A Paris, la confrontation police/ »black blocs » voulue et organisée par M. Castaner a eu lieu et été médiatisée, et malgré cela, malgré le blocage des transports et les contrôles policiers, malgré la castagne voulue et provoquée, il y a eu des dizaines de milliers de manifestants. La direction de la CGT a été directement attaquée par les forces de l’ordre (?) et la FSU a été conduite à quitter la manifestation après qu’un membre de son service d’ordre a été blessé. Une fake new gouvernementale a tenté de faire croire … qu’un hôpital aurait attaqué par des manifestants, pur mensonge.

Si on laisse librement manifester, nous serons des millions. Un exécutif qui veut faire peur est un exécutif qui a peur. L’intervention de la FSU à Moulins, Vichy et Montluçon a abordé cette situation.

Dans l’Allier ces trois rassemblements ont été comme partout beaucoup plus nombreux que l’an dernier.

L’après-midi à Tronget une première réunion départementale d’une quinzaine de collègues, en présence de la FSU et de FO, a proposé un tract unitaire dans l’enseignement public pour le 9 mai. Le tract ci-dessous ne comporte pas encore les signatures de toutes les fédérations car celles-ci sont en cours :

Publiée par FSU 03 – Fédération Syndicale Unitaire de l'Allier sur Mercredi 1 mai 2019

Pour la Fédération Syndicale Unitaire de l’Allier, ce 1° mai 2019 se déroule sous le signe du retour de la mobilisation des personnels de l’enseignement public et sous celui de l’urgence de l’action, dans tout le pays, pour la défense des libertés publiques, de la démocratie, des droits syndicaux, contre l’arbitraire et la répression.

Depuis fin janvier début février, ce sont la majorité des personnels des lycées du département et ceux de nombreux collèges qui se sont réunis, assemblés, souvent lors de réunion d’information syndicales, contre la soi-disant réforme du lycée et Parcoursup et contre les suppressions de postes, les classes à 30 élèves ou plus et la désorganisation volontaire des services par l’imposition d’heures supplémentaires.

Comme le disent par exemple les collègues du collège Marie Curie de Désertines dans un tract qu’ils ont eux-mêmes rédigé, l’ordre donné par le recteur de faire des heures supplémentaires aurait pour effet d’envoyer des professeurs de mathématique et de français faire des heures dans d’autres collèges éloignés, désorganisant les services, au mépris complet de l’intérêt des enfants. Le but de ces heures supplémentaires est de supprimer des postes pour arriver à faire baisser le nombre de fonctionnaires de 120 000 afin que M. Macron ait satisfait ses commanditaires boursiers !

Depuis le 19 mars ce sont à leur tour les personnels des écoles publiques qui, à plusieurs reprises, ont fait grève contre le projet de loi dit « Blanquer », qui vise notamment à imposer la création d’établissements intercommunaux groupant les écoles sous l’autorité du collège du secteur, afin de fermer des classes et de supprimer des postes, mais aussi pour imposer l’inégalité de traitement des citoyens, de la population, par le service public

Dans l’Allier de tels projets de regroupements existent depuis des années. Effrayé par les mobilisations des gilets jaunes, l’administration de l’Education nationale les a freinés cette année mais elle a l’intention de mettre les bouchées doubles pour imposer des mesures « sanglantes » l’année prochaine. Le mot « sanglante » a été employé officieusement, nous le savons, dans la haute administration de l’Etat concernant ces projets !

Ce retour de la mobilisation des personnels des lycées et des collèges et des écoles publiques fait bien entendu suite à la crise sociale décisive que connaît notre pays depuis le 17 novembre dernier. Et avec lui s’amorce la mobilisation de la jeunesse.

Les jeunes et leurs parents sont confrontés à la violence de Parcoursup et de la réforme du lycée : il faudra, si elle s’applique, dès le collège, choisir sa fac pour mettre au point une stratégie afin de choisir les « bonnes » spécialités et le « bon » lycée. La sélection sociale sera donc pire que jamais.

En même temps la jeunesse s’inquiète et va se révolter contre le refus d’un avenir qui lui est ainsi signifié, alors que disparaissent arbres et abeilles. Ses mobilisations sur le climat visent les gouvernants et les grandes entreprises qui lui refusent un avenir digne de ce nom.

