Toute la France a parlé de la triste affaire survenue voici deux semaines : une collègue « braquée ».

M. Blanquer,  « homme de terrain », s’est alors distingué par des annonces particulièrement « hors sol » : des militaires et des policiers à l’école ! quelques semaines après avoir annoncé 2650 suppressions de postes d’enseignants dans les lycées et les collèges, 400 suppressions de postes de personnes administratifs, et la poursuite des regroupements d’écoles et des « dédoublements » payés en tassant les autres niveaux en REP + !

La photographie qui illustre cet article circule dans la presse de ce jour : ce sont des proviseurs à l’entrainement !

Voici déjà plusieurs années que les syndicats du second degré la FSU tirent la sonnette d’alarme sur les effets délétères du « néo-management » sur la vie des établissements et sur leurs « chefs », y compris sous l’angle de la santé et de la sécurité au travail des « chefs » eux-mêmes. Nous avons dans l’Allier notre stock de récits accablants ou croquignolesques à ce sujet : le respect des personnes, l’honneur du service public et les plus élémentaires précautions, valeurs qu’on aimerait retrouver dans toute la hiérarchie, nous ont conduit à ne pas les « divulguer », mais syndicalement ces problèmes, qui ne sont pas seulement individuels mais bien systémiques, prennent du temps et de l’énergie.

Alors si maintenant s’y rajoute une poussée d’activisme à propos du 11 novembre et de la soi-disant « victoire » de 1918, soyons clairs : trop c’est trop et la tolérance a des limites.

Une « flamme » circule, dite du « soldat inconnu ». La plupart du temps, ce sont les collègues d’EPS qui, dans le cadre de l’UNSS, organisent son relais. Aucune mission de service public, aucune circulaire, ne saurait justifier que ceci soit l’occasion de se livrer à un exercice de mobilisation générale à l’échelle d’un établissement entier, avec convocation de tous les personnels, mise en rang des élèves devant les drapeaux comme autant de régiments, et menaces anticipées contre les retardataires, les discrets et les contestataires, le tout au détriment du temps d’enseignement. La République ce n’est pas cela, c’est la pensée libre permettant la citoyenneté. L’école publique laïque requiert le respect de la liberté de conscience des élèves et des personnels : l’endoctrinement, quel qu’en soit le décor rhétorique, est contraire aux valeurs de l’école publique.

Les retardataires seront-ils fusillés pour l’exemple ? !

A Rocles ce samedi 10 novembre, la FSU sera présente et interviendra au 10° rassemblement annuel exigeant la réhabilitation de tous les fusillés pour l’exemple de 1914-1918, devant le monument aux morts pacifiste, à 10 h.

Lundi nous serons en grève pour un service public digne de ce nom, où l’on se remettra à créer des postes de professeurs, de CPE, de surveillants, d’AESH, et où l’on cessera le management agressif, le petit-cheffisme ignorant des lois, et l’endoctrinement militariste !