopt dite de transformation de la fonction publique, et elle a notamment appelé, dans ses interventions, au combat pour la libération d’Aliaxandr Iarashuk et ses camarades des syndicats indépendants bélarusses. La FSU 03 avait également pris part à la manifestation nationale en solidarité avec le peuple ukrainien, vers l’ambassade russe à Paris, le 23 avril dernier, et son secrétaire départemental est intervenu en conclusion de cette manifestation.
Photo illustrant cet article : Saint-Pourçain, début de matinée.
Ci-dessous : le texte de nos interventions aux 3 manifestations de Moulins, Vichy et Montluçon, photos des interventions de Félicité Montagnac et Flora Mavel à Vichy, de Céline Bourdier à Montluçon, et vidéo de celle de Vincent Présumey le 23 avril à Paris.
Chers camarades, collègues et amis,
les 1° mai ne se ressemblent pas. La journée internationale de lutte pour l’émancipation du prolétariat est cette année impactée par deux évènements qui concernent le prolétariat : la guerre de Poutine de destruction de l’Ukraine et les présidentielles françaises.
Le prolétariat c’est quoi ? Si l’on entend par là celles et ceux qui, pour vivre, doivent vendre leur force de travail, ou qui survivent en essayant de la vendre, alors elles et ils sont la majorité du genre humain aujourd’hui. De Sao Paulo à K’yiv en passant par Beijing, Delhi et Minneapolis, ils se heurtent partout à des pouvoirs d’Etat qui défendent les intérêts du capital.
Le capital c’est quoi ? C’est l’argent qui doit toujours produire plus d’argent en n’ayant aucune considération pour la terre, l’air, le sol, l’eau, les travailleurs, les femmes, les hommes et l’humanité. Plus que jamais l’humanité, donc le prolétariat, donc le salariat, ont besoin d’un syndicalisme fort, uni et indépendant.
C’est pourquoi c’est une bonne chose pour nous tous que ce 1° mai ici en France, dans l’Allier, voit l’unité d’une majorité d’organisations syndicales s’affirmer pour nos revendications communes. CGT, FO, FSU, UNSA et Solidaires sont ensemble cette année. Pour la FSU, la réunification syndicale est une perspective nécessaire et l’unité d’action syndicale une nécessité immédiate.
Nécessité immédiate pour exiger la hausse généralisée des salaires, retraites, pensions et minima sociaux, et du point d’indice dans la fonction publique.
Nécessité immédiate pour exiger la défense et le rétablissement d’une sécurité sociale solidaire et égalitaire reposant sur le salaire socialisé, et sur le code des pensions de fonctionnaires, avec un droit à la retraite à 60 ans, avec 37,5 annuités et 75% du meilleur salaire : c’est parfaitement possible si l’on prend sur les profits, on a fait bien plus et bien mieux dans une France bien plus pauvre en 1946 quand la Sécu a été créée et les retraites par répartition généralisées !
Nécessité immédiate pour exiger la défense et le rétablissement des services publics de proximité, de l’école publique qui a trop souffert des fermetures de classe, de l’hôpital public qui a trop souffert des fermetures de lits.
Nécessité immédiate pour rompre avec l’utilisation massive de personnels précaires indispensables dans les écoles, collèges et lycées, la reconnaissance du métier et la création de corps de métiers reconnus et correctement rémunérés pour les AESH, Accompagnatrices des Elèves en Situation de Handicap, AED assurant la surveillance des établissements, Atsem dans les écoles maternelles.
Nécessité immédiate que le respect dû à la jeunesse qui a besoin d’un baccalauréat anonyme, national et égalitaire rétabli, et qui crie que les 5 années d’inaction climatique de la France qui viennent de s’écouler sont une faute pour l’avenir et qu’il faut changer de pratique tout de suite !
Inutile de gloser longuement sur les élections présidentielles qui viennent d’avoir lieu, si ce n’est pour dire qu’elles sont l’expression politique de ces problèmes urgents. Le syndicalisme ne suffit pas à tout mais il est indispensable pour porter les revendications sociales et les faire aboutir. C’est pourquoi nous exigeons de vraies négociations, avec État et patronat, à tous les niveaux : des négociations pas des concertations, des négociations pas du dialogue social, des négociations pas des diagnostics partagés, et, dans la fonction publique, l’abrogation de la loi Macron/Dussopt d’août 2019 qui casse le paritarisme !
Ces revendications en France se retrouvent partout. La vague de grève pour les salaires est mondiale et culmine aux États-Unis, comme est mondial le mouvement des femmes pour l’égalité et le mouvement des jeunes et des moins jeunes pour sauver le climat et un milieu de vie humain. Le prolétariat contre le capital c’est cela, partout, ici et maintenant.
Et c’est le refus de la guerre de Poutine et des armes nucléaires de toutes les puissances impérialistes. La meilleure chose qui puisse arriver cette année au prolétariat mondial, c’est la défaite de Poutine : par la résistance armée et non-armée des ukrainiens, par le mouvement antiguerre, notamment l’action du Réseau Féministe Antiguerre, en Russie, par le sabotage des voies ferrées et des livraisons d’armes en Biélorussie, par les manifestations dans le monde entier en solidarité avec le peuple ukrainien et pour le retrait des troupes russes de tout le territoire de l’Ukraine.
C’est pourquoi nous concluons cette intervention pour ce 1° mai 2022 en faisant savoir à tous qu’en Biélorussie, la répression antisyndicale vient de s’abattre sur les syndicalistes indépendants qui agissent contre cette guerre. Arrestations arbitraires et perquisitions tentent de décapiter le BKDP, Congrès des Syndicats Indépendants Bélarusses, une organisation sur laquelle s’appuient les travailleurs et les exigences démocratiques. Aliaxandr Iarashuk, président du BKDP, Siareï Antusevitch, vice-président, et leurs camarades, sont aujourd’hui dans les geôles du KGB biélorusse. Nous n’acceptons pas et nous le disons ici, dans l’Allier. Ils sont les nôtres, nous ne pardonnerons pas !
Libération des militants du BKDP bélarusse !
Liberté d’organisation en syndicats indépendants de l’Etat et du patronat dans tous les pays du monde !
Vive la solidarité internationale des travailleurs !