La FSU Allier vient d’adresser le courrier ci-dessous à l’ensemble des organisations syndicales, partis et associations démocratiques de l’Allier :

 

Bonjour à tous, chers camarades, citoyens, amis …

 

La situation au Brésil doit nous interpeller toutes et tous : syndicats, partis et organisations de gauche, associations démocratiques, humanitaires, laïques, élus, formant les destinatires de ce message dont la liste n’est pas limitative a priori.

En effet ce qui se joue avec l’élection de Jair Bolsonaro, c’est, clairement, l’attaque physique

1°) des organisations ouvrières, paysannes et étudiantes, notamment du PT (Parti des Travailleurs), de la CUT (Centrale Unique des Travailleurs), de la CSP-Conlutas (Centrale Syndicale Populaire), du MST (Mouvement des Sans Terres), du MTST (Mouvement des Sans Toits), du PCT (Parti Commniste), du PSOL (Parti du Socialisme et de la Liberté), de l’UNE (Union Nationale Etudiante), et

2°) des femmes trop « libérées », des homosexuel(le)s, des indiens …

Sous des formes différentes c’est la première fois que depuis 1933 (je vous laisse deviner à quoi correspond cette date) a commencé à se produire un phénomène d’assaut des formes organisées du mouvement ouvrier, paysan et de la démocratie à l’échelle d’un pays – ce qui s’appelle le fascisme, toutes choses égales par ailleurs.

En outre, la victoire de Bolsonaro serait une régression mondiale, elle aurait un impact mondial, notamment aux Etats-Unis, et alors que les trois-quatre années qui viennent sont décisives pour les générations futures, Bolsonaro annonce clairement la mise à l’encan, le haro sur l’Amazonie.

Certes, Bolsonaro risque d’être élu au suffrage universel. Toutes les couches riches, mais aussi les classes moyennes qui avaient profité des prix des matières premières et des mesures sociales de Lula et qui sont aujourd’hui menacées de déclassement, et des couches populaires des favelas, ont voté déjà pour lui au premier tour. Ceci ne doit pas nous inhiber dans le fait de le dénoncer.

En effet, il est nécessaire et impératif de débattre sur comment on en est arrivé là, et cette expérience terrible ne concerne pas que le Brésil.

Mais dans l’immédiat, ces élections ne se déroulent d’ores et déjà pas du tout dans des conditions démocratiques. La terreur monte. Elles font suite aux coups d’État par lesquels la présidente élue Dilma Roussef a été destituée, et Bolsonaro annonce clairement que si il loupe l’élection ce dimanche, ce sera la guerre civile, dans laquelle les forces armées l’appuieront.

La FSU 03 en tant qu’organisation syndicale attachée aux libertés démocratiques estime nécessaire que, dans le monde entier et donc aussi dans l’Allier, la résistance et la solidarité s’organisent. Si Bolsonaro ne nous menace pas directement nous-mêmes, Bolsonaro est bien notre problème à tous.

C’est pourquoi nous adressons ce mail à diverses organisations en principe attachées à la défense des libertés démocratiques et nous vous proposons une première initiative, consistant à se retrouver publiquement dans des lieux symboliques, à savoir des locaux syndicaux ou associatifs représentant ce que Bolsonaro, dans leur diversité, veut supprimer, mardi soir 30 octobre à 19 h.

A Moulins nous vous proposons le parvis de la Maison des associations de Moulins Sud.

A Vichy nous vous proposons le portail de la Mutualité (bourse du travail).

A Montluçon et/ou Commentry, nous n’avons pas tranché et vous soumettons l’idée.

Il s’agirait de premiers rassemblements, sans doute symboliques, mais marquant le coup, où serait invitée la presse, et où nous pourrions discuter des initiatives ultérieures nécessaires.

Nous contacterons donc presse et préfecture pour leur signaler ces deux rendez-vous à Moulins et Vichy et éventuellement ceux de Montluçon et/ou Commentry.

 

Pour la FSU Allier,

Vincent Présumey, secrétaire départemental.