Personnels de l’enseignement public, jeunesse, travailleurs du privé, retraités, et bien entendu ceux que l’on appelle « gilets jaunes » alors que nous sommes toutes et tous peu ou prou des gilets jaunes, déferlent depuis des mois dans ce pays, et se trouvent confrontés, il faut le dire, à la pire répression physique que l’on ait connue depuis la guerre d’Algérie.

La loi dite anti-casseur, mais aussi le non-respect de leurs propres lois par les autorités publiques, président en tête avec son ami Alexandre Benalla, ont instauré en France, dans cette V° République crépusculaire de l’an 2019, une situation où répression et arbitraire pourrait se généraliser comme dans tous ces régimes dits « illibéraux » envers lesquels M. Macron veut nous faire croire que le rempart, ce serait lui.

La triste blague ! Macron par ses méthodes anti-démocratiques, lui qui dénie la mort de Mme Redouane tuée par une grenade à sa fenêtre à Marseille, et les dizaines de yeux crevés par l’arme de guerre qu’est bel et bien, selon les normes internationales, le LBD (« lanceur de balles de défense ») ; Macron, lui qui ne gouverne que par ordonnances et décrets monarchiques , Macron, lui qui n’a fait une conférence de presse qu’au bout de deux années de pouvoir et en privant de micros les journalistes susceptibles de ne pas lui poser de questions convenues, Macron, lui qui n’a toujours pas reçu ni les organisations syndicales ni les organisations de retraités, Macron voudrait nous faire croire que le rempart des libertés, ce serait lui ! Quelle honte !

Pour la FSU, la défense des libertés publiques est individisible et elle va avec la défense du service publics qui fait fonctionner l’égalité, avec la défense des statuts de la fonction publique et leur extension aux nouveaux métiers maintenus dans la précarité comme les AESH (Accompagnateurs d’Elèves en Situation de Handicap), avec la défense de l’égalité des citoyens devant la loi, devant l’impôt, devant le service public, et avec la laïcité. C’est pourquoi nous exigeons :

– le retrait des lois liberticides et la révision publique des méthodes dite de gestion du maintien de l’ordre dans ce pays,

– le retrait des lois Dussopt contre la fonction publique, Blanquer contre l’école publique, de la soi-disant réforme du lycée et du lycée professionnel, et de Parcoursup.

Et c’est aussi pour cela qu’avec le Réseau Education Sans Frontières nous dénonçons la situation faite aux jeunes migrants qui, engagés dans une formation professionnelle qualifiante, s’en trouvent brusquement exclus lorsqu’ils sont majeurs, en raison des politiques préfectorale et départementale. Cette honte là aussi doit prendre fin. L’accueil des réfugiés et le droit à l’école et à la formation sont des libertés fondamentales, les mettre à mal met à mal la liberté de tous.

Chers camarades, chers amis, chers collègues,

tout le monde sent bien que le moment est grave dans le pays et dans le monde. « socialisme ou barbarie », disait Rosa Luxembourg, assassinée il y a un siècle exactement. Par socialisme elle entendait la prévalence des besoins humains communs, un monde garantissant le droit à une vie correcte pour toutes et pour tous, la liberté totale de pensée, d’expression, de discussion et de formation de chacune et de chacun, l’accès à la la culture et son enrichissement multiforme et mondial, et, devons-nous ajouter aujourd’hui, un monde où l’air, l’eau, la terre, les arbres et les êtres vivants s’épanouissent à nouveau. Par barbarie elle n’entendait pas le passé, mais la menace d’un avenir dominé par l’accumulation illimitée du capital détruisant la terre et les humains et faisant des Etats et de leurs armes de guerre les moyens de sa prétendue croissance. Ce dilemme est plus que jamais d’actualité, et le 1° mai, depuis les combats ouvriers de Chicago en 1886 journée internationale de lutte pour l’émancipation des travailleurs envers le salariat, porte cette signification plus que jamais.

Faisons en sorte qu’il soit une étape vers le rassemblement au grand jour de toutes et de tous les exploités et les opprimés. Jeudi prochain 9 mai ce sera la grève générale de la fonction publique. ll est nécessaire et il est temps de réaliser le Tous ensemble dans la grève et les assemblées générales pour stopper les contre-réforme, pour stopper la barbarie.