Voici les trois textes que nous avons soumis au CDEN du 9 mars.

Le premier est une mise au point sur le procés-verbal du précédent CDEN à propos des débats sur les violences et l’attitude des forces de l’ordre à Vichy le 3 novembre, question démocratique importante sur laquelle nous allons intervenir encore et encore, cette fois-ci envers le nouveau préfet.

Le second est une déclaration unitaire, proposée et rédigée par la FSU.

Le troisième est une motion soumise au vote dans le cours des débats par la FSU et votée unanimement par le CDEN à l’exception des représentants de l’Etat.

Vous êtes invités à faire connaître largement ces 3 textes. Le premier d’entre eux doit en outre être porté à la connaissance de toutes les organisations, citoyens … du comité de vigilance sur Vichy notamment.

Déclaration pour jonction au PV du CDEN du 7 novembre 2008.

Les représentants des organisations soussignées regrettent que le procès verbal du CDEN du 7 novembre 2008 ne comporte pas l’ensemble des interventions des représentants syndicaux, des élus et de M. le préfet lui-même lors du débat préliminaire qu’a suscité la déclaration, jointe au PV, lue par M.Présumey au nom de la FSU à propos des incidents survenus à Vichy et Cusset le 3 novembre 2008.

Une telle omission massive d’une discussion qui a duré et a donné lieu à plusieurs interventions ne saurait être une erreur de transcription ou de rédaction du PV, mais ne peut s’expliquer que par une intervention de M. le préfet visant à censurer ce qui a réellement été dit, et qu’il n’est malheureusement pas possible de reconstituer maintenant faute de disposer d’un enregistrement de la séance.

Ce débat ne saurait en effet se réduire à une réponse se résumant à qualifier d’affabulations indignes une série de questions précises qui quelques jours après les faits et alors que ceux-ci se sont produits au su et au vu de nombreux citoyens, parents et jeunes, étaient à leur place en préalable à l’ordre du jour de ce CDEN, et qui n’ont pas reçues de réponse à ce jour.

Nous attirons l’attention de M. le préfet, nouvellement nommé, sur le fait que l’État de droit et la confiance entre les citoyens et ceux qui ont pour mission publique d’assurer leur sécurité, sont menacés quand la gestion de l’ordre public amène à se demander si elle n’a pas été conduite en vue de produire, d’entretenir et d’utiliser des désordres publics, et que les réponses données publiquement aux questions graves posées devaient en rester sur le terrain du dénis ou du mépris, alors seraient bafoués les principes républicains de transparence de l’action publique, et donc de capacité à l’expliquer et à la justifier, et éventuellement à réfuter les allégations ou interrogations que des citoyens soumettent à l’État.

En outre la reproduction dans ce PV du débat qui s’est réellement déroulé en CDEN aurait permis de lire quelques déclarations surprenantes de M. le préfet, réécrites ou omises dans le PV officiel, tel que le fait qu’aucun ordre n’aurait été donné ou que les effectifs de police étaient de 400 personnels, chiffres de la préfecture qui contredisaient ainsi les chiffres de la police.

Les questions posées par la FSU à l’occasion de ce CDEN du 7 novembre, ainsi que par l’ensemble des organisations locales ayant appelé à la manifestation de Vichy et à la réunion publique de Cusset du 3 novembre dernier, demeurent. Les citoyens attendent toujours des réponses.

FSU, FCPE, UNSA-Education, SGEN-CFDT, FNEC-FP-FO.

Déclaration commune des organisations départementales

FCPE, Ligue de l’Enseignement, FSU ; SGEN-CFDT ; SNUDI-FO ; UNSA Education

Au CDEN de l’Allier du 10 mars 2009

Les fédérations syndicales de l’éducation nationale, les parents d’élèves FCPE et la Ligue de l’enseignement ont été amenés à boycotter le CDEN du 2 mars en raison de la forte aggravation de la situation du service public national et laïque d’éducation et de l’absence de réponses aux besoins, revendications et protestations montant de la population et des personnels, et de l’absence de véritables négociations remplacées par des réceptions officielles centralisées, d’où certaines organisations sont exclues et qui sont suivies de déclarations télévisées présidentielles dont le contenu était déjà rédigé avant même la supposée concertation, comme ce fut le cas le 18 février dernier.

Dans une situation où, déjà le 20 novembre, puis le 29 janvier dernier avec l’ensemble des salariés des entreprises privées comme des services publics, et prochainement à nouveau le 19 mars, les personnels de l’enseignement public n’ont de cesse de faire entendre leurs revendications pour améliorer le service public et s’opposer aux décisions gestionnaires prises qui, au contraire, le sapent, nous regrettons que les instances consultatives et paritaires tendent à devenir des chambres d’enregistrement.

