Le Comité Technique Spécial Départemental de l’Éducation nationale, dans l’Allier, a eu sa première réunion depuis la rentrée 2019, sous la présidence de la Directrice académique, ce mardi 24 septembre à Yzeure.

L’ordre-du-jour officiel comportait les ajustements de rentrée scolaire dans le premier degré, mais il a été fortement complété par les « questions diverses » que nous avions demandées.

Dans les écoles primaires, il a bien fallu en cette rentrée attribuer un moyen supplémentaire à Trevol, en résonance avec les actions menées ces deux dernières années, à l’école Jean Moulin de Moulins qui est devenue au fil des années une école à très forts effectifs pendant que des classes fermaient et que des locaux scolaires étaient repris par la municipalité, et à Hauterives ainsi qu’à Saint-Yorre ou les effectifs de rentrée étaient supérieurs d’une vingtaine d’élèves à chaque fois, par rapport aux effectifs annoncés en juin, lesquels ne tenaient guère compte des avertissements des personnels et des syndicats – ce qui aurait permis de ne pas supprimer une classe et un poste et faire partir un collègue à Hauterives pour rouvrir à la rentrée !

Outre ces situations, nous sommes intervenus sur la situation très tendue à l’école maternelle de Bourbon-l’Archambault, et sur l’école de Ferrières-sur-Sichon où population, parents, élus locaux, personnels, sont à juste titre mobilisés pour une troisième classe. Ferrières est un cas typique où l’offre de service public a une influence sur l’installation ou non de familles et où c’est donc une politique de réponse aux besoins sociaux, passant par l’ouverture de cette classe, qui s’imposerait dès maintenant de la part de l’État, si celui-ci ne veut pas que son discours sur le déclin des zones rurales ne soit une prophétie auto-réalisatrice qu’il déclenche lui-même …

La Directrice académique a elle-même abordée le fait que dans plusieurs collèges le « seuil » opératoire depuis des années des effectifs de 30 par classes est en cette rentrée dépassé – pour la première fois depuis le début des années 2000 où ceci avait suscité des mobilisations, devons-nous rappeler. C’est le cas à Saint-Germain-des-Fossés (une classe à 31 et une à 33), cela l’est à un élève près en 5° à Charles Péguy (toutes les classes à 30 pour l’heure), en 4° au collège Emile Guillaumin de Cosnes d’Allier (61 élèves en 4° pour 2 classes), à Doyet avec des classes uniques mais de 31 élèves e 6° et en 5°, et, avons-nous ajouté car curieusement ce gros collège urbain ne figurait pas dans cette liste, Anne-de-Beaujeu à Moulins (classes à 31 et groupe de langue à 33), faute de non-fermeture de la classe de 6° demandée par les personnels mobilisés en juin dernier.

Si Mme la Dasen a présenté cette situation, c’était semble-t-il pour … la présenter et la constater : aucune perspective de hausse des moyens et de mesures d’ajustements urgents n’a été présentée. Nous sommes donc confrontés à un tournant préjudiciable à la qualité du service public, de même d’ailleurs qu’en lycée (Terminale à 38 à Albert Londres, groupe de spécialité à 42 à De Staël !).

Nous avons dans ce cadre souligné la nécessité d’une prise en compte de la particularité du collège de Doyet, qui ne doit pas être laissé dans un abandon de fait avec des classes uniques surchargées par niveaux.

Nos questions diverses comportaient plusieurs demandes d’informations précises auxquelles il a été répondu par des documents dont rendra compte le SNUIPP-FSU. Nous avions en outre demandé à ce que soient abordés trois autres points.

Concernant les AESH et ce qu’il est convenu désormais d’appeler le SDEI (Service Départemental de l’Ecole Inclusive, l’ancienne ASH), M. Douchet a donné une présentation assez exhaustive d’une situation qui, après des années d’interventions notamment des syndicats de la FSU, a connu un progrès cette année car les affectations étaient tout simplement faite avant la rentrée ! 14 notifications de suivi restent non attribuées pour 581 attributions et 380 AESH à cette heure. Les contrats, dont nous nous étions par courrier inquiétés de retards, sont arrivés ou sont en train d’arriver, reste à être vigilants envers tout retard dans les payes de septembre !

Du point de vue de l’administration le fait décisif est la mise en place des PIAL (« Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisé ») 3 à cette étape et en principe prochainement 9, sur le département. Les PIAL deviennent le nouveau cadre de gestion des AESH, qui ne doivent pas devenir, rester ou redevenir, dans ce cadre, « flexibles à merci »., surtout si cette institution préfigure pour tous les personnels les « nouvelles modalités de gouvernance » (dixit Mme la Dasen). Une précision importante a été apportée suite à nos questions : les frais de déplacements ne sont pas modifiés c’est-à-dire qu’ils fonctionnent toujours en fonction de l’école ou de l’établissement de rattachement. Mais attention : si c’est à l’avenir le PIAL qui est le lieu d’affectation des AESH, il faut pour nous des garanties sur ce point.

D’autre part, la réponse à notre question sur la nécessité d’une lettre de mission précise et d’une rémunération des personnels nommés coordinateurs des PIAL, qui sont, dans l’Allier, des enseignants en Ulis dans les collèges dont le principal est responsable, avec l’IEN, du dit PIAL a consisté à dire que ceci est à l’étude du niveau rectoral. Nous agirons donc pour que ces études ne soient pas, en l’occurrence, des études longues.

Concernant les PE enseignant en SEGPA qui, à Désertines et Commentry, ont refusé les fonctions non rémunérées de professeurs principaux, une « arbitrage statutaire ministériel » a été annoncé. La FSU prendra part à une information intersyndicale avec ces collègues la semaine prochaine.

Le dernier point, demandé en question diverse par la FSU et abordé en propos préalable par l’UNSA, était, forcément, l’« affaire » de Saint-Pourçain. Nous avons demandé 1°) que l’Éducation nationale affiche publiquement sa condamnation du fait de s’en prendre aux enfants, 2°) qu’elle protège ses personnels dont certains ont été, à tort, pris pour responsables de ce qui s’est passé par des messages sur les réseaux sociaux, aussi bien proches que venant d’autres pays. Même s’il apparaît que (tout de même !) notre hiérarchie déplore ces faits, nous restons en fait dans l’attente de son expression publique, encore possible espérons-le. Nous avons, de plus, appris depuis par le SNETAP-FSU qu’un élu qui s’est exprimé publiquement en faveur de ces agissements est par ailleurs inspecteur Vie scolaire de l’enseignement agricole !