Voici l’intervention de la FSU 03 de ce jour dans les manifestations de Montluçon, Vichy et Moulins, caractérisées par la présence des professions féminines de santé et des Atsem, ces indispensables qui sont la cible de l’offensive antisociale dite « sanitaire » :

Chers camarades et collègues,

pour la FSU Allier il est très important de nous retrouver aujourd’hui dans une grève et une action interprofessionnelle de la plus grande urgence.

Depuis le 12 juillet dernier, l’épidémie de Covid et les enjeux sanitaires sont ouvertement utilisés par le gouvernement comme un moyen de diviser les gens et de porter des coups aux droits sociaux. Ceci n’est pas acceptable et, au plan sanitaire, c’est contre-productif.

Il n’est pas acceptable que des mesures restreignant l’accès à des activités sociales, allant jusqu’à l’accès aux établissements de santé ainsi qu’à la culture (lecture publique, musées), différencient les droits de secteurs de la population, alors même que pour le travail en entreprises, pour le métro voire pour … la messe, le virus n’est officiellement pas un danger !

ll n’est surtout pas acceptable que la vaccination soit utilisée pour porter atteinte au droit du travail et au statut de la fonction publique. Ce sont bien environ 300 000 personnels de santé qui sont menacés de suspensions de contrats sans salaire, dans toute la France, depuis le 15 septembre. Le fait que le ministère dise en avoir suspendu 3000 indique l’impasse dans laquelle s’est mis le gouvernement, prétendant renvoyer 10% des personnels de santé et donc fermer des services et des lits, alors même que ces personnels se testent systématiquement.

Et c’est dans le même programme, lancé le 12 juillet dernier, que M. Macron a promulgué le 1° octobre par décret une réforme portant atteinte aux droits des chômeurs, et laisse planer le doute sur la reprise de l’attaque massive contre le droit à la retraite suspendue depuis début 2020.

Mais c’est aussi dans le cadre de ces attaques antisociales que M. Macron a renchéri, contre le service public, national et laîque, de l’Education, lors de sa visite à Marseille au moment de la rentrée scolaire : les plafonds des écoles s’effondrent ?  que l’on fasse recruter à la tête du client les professeurs des écoles !

De même, la crise sanitaire a été utilisée pour faire passer l’essentiel du Bac en contrôle continu, et maintenant chaque lycée est supposé produire un « projet local d’évaluation ». Autrement dit, c’est le Bac local. Nous y sommes ! Mais la résistance des personnels de l’enseignement ne fait que commencer, et la masse des jeunes et des parents est attachée à un diplôme national valable donnant des droits. Nous n’en sommes donc qu’au début de cette bataille, qui fait partie des combats de tout le salariat, pour les droits sociaux, pour le droit aux études, le droit à la culture et la démocratie.

Nous disions que la politique suivie n’a de sanitaire que le nom, qu’elle est même contre-productive sur ce plan. Qu’on en juge : le 21 juillet dernier M. Castex annonçait que l’objectif des mesures prises avec le passe et les menaces de suspensions de contrats sans salaire était d’atteindre les 50 millions de personne ayant au moins une dose de vaccin anticovid, juste avant le mois de septembre. Le mois de septembre vient de se terminer. D’après Santé publique France, ces 50 millions ont été atteints mi-septembre et on en est, au 29 septembre, à 50,2 millions. La vaccination se traine, et l’essentiel des injections ne sont pas des premières doses. Environ 10 millions de personnes de plus de 12 ans, non vaccinées, sont astreintes au passe et, bientôt, aux tests payants. La majorité d’entre elles ne sont pas des adversaires idéologiques de la vaccination, mais des précaires et des jeunes. La démonstration est faite : la politique du gouvernement n’est pas vaccinale, elle est tout simplement antisociale.

Voilà pourquoi la journée d’aujourd’hui, après celle des retraités vendredi dernier, ne doit en aucun cas rester comme un coup de clairon momentané. La hausse des prix du gaz, de l’électricité, du chauffage, la hausse des prix alimentaires s’ajoute au tableau. L’heure est à la dissipation des divisions entre salariés, entre secteurs de la population, que M. Macron a voulu lancer le 12 juillet dernier, et au regroupement patient mais sûr de lui, sur nos lieux de travail, de toutes nos forces en vue de bloquer totalement la casse des droits sociaux, et de maintenir et reconstituer, pour nos enfants, la civilisation des services publics, de la sécurité sociale et du droit du travail !