Contribution du SNUEP

Cette rentrée 2009 se place résolument sous le signe des BAC Pro 3 ans puisque nous inaugurons dans nos établissement l’an II de la « réforme ». Si l’on met de côté l’aspect renforcement de l’autonomie des établissements, la suppression des grilles horaires hebdomadaires prescriptives et le chamboulements des programmes, la stratégie du salami organisée par le ministère marche à merveille : nous faire avaler par petits morceaux une « réforme »par trop indigeste.

En effet la suppression des BEP et des BAC PRO 2 ans aura permis de « réajuster »l’offre éducative dans nos établissements : ouverture de nombreux CAP 2ans, disparition de certaines filières de BEP passées à la trappe et diminution des effectifs (18 ou 24 élèves au lieu de 30).On peut à ce stade s’inquiéter quant à l’accueil de tous les élèves mais la stratégie cachée revient peut-être à substituer des places en LP financées par L’Etat et la Région par des places en apprentissage notamment en CFA. D’ailleurs en 4 ans, nos lycées ont perdu 500 places dans l’académie de Clermont-Ferrand (11.100 au total) alors que l’apprentissage a gagné 1200 places (8.800 au total) pour la seule Auvergne. Enfin on peut s’interroger sur la préparation d’un diplôme dont toutes les filières n’ont encore été rénovées et dont on ne connaît pas à ce jour les modalités de passage du diplôme.

On s’aperçoit également que certains établissements de l’académie notamment les plus petits se voient fragilisés au profit des plus importants. La concentration semble frapper nos établissements sur Cusset, Montluçon ou Riom au détriment de l’offre pédagogique de proximité, de l’aménagement du territoire et de la spécificité rurale de notre académie.

Quant à la politique ministérielle de gestion des ressources humaines, on la voit sur le terrain : collègues sur plusieurs établissements, appel systématique à des contractuels dès la rentrée (exerçant parfois sur deux académies, stagiaires sans heures de classe…)

Les conséquences de ces politiques sont d’ores et déjà concrètes au regard de la dégradation actuelle et à venir de nos conditions de travail : oraux de jury en juillet, évaluations diagnostiques, multiplications des CCF (certification intermédiaire du BEP), livret de compétence …demain l’orientation.

Tout cela se faisant sous le signe de l’austérité voire même de la paupérisation de nos revenus .Alors que le ministre se cesse de clamer « revalorisation » de la condition enseignante, nos salaires sont quasiment bloqués (0.5% d’augmentation pour 2009 à ce jour).Depuis 2000, nos revenus ont perdu 8% de pouvoir d’achat .Les seules augmentations possibles se traduisent par des surcharges hypothétiques et intolérables d’heures supplémentaires.

Bien sûr l’enseignement professionnel ne vit pas isolé du reste de l’Education Nationale ou de la Fonction Publique.

En 2008 -2009 l’Education Nationale a subi des attaques tous azimuts venues du ministère.

Dans le premier degré, ce furent la suppression partielle des RASED, la fragilisation du droit de grève (obligation de déclaration préalable), l’« exfiltration » des personnels détachés dans des associations para éducatives, la suppression du samedi matin, la création des « jardin d’éveil » cofinancées par les parents d’élèves pour se substituer aux maternelles gratuites pour tous dès 2ans.

Dans le second degré , si la « Réforme » du lycée reportée devant les mobilisations et les inquiétudes de toute la communauté éducative aura sans doute permis le départ de Darcos ,il avait été envisagé la suppression de l’UNSS dispensée par les professeurs d’EPS.

Dans le supérieur, l’autonomie des universités a renforcé le rôle du président au détriment des autres personnels, quant à la masterisation du recrutement des enseignants…

La politique gouvernementale s’est déjà traduite par la suppression de postes (50. 000) en 7 ans et en envisage de 17à 18.000 en 2010 pour la seule Education nationale. On peut se demander si dans la tête de nos gouvernants les seules variables d’ajustement ne restent pas la masse salariale de la fonction publique d’Etat (salaires, effectifs, retraités).

L’année précédente sur fond de crise a connu de nombreuses luttes sociales : des mobilisations importantes et crescendo mais avec une stratégie du saut de mouton qui n’a pas porté ses fruits malgré une défaite du gouvernement dans certains départements ultramarins (Guadeloupe) et des reculs ponctuels.

Le SNUEP-FSU réclame une vraie revalorisation de la voie professionnelle dans l’intérêt des élèves.

Le SNUEP-FSU demande toujours le maintien des sections de BEP, réelle formation de niveau V.

Le SNUEP-FSU réclame une revalorisation du point d’indice.

Le SNUEP-FSU demande un plan de résorption de la précarité.

Le SNUEP-FSU dénonce cette « casse » systématisée de l’éducation nationale.

Rénovation de la voie professionnelle

En juillet 2009, un rapport a été remis au ministère par les inspections générales sur la rénovation de la voie professionnelle. Sans entrer dans une analyse exhaustive on peut noter les points suivants :
- l’augmentation notable des places de CAP

- les problèmes liés au mode d’attribution des moyens pour l’accompagnement personnalisé. En effet, dans certaines académies, les établissements sont dotés en HSA, dans d’autres en HSE et dans certaines en HSE sur présentation de projets.

- la déconnexion de la réforme du bac pro de la réforme des autres voies technologiques (générale et technologique)

- la complexité et le poids de la certification intermédiaire
- l’évolution de l’offre de formation :

Les tendances générales d’après les inspections générales sont claires :

– une baisse des capacités dans le tertiaire administratif, avec une bascule vers la vente et le commerce

– une baisse des capacités dans des filières (l’électrotechnique et les métiers de la mode)

– une hausse des capacités dans les filières des métiers du bâtiment, des carrières sanitaires et sociales, du transport logistique et de l’hôtellerie-restauration.

Quant aux CAP, ils sont majoritairement ouverts dans les filières industrielles et du bâtiment, les services à la personne et en vente.

Passage à la hors classe

Cette année, le passage à la hors classe s’est tenu en même temps que la CAPA des mutations intra académique fin juin soit avec un retard de plus d’un mois par rapport au calendrier initial. Le Ministère avait proposé pour les PLP de l’académie de Clermont-Ferrand un contingent de 55 personnels ramené à 54 et de 9 pour les CPE.

On peut à la vue de ces passages en tirer dores et déjà quelques conclusions.

Concernant l’âge des personnes qui ont accédé à la hors classe, on peut noter que l’âge médian est autour de 54 ans mais 30 % des collègues ont au maximum 50 ans.

La rentrée 2009, c’est :

- 3000 postes de remplaçants supprimés
- 32000 postes de vies scolaires supprimés

- 6500 postes d’enseignants supprimés
- Une année de formation en moins pour les élèves

De quoi est malade le lycée professionnel ?

Aujourd’hui pas de la grippe c’est sûr !

Roger DADO, secrétaire Académique,

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Stéphane ZAPORA, membre du bureau académique, stephane.zapora@voila.fr

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