Ce 9 octobre, la FSU était dans la rue avec la CGT, FO et Solidaires contre la destruction des droits sociaux dans ce pays.

Le 12 novembre, la FSU a pris l’initiative d’un appel à la grève dans l’Education nationale contre les suppressions de postes annoncées. Le SE-UNSA et le SGEN-CFDT appellent aussi. Ce ne sont pas les mêmes syndicats que ceux qui étaient ensemble le 9 octobre. Mais nous ne doutons pas que l’unité s’imposera contre la destruction.

En voici les raisons, telles que les donne l’intervention de la FSU le 9 octobre, qui, en accord avec les autres syndicats appelant, portait sur la jeunesse et l’école, bien entendu :

 

Le gouvernement Macron-Philippe-Blanquer, après avoir mis en place le cadre visant à affaiblir de façon décisive le code du travail, et juste avant de s’en prendre aux statuts des fonctionnaires ainsi qu’ à la sécurité sociale et aux retraites, a porté un coup très violent mais très insidieux à la jeunesse, donc aussi aux parents des jeunes, un coup qui amorce une attaque globale envers le droit à l’éducation, la reconnaissance des diplômes et le service public de l’enseignement public. Ce coup porte un nom que tout le monde connaît : il s’appelle Parcoursup.

Tout au long de l’été le ministère de l’Education nationale a communiqué sur un « tableau de bord » de Parcoursup, mais depuis plusieurs semaines, plus rien. Officiellement il n’y aurait que 3000 lycéens restés sans rien, dont les rectorats s’occuperaient assidûment. En réalité tout le monde sait très bien que ce sont près de 200 000 jeunes qui n’ont pas eu les affectations souhaitées, qu’un marché privé s’est développé, que des milliers et des milliers ont quitté Parcoursup et ne figurent plus dans les comptes ministériels et rectoraux, et que la voix professionnelle est la plus frappée.

La suite de ce cette opération, sous le nom de « réforme du Bac », ne va pas consister dans la fin des filières inégales de fait ainsi qu’on le fait croire, mais dans la répartition entre lycées, les lycées privés inclus, de filières spécifiques définies par tels et tels enseignement, oblligeant parents et jeunes à calculer en fin de collège ou aller pour avoir ensuite une chance d’être pris par … Parcoursup.

C’est plus que la sélection, c’est la mise en concurrence généralisée au mépris de la transmission réelle des connaissances, de l’esprit critique et de la culture humaine.

La jeunesse est donc – et c’est bien logique quand on veut construire une société de marché sans droits, sans statuts, sans protections …. sans avenir ! – la première frappée par une politique d’ensemble dont Parcoursup et les petits boulots précaires sont les deux volets, complétés par les projets de services militaro-civico-citoyen organisant travail gratuit et conditionnement idéologique.

Dénier le droit aux études supérieures, c’est dénier le droit à l’avenir. Telle est la finalité des suppressions de postes, massives dans les lycées et collèges (2650), mais qui concernant aussi en réalité les écoles, car la mise en scène des dédoublements dans l’éducation prioritaire permet d’accélérer les politiques de regroupements de classes ailleurs.

Nous sommes particulièrement bien placés dans l’Allier pour le savoir. Dans les mêmes écoles on peut avoir des Cours préparatoires dédoublés et des Cours moyens surchargés. De vastes zones du département devraient relever de l’éducation prioritaire, n’en relèvent pas et ont subi des fermetures de classe comme à Buxières-Ygrande ou Cosnes. Le regroupement des écoles urbaines en de grandes structures, poursuivi depuis des années par les mairies des trois principales ville du département, conduit aujourd’hui à Moulins à la saturation complète de l’école Jean Moulin.

Le service public et de bonnes conditions pour les enfants exigent des structures conviviales à taille humaine, des classes à petits effectifs et plus de maîtres que de classes aussi bien dans les zones rurales qu’en ville. C’est là exactement le contraire de l’orientation politique, idéologique et budgétaire dont l’école, ses personnels, et donc les enfants, paient aujourd’hui le prix.

De manière urgence enfin, il faudrait reconnaître que les Accompagnateurs d’Élèves en Situation de Handicap (AESH) assument une mission essentielle de service public, dont on ne saurait plus se passer, et donc il faudrait organiser leur titularisation comme fonctionnaires au lieu de reproduire années après années une précarité et un désordre organisée qui gâchent leur conditions de vie et de travail malgré leur engagement.

Rien ne montre mieux l’opposition absolue entre les besoins sociaux de base et les missions de service public d’une part, les choix politiques nationaux de l’autre.

Pour les enfants, pour les jeunes, pour l’école publique, l’unité est aujourd’hui nécessaire pour imposer une politique républicaine visant à assurer un avenir aux jeunes et reposant sur les principes du service public, de l’école laïque et du statut de la fonction publique.