Les choix politiques nationaux se traduisent dans l’Allier, pour le premier degré, par une perte réelle d’au moins 21 postes, en fait la plus importante des 15 dernières années alors que la démographie est stable, ce qui fait que l’on ne peut pas se satisfaire d’avoir réussi dans ces conditions à réduire à zéro postes la perte totale « devant classe ». Car d’une part ceci se fait par des redéploiements qui aboutissent à des fermetures non justifiées, faisant réagir légitimement parents, élus et personnels comme dans les écoles Garpard Roux et Arc-en-Ciel à Moulins et comme à Doyet et à La Celle. D’autre part ce qui est appelé « aide personnalisée » ne saurait en aucun cas, comme c’est en fait le danger, se substituer aux véritables aides spécialisées pour les élèves en difficulté assurées par les RASED, qui sont réellement en recul dans l’Allier comme ailleurs. En outre, dés cette année pour rogner sur la dépense la liste complémentaire des concours PE a été gelée avec les conséquences désastreuses que l’on connaît sur le non remplacement des collègues malades ou convoqués par l’administration comme cela arrive régulièrement lors de réunions comme celle-ci, et le retrait national de 3000 stagiaires PE soit un quart de moins qu’en 2008 va conduire dans l’Allier à la perte de 4 à 5 postes au moins. Tels sont donc les effets départementaux des retraits d’emplois dans l’enseignement primaire.

S’y ajoute l’avalanche de mesures appelées par un abus de langage « réformes » appliquées depuis cette rentrée : réduction des horaires scolaires de tous les enfants, modification des programmes, suppression annoncée de l’aide spécialisée et multiplication de dispositifs d’aide et de soutien sans cohérence et recourrant massivement aux heures supplémentaires, législation anti-grève dite du « service minimum d’accueil » dont le bilan est d’ores et déjà calamiteux voire comique s’il était permis d’en rire, législation qui comporte aussi des dispositions aberrantes en matière de préavis de grève, instaurant de fait un double préavis et des délais considérables que l’appareil d’État n’utilise pas plus qu’avant pour négocier ainsi que devrait l’y contraindre la loi, difficultés graves faites aux organisations syndicales pour l’exercice du droit à information syndicale sur le temps de travail, évaluation CM2 programmées en dehors de tout bon sens en milieu d’année, et bien entendu surplombant le tout le blocage de fait des salaires, sans doute une mesure incitative pour faire des heures supplémentaires …

Nous attirons l’attention des pouvoirs publics et des élus sur la baisse régulière ces dernières années, en Allier et en Auvergne, de l’accueil des petits en maternelle, alors que le besoin social lui n’a pas baissé et que la thématique du « service d’accueil » est utilisée abusivement par ailleurs. Ceci impacte particulièrement les campagnes de notre département, qui sont des campagnes non désertifiées, où la présence de services publics tels que l’école maternelle est un critère d’installation et de recherche d’emplois pour les jeunes couples.

Dans le second degré la légère progression des moyens annoncées pour les collèges au niveau départemental suit la hausse des effectifs, hausse qui n’avait pas été anticipée ni annoncée par les prévisions faites il y a quelques années, et qui s’explique en partie par un mouvement de départ de l’enseignement privé ce qui est une excellente nouvelle, mais qui exigerait un effort accru de l’école laïque. Or les collèges ont perdu beaucoup de moyens dans la période immédiatement antérieure (les années 2000-2005), non compensés depuis ni maintenant. La possibilité technique de créer de nombreux postes d’enseignants à partir des blocs de moyens provisoires existants montre que ces réductions de moyens n’étaient en leur temps pas justifiées du point de vue d’une bonne gestion, mais consécutifs aux choix politiques de diminution de l’offre de service public. Dans ces conditions la réalité des collèges est celle de classes de plus en plus chargées, et d’un recours aux heures supplémentaires notamment dans les collèges urbains, recours qui a franchi brusquement un seuil dangereux pour la qualité du travail fourni lors de la dernière rentrée et dont le léger tassement pour la rentrée prochaine n’est pas significatif. Pour résumer on peut donc dire qu’il y a dégradation de la situation dans les collèges, là aussi bien sûr en résultat des choix politiques nationaux et de leur traduction budgétaire : 13 500 suppressions d’emplois dans l’éducation nationale.

La réduction drastique des moyens et décharges attribués aux associations périscolaires et aux mouvements pédagogiques laïques et d’éducation populaire ne constitue pas la récupération d’heures de sinécures données à des enseignants qui n’enseignent pas, ainsi que le laisse entendre ou le déclare ouvertement une certaine propagande tout à fait scandaleuse. Il s’agit là aussi de moyens qui servaient à des missions reconnues d’utilité publique et ayant des retombées incessante en faveur du bon fonctionnement du service public, il s’agit donc là aussi d’un recul des services auxquels ont droit les élèves, les parents et les citoyens.

Au moment où la masse de la population s’étonne et s’indigne qu’il soit possible de dégager de larges financements publics et de massifs emprunts pour les banques et la finance, et alors qu’il a fallu un mois et demi pour céder à des revendications salariales élémentaires en Guadeloupe et en Martinique, nous considérons que notre rôle principal dans ce CDEN est de transmettre au gouvernement par l’intermédiaire de M. le Préfet le fait qu’il est nécessaire de revoir le budget et de rehausser les dotations du service public. Loin d’interdire cela, la crise l’exige de façon de plus en plus pressante.



MOTION ADOPTEE PAR LE CDEN.

Le CDEN considére que l’évolution minimum des moyens nécessaires dans l’Allier à la prochaine rentrée dans le 1° degré serait de + 20,5 postes :

-pas de suppressions,

-les 6,5 créations de postes devant classes et les 2,5 créations pour l’intégration des handicapées prévues par l’Inspection d’Académie.

-les 5,5 créations demandées et les 6 postes nécessaires en sus pour le remplacement. »