Significatif !

Mouvement de grève spontané à la cité scolaire de Saint Pourçain sur Sioule

Depuis un an et demi, les conditions de travail se sont dégradées dans l’établissement (collège et lycée). Cette dégradation provient d’une inorganisation et d’une multiplication des réunions. De plus, lorsque la charge de travail est forte, nous connaissons des crises d’autoritarisme de la direction.

Nous avons régulièrement organisé des heures de vie syndicale afin de libérer la parole et ne pas rester sur des insatisfactions ressassées.

Lors des crises, nous avons graduellement alerté la direction d’abord dans une discussion puis en alertant les syndicats (le SNES-FSU) puis en se servant du registre Santé et Sécurité au Travail. A chaque étape les décisions étaient discutées collectivement.

La dernière étape est la stigmatisation d’une collègue qui – une première depuis plus de 30 ans. – titulaire sur l’établissement, n’avait pas son complément de service sur l’autre établissement de la cité scolaire (collège/lycée) alors que c’était possible (les heures existaient). Lors d’un Conseil pédagogique toute les enseignants ont fait valoir cela, et la seule réponse obtenue a été, « ce n’est pas un droit » puis « c’est le terrain qui commande »…..

La direction a demandé un entretien avec la collègue en présence de médiateurs. Cet entretien a duré moins de 10 minutes et s’est soldé par une mise dehors de la collègue et des médiateurs du bureau de la direction.

Nous avons alors décidé pour soutenir la collègue, et pour mettre fin à ces crises d’autoritarisme, de cesser le travail et de demander une médiation à l’Inspection d’académie et au Rectorat. Au bout d’une heure, un engagement était pris à ce sujet rapidement et nous avons repris le travail.

La médiation a eu lieu le lendemain. Globalement, les collègues ont eu le sentiment d’avoir été entendus, même si le cas individuel est plus ressorti que les conditions quotidiennes (très insécurisantes) de travail. Les questions « techniques » précises ayant donné matière à conflit (DHG, organisation pédagogique, …) ont trouvé une solution.

Mais il ne faut pas ignorer l’impact de la réforme du lycée sur cette situation. La direction fait des crises d’autoritarisme mais travaille dans des conditions déplorables liées à cette réforme.

Comme nous préparons chaque étape collectivement (choix des spécialités, choix pédagogiques de dédoublement,……), à l’initiative des représentant des professeurs au CA, nous sommes solidaires, et parfois aussi bien, voire mieux, informés que la direction. Cela les met évidement en posture difficile, mais nous ne faisons que notre travail par ailleurs reconnu en salle des profs.

Les points positifs sont la forte solidarité entre les collègues et la valorisation de l’action syndicale.

Le rapport de force au sein des instances se trouve renversé au moins partiellement

Par contre, lorsque le dialogue se tend, l’ambiance s’en ressent. Le prisme local prend parfois le dessus sur les raisons « nationales » de lutter.

Le bilan est malgré tout positif. Les collègues sont « fiers » de la solidarité dont ils ont fait preuve.