Le Comité Technique Spécial Départemental de l’Éducation nationale est une instance consultative entre administration et représentants du personnel. Celui-ci portait notamment sur la carte scolaire et précédait le CDEN (Conseil Départemental de l’Éducation Nationale) prévu vendredi prochain. Il faisait suite à un groupe de travail tenu la semaine dernière sur la carte scolaire, ce qui n’avait pas été le cas l’année dernière et qui est une bonne chose. Il se tenait aussi entre la grève et le mouvement des AED des 25-26 janvier … et les annonces reportées de l’exécutif sur la pandémie …
En préalable la FSU a répété, comme mardi en délégation, sa condamnation des cas de remplacements d’AED grévistes par, par exemple, des emplois civiques, et demandé sa position à Mme la Dasen, qui a déclaré n’avoir « pas d’informations » à donner à ce sujet.
La carte scolaire dans les écoles est cadrée par le retrait de 5 postes au niveau départemental, alors que le déroulement du travail de l’Inspection académique fait lui-même la démonstration de la nécessité de créer des postes dans ce département au lieu d’en retirer. En effet, au groupe de travail, avait été présentée la possibilité de supprimer 29 postes d’un côté, pour 18 ouvertures, 6 moyens de remplacements, tout cela bien nécessaire, et les 5 postes « rendus » c’est-à-dire retirés, de l’autre. Bien des ouvertures nécessaires : Hauterives, Billezois, Burlot à Bellerives, Montaigu/Boucé, Bizeneuille/Verneix, … n’étaient pas envisagées – et ne le sont toujours pas !
Au début des travaux du CTSD de ce jour sur la carte scolaire, les fermetures envisagées avaient déjà diminué. Montbeugny semble avoir échappé à une nouvelle séance de passage de 5 classes à 4 pour revenir ensuite à 5, et à Commentry, la fermeture à Édith Busseron n’était plus envisagée. Ces deux localités avaient commencé à se mobiliser ainsi que Buxières, dont une délégation la veille avait laissé à Mme la Dasen une liste de 94 élèves, au lieu des 81 retenus pour l’instant. Mais les ouvertures, y compris les dédoublements en REP +, diminuaient elles aussi …
Tous les représentants du personnel sont intervenus sur l’ensemble et sur telle ou telle école, le SNUIPP-FSU insistant particulièrement sur le constat que pour faire moins de fermetures l’Inspection d’académie devait aussi faire moins d’ouvertures, ce qui démontre que l’Allier n’est pas surdoté et a besoin de créations de postes de fonctionnaires. Nous avons aussi insisté sur le fait que ne pas supprimer de classes à Buxières/Ygrande ainsi que sur le RPI Isserpent/St-Etienne-de-Vicq/St-Christophe aurait une forte signification politique eu égard à la défense de l’avenir des territoires concernés.
Saisie de la demande des représentants du personnel d’avoir un tableau clair de ce sur quoi nous étions censés voter, l’administration a finalement opéré une interruption de séance, à l’issue de laquelle une nouvelle mouture nous a été présentée, dans laquelle Buxières/Ygrande, le RPI Isserpent/St-Etienne-de-Vicq/St-Christophe, le Malcourlet à Gannat, Ebreuil … ne figuraient plus (voir le détail sur le site du SNUIPP-FSU 03). A cette étape le projet évolutif en est donc à 19,67 suppressions de postes avec fermetures de classes (le 0,67 aussi : il s’agit de l’accueil des tout petits à Bessay), en face des 5 postes retirés au département et de 10 ouvertures plus 4,5 autres postes créés (un demi-poste pour le suivi des autistes, 2 décharges de direction, seulement 2 moyens de remplacement).
Ces fortes évolutions montrent que l’Allier a besoin de créations de postes et pas de retraits. Beaucoup de fermetures restent inacceptables et l’affaiblissement des écoles à public socialement défavorisé de Montluçon (Racine, Voltaire …), se poursuit. Une fermeture est apparue à Quinssaines-Lamaids-St-Martinien. Tous les représentants du personnel (FSU, UNSA, FO, SGEN, SNALC) ont voté contre, fait important. En conséquence, un CTSD est reconvoqué pour le vendredi matin 5 février. Notons toutefois que si le CDEN a lieu, comme prévu en principe, l’après-midi, le délai nécessaire pour que tous ses membres aient connaissance de la nouvelle proposition de carte scolaire que doit faire Mme la Dasen le matin, ne serait pas respecté.
En collèges, sur lesquels le CTSD n’a plus à voter sur les dotations (ce que nous regrettons …), le nombre d’élèves par division tend à augmenter avec des franchissements trop fréquents des 30 par classes. La dotation départementale est en recul d’une centaine d’heures (15 117). Le SNES-FSU a alerté sur la situation à Jaligny qui perd 2 classes, rappelé la demande d’une ouverture en 4° (la classe à 31 Cinquièmes de cette année …) à Cérilly et pas seulement d’une ouverture imposée par les effectifs en 6°, ainsi qu’à Doyet pour les 5° (la classe à 31 Sixièmes de cette année) et pas seulement d’une ouverture en 6°, signalé la nécessité d’une ouverture en 6° à Jules Verne, protesté envers les 2 fermetures de divisions à Émile Guillaumin, en signalant que les chiffres du terrain en 6° l’imposent, de même que les chiffres de l’Inspection d’académie sont systématiquement en dessous des chiffres réels aussi bien à Varennes qu’à Jules Verne …
Nous estimons ne pas avoir eu de réponses à ces questions et nous appelons donc les collègues à agir, en vue des réunions de vendredi prochain. Nous demandons qu’un CTSD traite de la question des secondes langues et des langues anciennes dans les collèges ruraux avant qu’il ne soit trop tard.
Il est à craindre qu’une discussion sur les SEGPA aurait été « oubliée » si nous n’étions pas intervenus pour déplorer la baisse de moyens annoncée, à 1089 heures soit 65,5 heures en moins pour 12 élèves en moins, ce qui risque de ne pas être confirmé car le gros des orientations n’a pas eu lieu. A cet égard, attention à la pratique consistant à dissuader, refuser ou « oublier » les demandes d’orientation en SEGPA … On ne peut en particulier que s’étonner qu’une suppression de division et une baisse de moyens de 232 à 203 heures soit envisagée à la SEGPA de Désertines … pour 3 élèves prévus en plus !
Au total, ce CTSD montre que nous sommes toujours en butte à la même politique, mais que celle-ci rencontre des difficultés d’application et que nous pouvons obtenir des résultats partiels si nous affichons clairement l’objectif de la création de moyens, et non du retrait, pour l’école publique dans l’Allier !