Chers camarades, amis et collègues,

autant commencer tout de suite cette intervention de la Fédération Syndicale Unitaire de l’Allier en abordant ce qui, comme chacun sait, fait la particularité de ce 1° mai.

Après une année de mouvements sociaux importants, l’élection présidentielle, moment clef du fonctionnement de la V° République, prive de représentation politique le monde du travail et la jeunesse.

Déceptions et désarroi peuvent engendrer des aberrations, alors disons-le d’emblée : aucun salarié, actif, chômeur, retraité ou en formation, aucun jeune, n’a intérêt à soutenir, voter, approuver d’une façon ou d’une autre le Front National, formation tenue par un clan familial et affairiste d’origine fasciste, apte à toute les démagogies. Tout pas en avant de cette formation politique nous verra dressés pour la défense des libertés démocratiques et, de manière immédiate, pour la protection la plus concrète des plus menacés que sont les réfugiés syriens, africains, les Roms et les sans papiers.

Mais combattre le Front national en approuvant la loi El Khomri dite « loi travail », c’est en fin de compte faire le jeu du Front national. Cette loi a mis fin à un ordre social dans lequel l’accord d’entreprise ne pouvait, pour le salarié, ses horaires, sa paye et ses conditions de travail, qu’être une amélioration par rapport à la convention collective de branche, et pareillement celle-ci par rapport à la loi, On ne peut combattre le Front national en satisfaisant les revendications du patronat. Pas de combat contre le Front national sans exiger l’abrogation de la loi El Khomri !

De la même façon, combattre le Front national en approuvant et en annonçant la poursuite et l’aggravation de la réduction du nombre de fonctionnaires, l’affaiblissement des services publics garants de l’égalité, les atteintes à l’égalité des citoyens devant la loi, l’impôt et le service public que porte la réforme territoriale, la poursuite de l’éclatement de l’enseignement secondaire public que va entraîner la réforme du collège, par laquelle les horaires et les contenus d’enseignement sont en train de devenir systématiquement différents selon les établissements et leur emplacement, c’est en fin de compte faire le jeu du Front national. On ne peut combattre le Front national en mettant en oeuvre les exigences des profiteurs de la dette soi-disant « publique ». Pas ce combat contre le Front national sans exiger l’abrogation de la réforme du collège !

La défense des services publics et de la ruralité passe par des créations de postes et non par des conventions « ruralité » bloquant le nombre de postes dans les écoles, pour organiser leurs regroupements. Cette question sensible, qui est au coeur de la vie de nos communes et de nos territoires et qui est au point de rencontre entre syndicalisme, démocratie locale, laïcité, nous allons la poser aux candidats aux législatives, poursuivant ainsi un combat qui a à ce jour évité des fermetures de classes à Trevol, à Commentry, et permis d’espèrer une ouverture à l’école Louise Michel de Montuçon.

Ce qui permet au syndicalisme de combattre le Front national, c’est et cela ne peut être que son indépendance envers le patronat, l’Etat, les intérêts dits nationaux.

Nous ne sommes d’aucune union nationale.

Pas d’union nationale libre-échangiste pour les réformes, qui sont des contre-réformes, voulues par le capital financier et les institutions dites européennes.

Pas d’union nationale protectionniste pour la prétendue souveraineté d’un impérialisme français en perte de vitesse.

Pas de sauveurs suprêmes : ni Dieu, ni César, ni tribun.

Nos drapeaux à nous sont rouges (et parfois noirs).

Ce qui permet de combattre le Front national, c’est et cela ne peut être que la défense des intérêts des exploités et des opprimés, qui sont des intérêt de classe, qui ne sont pas solubles ni dans l’Etat, ni dans la patrie, ni dans la nation. Et ceci au plan international, dans la tradition du 1° mai issu de la lutte des travailleurs de Chicago en 1886, en cette année 2017 qui voit le centenaire de la révolution russe et des mutineries des poilus de l’armée française.

Mention spéciale au peuple syrien contre la terreur de Bachar el Assad, de Daesh, et toutes les interventions impérialistes.

Mention spéciale aussi au peuple guyanais et à nos camarades de la FSU de Guyane très présents dans son mouvement, qui a arraché une première victoire à la veille du premier tour de la présidentielle, par la seule méthode gagnante : l’unité d’action dans la grève totale.

Le second tour dimanche prochain, les élections législatives, les contre-réformes annoncées, le signifient clairement : de grands affrontements sont devant nous. Le front commun constitué contre la loi « travail », CGT, CGT-FO, FSU, Solidaires, UNL, est là en ce 1° mai. C’est un premier point d’appui pour ce qui s’annonce !