Le blog de Mireille Schurch | Sénatrice de l’Allier

Je m’associe aux enseignants qui manifestent aujourd’hui pour défendre notre École

31 janvier 2012

Les consignes ministérielles sont claires : en année électorale, il faut que les suppressions de postes soient le moins visibles possibles. Les responsables académiques enlèvent donc les postes dits « hors classe ».

En conséquence les suppressions vont majoritairement porter sur les moyens de remplacement (- 13 postes), les Réseaux d’Aides Spécialisées aux Élèves en Difficulté (- 9 postes), l’enseignement spécialisé (- 5 postes).

Il y avait déjà pénurie de remplaçants certaines périodes de l’année. Les baisses supplémentaires de moyens ne vont qu’aggraver cette situation.

De plus, comme les remplaçants assurent le service des enseignants qui sont en stage de formation, leur baisse va s’accompagner d’une réduction de l’offre de formation pédagogique continue.

Les Réseaux d’Aides Spécialisées aux Élèves en Difficulté (RASED) ont pour mission de fournir des aides spécialisées à des élèves en difficulté dans les classes ordinaires des écoles primaires, à la demande des enseignants de ces classes. Alors que les moyens des RASED sont insuffisants pour couvrir les besoins (surtout depuis 2009), alors que la plupart des RASED sont déjà incomplets (manque de psychologues, de rééducateurs), des postes sont encore supprimés. Au détriment des élèves en difficulté.

La suppression de postes dans les établissements médico-éducatifs (IME, IMPRO) qui reçoivent les enfants et adolescents atteints de déficience intellectuelle, la suppression de postes d’enseignants pour enfants présentant des troubles auditifs viennent souligner l’abandon du principe d’intégration et d’accueil respectueux de tous les enfants, dans l’école de la République.

L’entreprise de déconstruction de l’école se poursuit donc : après la fermeture en 2008 des écoles le samedi matin (diminution de plus de 11% du temps annuel d’enseignement), la suppression d’une grande partie des RASED en 2009, l’abandon de la formation des maîtres (appelée aussi « mastérisation ») en 2010, la suppression de 32 postes en 2011, la prochaine rentrée scolaire satisfait encore au dogme stupide de la RGPP, cette réduction des moyens pour l’ensemble des services de l’État à laquelle participe l’Éducation Nationale.

Je m’associe donc pleinement aux enseignants qui manifestent aujourd’hui pour défendre notre École.